Ron Lee

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Table des matières

S'est enrôlée

1977

Affectations

  • SFC Kamloops : 1985-1987
  • Kingston (Ont.) : 1987-1990
  • BFC Trenton : 1990-1991
  • SFC Barrington : 1991-1993
  • Richmond (C.-B.) : 1993-1997
  • BFC Esquimalt : 1997-2001
  • QG NORAD, Colorado Springs (Colo.), É.-U. : 2001-2005
  • 4e Escadre Cold Lake : 2006-2008
  • QG 1 DAC : 2008-2010 / 2011-2025

Expérience opérationnelle

  • Opération Kobold, Kosovo : 2010-2011

Ron Lee

Depuis les lignes de radar de défense aérienne pendant la Guerre froide jusqu’au cœur même du NORAD le 11 septembre 2001, le major (à la retraite) Ron Lee a consacré près d’un demi-siècle à la défense de l’Amérique du Nord.

Winnipeg (Manitoba)

Une vie en uniforme

Ronald « Ron » Lee a passé sa vie en uniforme. Celui qui se décrit lui-même comme un « enfant de la Force aérienne » a revêtu son premier uniforme distinctif lorsqu’il était jeune louveteau, avant de passer chez les scouts et les cadets de l’armée. À l’âge de 16 ans, il a compris qu’il pouvait poursuivre dans cette voie et gagner sa vie. C’est alors qu’il s’est enrôlé dans la Réserve des communications et que sa carrière a pris son essor.

Sur les traces de son père

Né en 1960 à Winnipeg, Ron a grandi dans une famille de militaires. Son père, le major (à la retraite) Henry (Harry) George Lee, a servi comme militaire du rang dans l’Aviation royale canadienne (ARC) en tant que technicien-radariste, puis a été nommé officier du génie électronique et des communications (GE COMM).

« Il était mon modèle, dit Ron. Je trouvais tout ce qu’il faisait passionnant. » Ron a suivi les traces de son père, commençant comme technicien de cellules, puis passant dans la Force régulière avant d’être nommé officier du GE COMM.

« Je vis une véritable aventure depuis que j’ai passé deux ans dans la Réserve. »

Dès le début, il a été attiré par les diverses possibilités qu’offrait une carrière dans les forces armées et s’est fixé comme objectif de vivre des expériences uniques.

Surveiller le ciel d’un océan à l’autre

Au milieu des années 1980, Ron a servi à la Station des Forces canadiennes (SFC) Kamloops. La station faisait partie du réseau de radars Pinetree du NORAD, qui longeait le 50e parallèle, pendant la guerre froide. Du haut du mont Lolo, il dirigeait une équipe de techniciens chargés de l’entretien des systèmes radar à longue portée conçus pour surveiller les bombardiers soviétiques Bear pénétrant dans l’espace aérien nord-américain. Ron, alors jeune lieutenant, fut le dernier officier d’entretien technique de cette station lorsque le réseau Pinetree a commencé à être démantelé.

En 1991, il s’est retrouvé à l’autre bout du pays, à la SFC Barrington, un autre site radar à longue portée. « J’ai eu l’honneur d’être le dernier commandant de ce site », raconte Ron. Avec la fin de la Guerre froide, l’effondrement de l’Union soviétique et la fermeture de la chaîne de radars, Ron a été témoin de l’étrangeté des navires de guerre soviétiques qui faisaient escale à Halifax pour une visite amicale, alors même que sa station continuait à scruter le ciel à la recherche d’adversaires.

Une route grise mène à un tunnel fortifié bleu qui s’enfonce dans le flanc d’une montagne rocheuse. Une clôture grise surmontée de barbelés enroulés borde les deux côtés de la route.

Entrée du Complexe de Cheyenne Mountain

Un premier jour pas comme les autres

En juin 2001, Ron a été affecté au quartier général du NORAD à Colorado Springs. Avant de se rendre au centre d’alerte antimissile de Cheyenne Mountain, il s’est inscrit au cours des opérateurs spatiaux et de missiles de la U.S. Air Force à la base aérienne voisine de Shreiver. Pendant tout l’été et jusqu’au début du mois de septembre, il s’est efforcé d’améliorer ses compétences afin de mieux se préparer à un travail qui s’avérerait unique en son genre.

Après avoir terminé le cours, Ron a profité d’une fin de semaine prolongée avant de se présenter à son premier quart de travail en tant que commandant adjoint d’équipage. Il était 5 h 30, heure centrale, le mardi 11 septembre 2001.

