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Manquer à l’appel

Des héros se racontent

Manquer à l’appel

Transcription
Une bonne journée, ma mère reçoit une lettre du… des Forces militaires, que je manquais à l'appel. Là, les parents ils viennent nerveux dans ce temps-là, hein. C'était la foi que, nous autres, on s'était fait pogner prisonnier, quatre gars, O.K. On s'en allait sur une petite patrouille, pour un village, pis les Allemands sont aussi intelligents que n'importe qui aussi, hein. Ils nous laissent entrer dans le village. Ils nous encerclent, O.K., all around fence comme on dirait. Pis là, quand t'es encerclé comme ça pis y'arrivent avec des machines guns au ras de toi, tu te lèves les pattes, hein. C'est ça qui est arrivé. Là ils nous ont envoyés dans cette grange-là. On était sept, huit là-dedans. Oh, peut-être une douzaine. Et puis… c'est de même ça a arrivé. On a été là une soirée… on a parti… On s'est fait pogner l'après-midi pis on s'est poussé de là le soir. C'est entendu que le soir, ça va mieux pour te… t'en aller que le jour. C'est de même que c'est arrivé. On était dans une grange. (inaudible) on était dans une grange. Tout d'un coup y'a un… on avait des gardiens allemands qui gardaient. Tout d'un coup, y'arrive un bombardement. Ça bombarde partout, partout, partout, partout. Pis les Allemands, eux autres, ils venaient comme nous autres, ils venaient fatigués, pis ils venaient énervés. Ils ont tous parti à courir. Moi je m'en aperçois de ça. J'ai dit: « Qui me suit, on sacre notre camp. » Y'ont dit : « Es-tu fou ? » « Non. Pas fou, mais j'aime mieux… tant qu'à mourir, j'aime mieux mourir en m'en allant que mourir avec eux-autres. » Pis j'ai pris une chance. On a parti… on était deux gars pis ça nous a pris presque la semaine à me rendre dans les lignes. Là j'ai eu des explications à faire, mais ils m'ont félicité que j'avais bien fait. Que au lieu de rester là, là… Mais c'est une chance que tu prends, ça, hein. Tu prends une chance. Tu t'en vas dans les Forces armées, c'est une chance que tu prend, de pas revenir. Comment-ce qu'il y en a qui ne sont pas revenus? C'est comme ça que ma mère a eu une lettre que je manquais à l'appel.
Description

M. Caron nous raconte son évasion et le malentendu qui porta ses parents à croire qu’il était mort…

Jean-Paul Caron

Enfant, Jean-Paul Caron est passionné des gens en uniforme, il s’enrôle donc aussitôt que possible avant même d’avoir ses 18 ans. C’est le Régiment de la Chaudière qui l’accueille. Son instruction militaire se déroule à Valcartier (QC) et en Angleterre où on le prépare pour le débarquement. Il prend part au jour J, à toute la campagne de Normandie, à la libération de la Belgique ainsi que de la Hollande. En tant que pionnier, il a souvent à braver les situations difficiles avant les autres afin de déminer le terrain pour ses camarades. Monsieur Caron dit souvent que c’est parce qu’il était petit et que les balles passaient au-dessus de lui qu’il a survécu à la guerre ! Au retour de la Seconde Guerre mondiale, il se porte volontaire pour la Guerre de Corée, mais sa santé l’empêche d’être sélectionné. Malgré cela, sa carrière militaire se poursuit encore pendant plusieurs années.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:26
Personne interviewée :
Jean-Paul Caron
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Campagne :
Normandie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Régiment de la Chaudière
Grade militaire :
Caporal
Occupation :
Fantassin

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