Nommer les morts
Des héros se racontent
Transcription
Mais là ça, ça finissait puis ils ont dit « Il nous en
faudrait quelques-uns encore. » Le Canada se retirait
de l’occupation. « Il nous faudrait encore des... pour
faire le... la recherche ou envoyer nos victimes » si tu
veux, ou « nos disparus dans les cimetières, de les
ramasser et puis de les envoyer dans les cimetières. »
Ça fait que là, je suis devenu, je ne sais pas si j’étais le
DDGRNE ou si je travaillais pour le DDGRNE. DDGRNE
ça veux dire Deputy Director Graves Registration and
Enquiry. Peux-tu faire traduire ? C’est assez... en tout
cas... Délégué... directeur délégué pour
l’enregistrement et les enquêtes sur les tombes,
quelque chose comme ça là. Mais ce qu’on faisait, on
allait, on avait une carte pour chaque soldat inconnu ou
tombé, ou qu’on savait où était tombé, on savait qu’il y
avait un avion qui tombait à un endroit par exemple...
Mais on allait sur les lieux puis on essayait d’identifier.
On avait une équipe de prisonniers allemands qui
travaillait pour nous autres. Et puis, on essayait
d’identifier... donner un nom à ces soldats-là puis si on
ne pouvait pas leur donner un nom, ça demeurait des
soldats inconnus. Mais les router vers le cimetière
désigné selon le régiment, selon leur état, selon
différentes normes là... les diriger vers un cimetière X,
tu sais. Bernières-sur-Mer, etc... Vimy. Puis ça, j’ai fait
ça jusqu’à... c’était à peu près fini parce que quand je
suis parti d’Allemagne, d’Europe, il y en avait plus de
Canadiens. Même que... rendu là j’avais plus de
discipline, j’avais plus rien. J’étais attaché à l’armée
anglaise, attached to the British Army for ration and
quarters only. Puis... je demeurais, je restais dans... mon
logement était dans... ils appelaient ça le Military
Attaché, attaché militaire canadien, à Bruxelles. Il y en
avait un à Bruxelles, il y en avait un à Paris, puis il y en
avait un en Allemagne, à Bogenhausen. Puis c’est là
que je restais comme... comme logement, si tu veux, tu
sais, puis nourriture. Ça fait qu’il n’y avait plus de
discipline. Ce n’était plus militaire. En fait, j’avais le...
la paye militaire puis l’uniforme militaire... mais j’étais
plus militaire.
Description
Un des derniers Canadiens à revenir au pays après la guerre, M. Lafrance a sillonné l’Europe afin de retrouver nos soldats tombés au combat, les identifier et les enterrer dûment.
Benoît Lafrance
M. Benoît Lafrance est natif de Hull, Québec. À l’âge de 18 ans, il s’enrôle avec l’armée canadienne; une décision qui changera sa vie à jamais. Il débute son instruction militaire à Ottawa, puis se rend en Écosse à bord du Queen Elizabeth. Encore de l’instruction militaire jusqu’au 6 juin 1944 lorsqu’il participe enfin au débarquement de Normandie. M. Lafrance sera au front un peu partout en Europe avant son retour au pays. Ses rêves le hantent toujours.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- Personne interviewée :
- Benoît Lafrance
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Branche :
- Armée
- Grade militaire :
- Soldat
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- Date de modification :