Une pension pour mes frères
La force francophone
Transcription
Une pension pour mes frères
Le ministre de… des Transports, dans le temps avait déjà décidé que
ils étaient pour privatiser les bateaux marchands, mais avant de les privatiser,
ils voulaient être sûrs qu'ils avaient des équipes dessus. Et pour avoir
les équipes dessus qui étaient entraînées, ils ont passé, ils ont dit les marins marchands
ils sont vétérans, mais on leur donnera pas le droit de retourner aux études
comme les autres, on leur donnera pas les mêmes bénéfices parce
qu'ils ont des jobs. On veut qu'ils restent sur les bateaux. Mais ce qu'ils
nous ont pas dit et ce qu'ils voulaient qu'on reste sur les bateaux jusqu'à
temps qu'ils avaient la chance de les privatiser et de les vendre. Ils ont vendu
les bateaux un tiers du coûts, des bateaux qui ont été construits en quarante-deux,
quarante-trois, quarante-quatre, des bateaux neufs. Ces bateaux-là qu'on était dessus
ils les ont vendu aux Grecs à des prix fous, et nous autres on s'est fait crisser dehors.
Il y en d'autres, il y en a qui se sont rendus dans les Indes et on les remplaçait avec
du monde du tiers-monde, à des salaires de crève-faim. On nous retournait, nous,
chez nous, mais durant quand on retournait chez nous, on avait pas de job. On avait
pas de préférence d'emploi par rapport à toutes les bonnes jobs avaient déjà
été données aux autres vétérans. La grosse majorité, on restait avec aucune pension,
et quand le temps est venu qu'ils ont pris leur retraite, ils étaient des chauffeurs
de taxi, ils travaillaient dans les bars et ils, ils nettoyaient sur les grosses tank…
À part de ça c'était tragique ce qui est arrivé à nos marins marchands. Le pays
les a cochonné. Et pendant cinquante ans, ils ont continué à justifier,
le gouvernement fédéral a continué, que ce soit conservateur, que ce soit les libéral,
ont continué à justifier le fait qu'ils avaient fait du mieux qu'ils pouvaient.
Finalement, en 1988, on a eu la loi qu'ils appelaient des vétérans.
On nous a donné nos médailles, et on nous a dit « vous êtes des vétérans à c't'heure,
vous devriez être heureux ». C'est tout. On a dit, mais non. Je pense qu'on
nous doit plus que ça et c'est là que j'ai rentré dans le jeu, comme négociateur.
Alors on leur a demandé de nous donner au moins quinze piasses par mois pour chaque
année, pour chaque mois de service qu'on avait passé sur le pont dans la marine
marchande. Après avoir fait une grève de faim, on a fait honte au gouvernement fédéral.
M. Chrétien qui voulait se représenter de nouveau, voulait pas avoir
des vieux avec leurs médailles, assis sur… assis en avant
des bâtisses d'Ottawa et a dit « bon, faudra qu'on règle ça » et a mis un…
il a remplacé M. Mifflin, qui était ministre des vétérans,
il l'a remplacé par Georges Baker et en dedans de douze mois, quatorze mois,
on a pu venir à une entente et l'entente était qu'on nous donnerait
quinze piasses par mois pour chaque mois de service.
J'ai négocié trois différents stages où un homme avec moins de
quatre-vingt-dix jours ils avaient cinq mille dollars plus
que quatre-vingt-dix jour à deux ans, ils auraient dix et plus que dix mois,
deux ans de service, ils auraient vingt mille dollars. Il faut dire
qu'on a eu à la fin, on en est venus à régler, j'appelais un token settlement,
ça remplaçait pas le droit de pouvoir retourner aux écoles, ça… toutes les
choses qu'on avait manquées, ça remplaçait pas ça, mais au moins on avait eu un
token settlement et ça nous donnait une moyenne de douze mille dollars
et ça a été payé à huit mille participants, incluant les veuves.
The end of fifty-six years of injustice. C'était ça, c'était notre terme.
On avait finalement eu une entente.
Description
Aurèle Ferlatte s’est battu pour l’obtention de pensions d’anciens combattants pour les marins de la marine marchande.
Aurèle Ferlatte
Aurèle Ferlatte est né le 29 février 1928. Étant trop jeune pour s’enrôler dans la marine régulière, il s’engagea dans la marine marchande. Sur les bateaux, il occupa les postes de télégraphiste et d’opérateur radio. Il prit part à de nombreuses missions à travers le monde. Dans les années 90, Aurèle Ferlatte s’est battu pour la reconnaissance des marins de la Marine marchande en tant qu’anciens combattants. Entre autres, il a été président de l’association des anciens combattants de la marine marchande canadienne.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 4:47
- Personne interviewée :
- Aurèle Ferlatte
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Emplacement géographique :
- Canada
- Branche :
- Marine marchande
- Grade militaire :
- Matelot
- Occupation :
- Opérateur radio
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- Date de modification :