Le Typhoon
La force francophone
Transcription
LE TYPHOON
Typhoon, c'était un très bon avion. Ça avait, d'abord, beaucoup
d'puissance, un moteur de vingt-quatre cylindres, 2 300 chevaux.
Et puis... ça avait pas l'agilité d'un Spitfire, mais, pour le bombardement,
on pouvait mettre deux bombes de mille livres sous les ailes. Pis y avait
quatr' canons de vingt millimètres avec une centaine de rondes de munitions
dans chaque canon. Et puis ça pouvait porter ça... on décollait avec ça...
Ça nous dérangeait pas pantoute, les bombes de mille livres.
Mais, moi, j'ai trouvé qu'c'était un très bon avion, pis c'tait agréable à piloter.
Évidemment, ça avait quelques drawback, comme y disent... Ils avaient
un p'tit problème... On était obligés de prendre l'oxygène,
le masque à oxygène dès que l'moteur fonctionnait, même à terre
parc'que y avait un danger d'asphyxie. Mais, à part ça, moi,
j'ai pas trouvé... Au début, c't'un avion qui a eu des problèmes majeurs.
Même, y en a qui ont perdu l'empennage, la queue d'l'avion, là,
et puis y en a qui ont explosé parc'que quand on lâchait
les bombes, c'tait un appareil électrique, ça, qui libérait la bombe.
Et puis, en même temps, on plongeait et pis on sortait de la plongée avant
d'lâcher nos bombes. Et puis là, y avait les réservoirs d'essence qui pouvaient
craquer, pis quand le contact électrique se faisait, pour lâcher les bombes,
ça faisait une étincelle... L'avion sautait. Mais ça, ils ont corrigé ça.
Quand je l'ai utilisé, moi, j'trouvais... On a jamais eu d'misère avec.
Même, j'ai eu, une fois, le malheur de m'faire tirer
par un Américain, un avion américain, pis l'avion était
assez endommagé qu'y avaient parlé de la mettre en pièces, au rebus,
ni plus ni moins. Pis y avait des trous dans les ailes, pis y avait...
quand j'ai atterri, y avait p'us de... p'us d'freins, les roues descendaient pas,
les volets fonctionnaient pas et puis j'avais pas d'indicateur de vitesse.
C'était... j'ai réussi à... y ont dit, à la radio, y m'ont dit :
« Ben, vole autour du terrain d'aviation pour dépenser ton essence avant
d'essayer d'atterrir. » J'ai réussi à faire baisser les roues,
mais le reste, ça marchait pas... Fait que quand... j'ai été obligé
d'atterrir assez rapidement parc'que j'avais peur de faire un stall,
comme y disent. Puis, j'avais pas d'freins alors j'ai roulé jusqu'au bout
d'la piste, pis dans une coupl' de champs et pis finalement, j'ai frappé
que'que chose, pis l'avion a tourné, mais y est resté sur ses roues.
Fait qu'ça fini là, mon aventure.
Description
Joseph Anatole Côté nous parle de l’avion qu’il pilotait, le Typhoon.
Joseph Anatole Côté
M. Côté est né à Québec le 7 octobre 1917. Il fit ses études en génie forestier à l’Université Laval. La guerre éclate et il s’enrôle dans l’Aviation royale du Canada afin de devenir pilote. Il débuta sa formation à Trois-Rivières, puis à Trenton. Envoyé en Angleterre, il débuta sa carrière comme contrôleur de terrain d’aviation, puis il fût affecté comme pilote sur plusieurs missions, notamment à la fameuse opération Market Garden ainsi qu’une autre mission au-dessus Allemagne qui mena à 80 jours d’exil…
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 5:23
- Personne interviewée :
- Joseph Anatole Côté
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Europe
- Branche :
- Aviation
- Unité ou navire :
- Escadron 439
- Grade militaire :
- Capitaine
- Occupation :
- Pilote
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- Date de modification :