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Enfin un tank !

Des héros se racontent

Transcription
Ah, ça prend un bon six mois avant d’être qualifié, pour dire que tu touches au véhicule. Je pense que, si je me souviens bien, le temps, c’est dur à dire là, mais je pense que c’est trois mois d’armes légères. Puis après ça, tu commences, tu es qualifié, tu arrives là-bas, tu es, ils appelaient ça un ‘cavalier’ dans le temps. Tu n’as aucune barre, tu as juste un ‘cavalier’ en bas de la ligne. Rendu là-bas, tu commences, tu commences à avoir des cours en classe, comme n’importe quelle classe. Ils te montrent toute l’infrastructure d’une unité blindée. Tu commences par la base, tu commences par comprendre qu’est-ce que tu es et c’est quoi l’unité blindée. Puis, un coup que tu as maîtrisé ça, bien maîtrisé ou pas maîtrisé, ils te le shoot là. Mais, après ça, là ça commence à être plus intéressant. Là, tu es bouclé, ils t’envoient dans un escadron, ça peut être le CS, CS ça veut dire service. Tu avais le A, le B, le C, des escadrons de - pas de chasse, parce que la chasse c’est l’air force là - mais des escadrons blindés là. Puis tu commences, tu es attaché à un escadron puis là ton entraînement commence. Là tu vas commencer sur des petits véhicules à roues. Mais c’est là que tu es un petit peu déçu parce que tu t’attends d’embarquer dans un tank et, na, na, na, na. Tu commences par le petit Jeep puis toutes ces choses-là, le Jeep, ensuite le quart de tonne et le 2 1/2 tonnes et tout ça. Puis après ça, ça vient, là tu tombes dans le Ferret puis pour dire... sur le Ferret, ça, le 8e mois. J’ai commencé à avoir mon cours sur les véhicules blindés. La première chose, c’est sûr que c’est excitant, mais là tu commences à être un homme là, faut pas trop que tu montres que tu es excité mais en- dedans de toi là, tu es vraiment excité puis anxieux de toucher à ça. La première des choses, tu voudrais tout savoir; c’est quoi ça les pitons en-dedans, les radios puis tout, mais tu veux pas faire l’enfant de 7 ans là - à quoi ça sert ça, à quoi ça sert ça - tu sais qu’un moment donné, ils vont te le montrer mais c’est vraiment excitant puis le fun. Ça c’est pas comme l’intérieur d’un automobile, c’est pas ça pantoute, il n’y a pas de confort là-dedans. C’est du métal puis des petits coussins ça d’épais puis - quand ils sont là les coussins - bien des fois ils ne sont plus là, ça fait longtemps.
Description

Il faut faire bien des choses et franchir bien des étapes avant de conduire un tank, mais l’attente en vaut la peine !

Étienne Paulin

Étienne Paulin est né à Bas-Caraquet, au Nouveau-Brunswick. Issu d’une famille de 8 personnes, il a 1 frère et 4 soeurs. À 19 ans, il s’enrôle dans l’armée et entretient le rêve de devenir conducteur de tanks; rêve qu’il réalise au sein du 12e RBC de Valcartier (Québec). Après plusieurs années de services (pour l’armée canadienne et les casques bleus), il est envoyé au Rwanda pour sa quatrième mission de maintien de la paix. Il arrive à Nairobi juste après le conflit génocide opposant les Tutsis et les Hutus. Il y vit six mois ardus qui le marqueront à vie. Pourtant, malgré son stress post-traumatique, il ne regrette rien de son service militaire et des leçons qu’il en a tirées.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:26
Personne interviewée :
Étienne Paulin
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Canada
Campagne :
Rwanda
Branche :
Armée
Unité ou navire :
12e Régiment blindé du Canada

Droit d’auteur ou de reproduction

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