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Matelot marchand en période de guerre

Des héros se racontent

Matelot marchand en période de guerre

Transcription
J'ai commencé sur les bateaux de la comp… de mes parents. On naviguait dans le golfe, icitte, pis à Terre-Neuve, sur la côte.Pis après ça, je suis en allé… j'ai été naviguer pour l'Imperial Oil. Sur les tankers de l'Imperial, j'ai fait toute la guerre là-dessus, à part de le dernier, le bateau, j'ai été su'l cargo, celui-là, là. C'était un cargo celui-là. Mais j'ai toujours été sur les pétroliers d'Imperial après.Avant là, peut-être un mois ou deux mois avant la guerre, tous les bateaux marchands dépendaient de, de l'amirauté pis du gouvernement canadien en tout cas. Alors tous les bateaux avaient été arraisonnés par les, par l'amirauté, j'sais pas yâbe.On avait tous en tête de finir officier d'une manière ou d'une autre, alors y'était… c'était très important de faire, fallait faire au moins un minimum de trente-six mois de mer avant de pouvoir passer un certificat. Alors on, on avait tous hâte de servir notre temps, pis après ça, pouvoir, pouvoir monter en grade.Surtout la mer des Caraïbes pis la côte de l'est, pis à l'occasion en Angleterre, mais pas beaucoup parce que le bateau que j'avais c'était un bateau semblable à celui-là là, qui avait été bâti comme cargo, mais y'avait jamais… à la… En 41, 42, quand y'avait eu beaucoup des pertes dans les pétroliers, y'avaient décidé d'en faire un pétrolier. Alors y'ont changé un peu (inaudible) pis y'ont scellé les, les cargos pis y'ont mis des, y'ont fait des tanks, des réservoirs. Pis ça faisait un pétrolier qui chauffait au charbon. C'était aussi ridicule que ça, mais en tout cas, il chauffait au charbon pareil. Alors ils nous envoyaient pas n'importe où, ça prenait du charbon. (rires)Mais c'était un bon bateau. T'sais, y'a des bons bateaux, y'a des vieux bateaux, mais ce qui fait le bateau c'est toujours l'équipage. Si vous avez un vieux bateau avec un bon équipage, vous êtes meilleur. Vous allez avoir le plus beau bateau au monde avec une gang de bâtards, c'est pas un bon bateau.Moi sur le Point Pelee Park, j'ai été vingt-sept mois, vingt-huit mois j'pense, sans débarquer. J'suis parti de chez nous vers le mois d'avril, mars ou avril en 43, pis j'suis revenu chez nous la guerre était finie. Ben, pas la guerre avec le Japon, la guerre avec, avec Hitler et l'Allemagne était finie.
Description

Tout en nous racontant ses débuts en tant que marin marchand, M. de Villers nous permet de comprendre quelques notions élémentaires au sujet de la marine marchande en temps de guerre.

Paul de Villers

Issu d’une famille de navigateurs, M. de Villers commence sa carrière de matelot dès l’adolescence à bord des bateaux de ses parents. La plupart des navires marchands canadiens ayant été arraisonnés par le gouvernement pour l’effort de guerre, M. de Villers se retrouve donc dans des convois de ravitaillement alliés dès 1943. Il passe les trois dernières années du conflit à bord de divers navires, surtout des pétroliers. C’est à bord – entre autres - des Rideaulite, Point Pelee Park et Yamaska Park qu’il parcourra le Golfe du Saint-Laurent, l’Atlantique, les Caraïbes et les eaux côtières d’Amérique du Sud. Après la guerre, il devient un membre clé de la lutte pour la reconnaissance des marins marchands en tant qu’anciens combattants dans la région de Québec, et il s’adonne à la fabrication de répliques de navires.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:25
Personne interviewée :
Paul de Villers
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Marine marchande

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