Libération de Caen et Carpiquet
Des héros se racontent
Libération de Caen et Carpiquet
Mais entre la plage puis Caen, on a libéré plusieurs villages, de
petit villages. On entrait là-dedans, puis les femmes nous
embrassaient, nous donnaient du vin et toutes sortes d'affaires.
Il fallait faire attention à ce qu'elles nous donnaient parce
qu'on ne savait pas ce qu'il y avait là-dedans, nous autres.
À part de ça, on n'était pas habitué à boire ça, nous autres,
on n'avait jamais... tu sais... on n'était pas des... j'avais
19 ans, moi, dans le temps. On était tous des jeunes hommes.
Un gars de 25, 26 ans dans l'infanterie, c'était un vieillard. On
était tous pas mal fous. Je me rappelle de ça, moi là, et puis
j'ai eu bien peur, j'ai eu peur souvent. C'était très, très
épeurant de se faire tirer dessus. À Caen là, on a arrêté, on
pouvait pas prendre la ville de Caen parce que les Allemands,
eux, ils ont décidé qu'ils ne libéreraient pas la ville. Je me
rappelle à Caen, toutes les bâtisses étaient détruites.
La ville était complètement... la seule chose debout c'était la
cathédrale. Il ne restait plus de vitres dans la cathédrale,
mais la cathédrale était encore.... Je pense que l'artillerie a
fait quelque chose de spécial. Ils ont bombardé les maisons,
mais ils ont essayé de sauver la cathédrale. Puis, on est allé
vers le sud de Caen, on est allé à l'aéroport à Carpiquet, puis
on l'a libéré. Ça, ça a été bien dur parce que, pour se cacher,
tu fais un trou dans la terre. On ne pouvait pas faire des trous
dans la terre parce que on était sur l'asphalte où les avions
partaient. Ça nous a pris deux, trois jours libérer cet
aéroport-là. On a eu beaucoup de mal. Finalement, quand la ville
de Caen a été a été libérée, on a été capable d'avancer. Je me
rappelle... j'ai marché dans la ville de Caen, quand on l'a
libérée. Puis, il y avait des bulldozers de l'armée canadienne
qui poussaient les débris des maisons en avant de nous
pour qu'on soit capable de passer parce qu'on ne pouvait pas
marcher dans les rues; il n'y avait plus de rues. Et puis, les
bulldozers poussaient les briques, le mortier et tout. Puis,
mélangés parmi tout ce stuff-là, il y avait des Français qui
étaient morts, des civils. Puis, je me rappelle avoir regardé une
maison; il restait seulement un mur, puis, accroché après le mur,
il y avait un bain, puis il y avait un gars dans le bain qui
était mort. Je me rappelle de ça, comme si c'était hier.
Il y avait seulement un mur qui restait de cette maison-là,
puis il y avait une salle de bain en haut, au deuxième étage;
il y avait un gars qui était mort dans le bain. Comme ça, Caen ça
a été pas mal dur. Je pense... notre régiment... je pense que
notre régiment a été nommé pour la bataille de Caen. C'est une de
nos batailles remportées avec honneur, ça, Carpiquet.
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