En 1922, le chapitre municipal de l’Imperial Order of the Daughters of the Empire in Saint John a tenu une réunion afin d’organiser l’érection d’un monument commémoratif en l’honneur des résidents de la ville morts à la guerre. Le comité du monument commémoratif a organisé un concours de conception et a choisi un concept du sculpteur canadien Alfred Howell. Il symbolise le triomphe de la victoire obtenue dans le sacrifice avec une figure de bronze ailée tenant un drapeau de la victoire et une croix. Elle se tient debout sur un globe, suggérant la victoire universelle pour laquelle des hommes sont morts. Une statue en contrebas représente un personnage en deuil, ses mains posées sur une épée et, à ses pieds, un casque de soldat orné d’une gerbe de feuilles de laurier.
Le comité du monument commémoratif souhaitait placer le monument au début de la rue King, au centre de la ville et à proximité de nombreux bâtiments et établissements importants. Cependant, en 1885, la section locale de la Women’s Christian Temperance Union avait installé une fontaine à l’entrée de la rue King en mémoire des femmes loyalistes qui s’étaient installées dans la ville. Certains citoyens importants de Saint John, dont le maire, pensaient que l’enlèvement de la fontaine reviendrait à effacer ce souvenir sacré. La majorité des citoyens de Saint John souhaitaient qu’elle soit déplacée et il n’y a pas eu une seule lettre à l’éditeur en faveur de la conservation de la fontaine à cet endroit. Finalement, le Comité du monument commémoratif a mis fin à la confrontation et a convenu de placer le monument à quelques mètres à côté de la fontaine afin de pouvoir l’inaugurer en temps voulu.
La statue inférieure ou l’on pouvait se recueillir était recouverte d’un grand Union Jack que le général A. H. Macdonell a enlevé le 10 juin 1925, avec les mots suivants : « Je dévoile maintenant très respectueusement ce monument commémoratif de guerre à la gloire des citoyens de Saint John qui ont servi dans l’armée, la marine, l’armée de l’air ou en tant qu’infirmières militaires, et qui ont perdu la vie au cours de la Grande Guerre ». Le général Macdonell commandait la 5e Brigade d’infanterie dont faisait partie le 26e Bataillon du Royal New Brunswick Regiment.
Le chanoine Lawrence a commencé sa prière commémorative en disant que si Saint John est un endroit où il fait si bon vivre, c’est grâce aux sacrifices des hommes que ce monument commémore. « Il nous incombe, a-t-il dit, de faire de Saint John ce qu’ils aimeraient qu’il soit. » Le Monument commémoratif de guerre a été érigé pour la somme de 20 000 dollars à la mémoire perpétuelle de ceux qui ont consenti le sacrifice suprême pendant la Grande Guerre. Le 24 juin 1925, la Ville de Saint John a officiellement pris en charge l’entretien du monument.
Les dates de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée et de l’Afghanistan ont été ajoutées sur le Monument après ces conflits.
Alfred Howell est né en 1889 à Oldbury, en Angleterre, et a étudié au Royal College of Art de Londres. Au Canada, il a enseigné à la Central Technical School de Toronto. Après la Première Guerre mondiale, il a obtenu un contrat pour créer des monuments en bronze dans tout le Canada afin de commémorer les sacrifices des soldats canadiens. Parmi ses réalisations, mentionnons : le Monument commémoratif de Guelph, le parc commémoratif « Garden of the Unforgotten », Triumph of Right over the God of War, le Monument commémoratif de William Hamilton Merritt et le monument de la Central Technical School.