À l’intérieur du centre d’alerte antimissile du NORAD, Ron a reçu des informations sur un possible détournement d’avion, dont l’ampleur était encore inconnue. Assis devant un panneau d’écrans surveillant les images satellites, Ron a observé des signatures thermiques qui allaient bientôt être corrélées aux attaques contre New York, Washington et la Pennsylvanie.

Tout juste sorti de sa formation, et sans savoir s’il s’agissait d’un test ou d’un exercice, il est immédiatement passé à l’action.

Ron et ses collègues étaient témoins en temps réel d’attaques terroristes sans précédent. D’abord un avion frappant le World Trade Center, puis un deuxième, puis un troisième frappant le Pentagone. Et enfin, la quatrième signature thermique de l’écrasement du vol 93 en Pennsylvanie.

Alors que les agences de presse étaient présentes sur les lieux aux Twin Towers et au Pentagone, personne n’était là lorsque le quatrième avion s’est écrasé.

« Je l’ai vu sur mon écran, dit Ron. Quand j’y repense aujourd’hui, je trouve assez étrange d’avoir été le seul à l’avoir vu. »

Ron était chargé d’activer les communications sécurisées reliant le NORAD au Pentagone et à d’autres commandements. Dès son premier jour, il est entré dans l’histoire en aidant à coordonner la collecte et la transmission des données.

Le NORAD était en confinement. Ron a continué à exercer ses fonctions à l’intérieur tout en ressentant le poids des événements qui se déroulaient à l’extérieur. « On est formé et on fait notre travail (...), mais au fond de nous, on se demande : qu’est-ce qui se passe? Sommes-nous pris pour cible? C’était une période bizarre », se souvient Ron.

Quand il est sorti de Cheyenne Mountain plus tard dans la soirée, les routes menant à la base militaire américaine dans la vallée étaient encombrées. « Voir tout ce trafic se diriger vers Fort Carson m’a fait prendre conscience de l’ampleur de la situation », dit-il.

« Ce n’était pas seulement dans mon petit centre d’opérations confiné dans la montagne, le monde entier réagissait. »

Ron est resté au Colorado pendant quatre ans. Cette période charnière a été marquée par une augmentation des lancements de missiles, ce qui a nécessité des changements dans la manière dont il accomplissait ses tâches.

Le service au-delà des frontières

Ron a ensuite été envoyé en mission avec la Force de l’OTAN au Kosovo en 2010. Il a encadré la Force de sécurité du Kosovo nouvellement créée dans la mise en place de systèmes de communication et d’information. Ils ont tout construit, des connexions Internet aux réseaux gouvernementaux en passant par les radios tactiques de terrain. Il passait ses journées avec les forces locales, les aidant à jeter les bases d’un État fonctionnel.

Se tourner vers l’avenir

Un major de l’Aviation royale canadienne en tenue officielle, décoré de ses médailles, a le bras autour de sa conjointe. Elle porte une longue robe noire. Ils se tiennent debout sur un tapis rouge. En arrière-plan, on aperçoit un rideau blanc orné d’une guirlande de feuilles d’érable orange, rouges et jaunes. De chaque côté du couple se trouve une grande branche d’arbre blanche illuminée de lumières blanches. Un bouquet de ballons blancs brillants est accroché à la base de chaque branche.

Ron Lee et sa conjointe, Christine, lors du gala annuel du commandant de la 1re Division aérienne du Canada (1 DAC) en 2022.

Il a terminé sa carrière en supervisant la gestion technique des systèmes de radar et de communication de l’ARC, contribuant ainsi à la sécurité aérienne du Canada. Mais surtout, il a consacré ces années à encadrer la prochaine génération d’officiers et de techniciens.

« Je ne taris pas d’éloges sur la nouvelle génération, j’ai la plus grande confiance en leur réussite. »

Après 48 ans sous les drapeaux, Ron a pris sa retraite en septembre 2025. Avec le recul, il met l’accent sur le travail d’équipe, le mentorat et la poursuite de ses passions. Son conseil aux jeunes militaires est simple : « Faites ce que vous voulez faire et non ce que vous pensez que le système attend de vous. »

Ron se réjouit à l’idée de profiter d’une retraite bien méritée avec sa conjointe, Christine, en voyageant vers des destinations chaudes et en jouant au volleyball. Chaque jour du Souvenir, il continuera à rendre hommage à ceux et celles qui ont servi avant lui, comme il le fait depuis son enfance. C’est une journée qui, selon lui, renforce son sentiment de patriotisme.

Avec courage, intégrité et loyauté, Ron Lee a laissé sa marque. Il est l’un de nos vétérans canadiens. Découvrez d’autres histoires.

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