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Patrouille de nuit, nuit de prière

Des héros se racontent

Patrouille de nuit, nuit de prière

Transcription
Moi j'ai fait ben des patrouilles. Ben des patrouilles! Et puis… je peux te conter une petite histoire de patrouille, peut-être. C'est arrivé où ça? En France. On s'en va sur une patrouille. On est sept à huit gars. Et puis, moi j'étais le premier en avant. Moi j'suis court, j'suis toujours en avant. Et puis… C'était le soir. On avance, on avance. Tout d'un coup, j'ai cru entendre quelque-chose, pis là ça bougeait plus. On avance encore. Ben on a arrivé tout près et puis les Allemands nous laissaient avancer. Pis y'avait des broches barbelées là, pis y'avait des cans là–dessus. Si on arrivait proche ben ça sonnait ça, hein. Pis là on s'est fait pogner pas mal! Toujours… Y'ont commencé à tirer. Et puis, on a eu une chance de se sauver. On a venu proche de tous se faire ramasser tous là-bas, toute la gang. Je les voyais! Ah, oui. Quand ça a commencé ça là, je les ai vus là. Pis là, par chance qu'il y avait une tranchée qui était comme ça. Parce qu'on se traînait dedans sur le ventre, hein, puis c'est la seule manière de t'en sauver. Oui monsieur! Mais c'était pas un cadeau. Aye! Là, là tu pédales là chose! (rires) C'est pas un cadeau. Tu dis à toi-même: « C'est ma vie qui est en danger! » là, hein. Pis tu… C'est ben beau de faire ton devoir, mais quand t'es pris, tu décolles de là, hein? Ah oui. Les Allemands, ils nous attendaient, chose! Eux autres là, fort probablement qu'ils nous avaient vu partir de l'autre bord, pis ils nous attendaient. Ils attendaient seulement ça qu'on arrive direct dans leur nid. Puis ça a pas été le cas. Ça été le cas qu'on les a entendu, les cloches on commencé à sonner… « Décolles de là, chose! Va t'en! » (rires) C'est dur à croire. J'sais que vous autres là c'est dur à croire, mais c'est exact.
Description

M. Caron nous raconte comment lui et ses camarades se sont sortis d’une embuscade allemande lors d’une patrouille de nuit.

Jean-Paul Caron

Enfant, Jean-Paul Caron est passionné des gens en uniforme, il s’enrôle donc aussitôt que possible avant même d’avoir ses 18 ans. C’est le Régiment de la Chaudière qui l’accueille. Son instruction militaire se déroule à Valcartier (QC) et en Angleterre où on le prépare pour le débarquement. Il prend part au jour J, à toute la campagne de Normandie, à la libération de la Belgique ainsi que de la Hollande. En tant que pionnier, il a souvent à braver les situations difficiles avant les autres afin de déminer le terrain pour ses camarades. Monsieur Caron dit souvent que c’est parce qu’il était petit et que les balles passaient au-dessus de lui qu’il a survécu à la guerre ! Au retour de la Seconde Guerre mondiale, il se porte volontaire pour la Guerre de Corée, mais sa santé l’empêche d’être sélectionné. Malgré cela, sa carrière militaire se poursuit encore pendant plusieurs années.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:08
Personne interviewée :
Jean-Paul Caron
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Campagne :
Normandie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Régiment de la Chaudière
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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