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Le port d'Anvers, ma blessure, mon rétablissement

Des héros se racontent

Le port d'Anvers, ma blessure, mon rétablissement

On s'est approché des îles avec des bateaux en canevas, tu sais. Ils appelaient ça des bateaux 'collapsible boat'; on s'est approché des îles. Ils voulaient libérer ces îles-là parce que les Allemands étaient là et le port de Antwerp [Anvers] était au bout. Puis, ils avaient besoin du port, eux autres, pour ravitailler les... Il fallait libérer ces îles-là. Comme ça, ils nous ont donné cette job-là, de libérer les îles, puis je te dis que c'était 'tough'. Une île bien soutenue par les Allemands, et puis, quand t'approches sur l'eau, tu sais que c'est pas un cadeau. C'est là que j'ai été blessé. J'ai été blessé, moi, le 23 décembre 1944, l'avant-veille de Noël. J'étais fâché parce que les officiers, c'est leur job de nous donner le dîner à Noël. Ils servent les hommes à Noël... de la dinde. J'étais fâché, parce que je savais que j'aurais pas de dinde ce Noël-là, parce qu'il restait deux jours avant Noël. Comme ça, quand j'ai été évacué, ils m'ont évacué sur une civière, je sacrais tout le long parce que, j'ai dit, je vais manquer mon dîner de dinde. Les officiers ne me serviront pas. J'ai été blessé dans le côté, ici là, et puis ça a été difficile. Ils m'ont retourné en Angleterre. Ils m'ont mis dans un avion. Pour commencer, ils nous ont amenés dans une tente médicale. Là, ils nous ont couchés à terre dans des civières. Et puis, à toutes les demi-heures, trois quarts d'heure, la garde-malade sortait, elle, puis elle nous regardait, un puis l'autre, pour voir qui était le prochain à rentrer. On la regardait passer puis on lui demandait avec nos yeux : « C'est moi qui vais être le prochain ? » Sans doute qu'il y en a qui ne sont jamais rentrés dans la tente, qui sont restés là. Mais c'est pas bien plaisant d'être couché sur une civière à terre puis regarder une garde-malade passer comme ça. Tu te demandes : « Est-ce que je vais rentrer dans cette cabine-là moi là, ou si je vais rester ici ? » Mais finalement, ils m'ont rentré, moi, et puis ils m'ont donné des soins temporaires. Ensuite, ils m'ont renvoyé vers la Belgique; ils m'ont mis dans un avion, puis je suis retourné en Angleterre. J'ai passé plusieurs mois à l'hôpital et, après ça, ils m'ont envoyé dans un camp de « recouvrement ». On était bien là. ll y avait du lait sur la table, du beurre, tout ce que tu voulais. Tu pouvais te coucher et te lever quand tu voulais. C'était fantastique, même que je me suis fait une blonde, là. Il y avait un groupe de, je pense que c'est la Croix Rouge... quelque chose, qui prêtait des livres, tu sais? Interviewer : La 'Salvation Army'? La 'Salvation Army'. Je suis allé là emprunter des livres, puis j'ai commencé à faire de l'oeil à la petite fille qui travaillait là-dedans. Je suis sorti avec elle, puis on a eu du fun. Ça, ce ce camp-là, c'était à Colchester, dans le nord de l'Angleterre. Il y avait... c'était une grosse ville militaire. Il y avait beaucoup de camps de militaires anglais dans cette ville-là. Puis, nous autres, notre centre de « recouvrement » était à l'extérieur de la ville. Pour aller en ville, on prenait l'autobus. Je me rappelle, moi, un dimanche après-midi, on était en ville et puis on regardait les Anglais jouer au cricket. On riait d'eux autres parce qu'on ne savait même pas comment ça se faisait, ce jeu-là. Puis, finalement, les Anglais nous ont dit d'approcher; on a pris le bâton puis on essayait de frapper la balle comme on faisait au baseball. Ça marchait pas. Ils riaient de nous autres, les Anglais, parce qu'il fallait que tu gardes le bâton en bas, tu sais? Comme ça, on a joué au cricket pendant un après-midi; on a eu du fun.

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