De la Belgique à la Hollande
Des héros se racontent
De la Belgique à la Hollande
Comme ça, la Belgique ça a été pas mal facile. Je suis tombé
dans le canal Léopold, moi, en Belgique. On suivait le canal avec
des chars armés puis, ils ont commencé à nous bombarder,
les Allemands. Moi, je ne voulais pas rester dans ce char-là.
J'ai ouvert la porte en-dessous de moi, puis j'ai roulé en bas;
je suis tombé dans le canal. J'étais pas mal trempe quand je suis
sorti de là. Les gars, tout le reste de la gang, riaient de ça.
Ils pensaient que c'était drôle que je sois tombé dans le canal,
mais c'était pas drôle.
Interviewer : Est-ce que vous saviez nager?
Pas le diable. Puis, j'avais de la difficulté parce que le bord
du canal, c'était de la terre. Je prenais de la terre, puis la
terre tombait en avant de moi puis, finalement, les gars sont
venus me donner la main et ils m'ont sorti de là. C'était pas
beau de me voir. J'étais tombé dans le canal cette journée-là.
Une belle journée ensoleillée; on avançait en Belgique.
Finalement, je me rappelle du soir où on est traversé en
Hollande. Quand on était en France, puis en Belgique, c'était
facile pour nous, parce qu'on parlait français. Les gens
s'approchaient de nous; ils voyaient qu'on pouvait parler avec
eux. Mais, rendus en Hollande, on ne pouvait plus parler.
Il était à peu près 11 heures. On avait traversé la frontière en
Hollande, et l'officier qui était avec moi a dit :
« Parle à ces enfants-là, demande-leur où on est. »
Parce qu'on était perdu, on ne savait pas où on était.
Il faisait nuit à part ça. Comme ça, je me suis approché d'une
petite fille et je lui ai demandé : « Où sommes-nous? »
Elle s'est mis à me parler drôlement en hollandais, je ne
comprenais même pas. Puis là, j'ai su qu'on était finalement
rendu en Hollande. On avait traversé la Hollande.
La Hollande ça été tough, ça été dur.
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