Frank Narcisse Jérome

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Frank Narcisse Jérome

Frank Narcisse Jérome est l'un des soldats les plus décorés de la Première Guerre mondiale. Il fut l'un des 38 Canadiens qui reçurent la Médaille militaire à trois reprises pendant le conflit.

Gesgapegiag, Québec

Premières années

Un mi'kmaq de la Première Nation de Gesgapegiag, il est né près de Maria, en Gaspésie, au Québec, en 1886. Avant la guerre, Jérôme travaillait comme manœuvre et bûcheron. C'est alors qu'il se blessa à la main droite avec une hache. Malgré cette blessure, il se porta volontaire pour servir dans le Corps expéditionnaire canadien en juin 1916.

Au début de la guerre en 1914, les Autochtones n'étaient pas considérés comme des sujets britanniques et n'étaient donc pas admissibles au service militaire. Mais en décembre 1915, face à l'augmentation du nombre de victimes outre-mer, le gouvernement canadien encouragea les hommes autochtones à s'enrôler, et plus de 4 000 le firent. Les chercheurs estiment que quelques milliers d'autres se sont enrôlés sans s'identifier comme Autochtones.

Jérome s'enrôle

Il avait 29 ans en juin 1916 lorsqu'il s'enrôla et rejoignit le 189e Bataillon, une unité francophone basée à Rivière-du-Loup, au Québec. Jérôme quitta le Canada à Halifax à bord du SS Lapland le 27 septembre 1916, à destination de l'Angleterre.

À son arrivée, Jérôme fut transféré au 14e Bataillon (Royal Montreal Regiment) en novembre 1916 et il participa à de lourds combatssur le front occidental qui traversait la France et la Belgique. Il a combattu à la crête de Vimy, une bataille décisive pour les soldats canadiens en avril 1917 et une victoire alliée cruciale. Il a également combattu à la cote 70, à Passchendaele et lors de la série de batailles maintenant connues sous le nom des « cent jours du Canada », qui s'est déroulée durant les derniers mois de la guerre, à commencer par la bataille d'Amiens au mois d’août 1918. Au cours de cette dernière année de guerre, il gravit les échelons. Il fut promu caporal suppléant en mai 1918, puis caporal en novembre 1918, et termina son service militaire en tant que sergent Jérôme.

Exploits héroïques

Frank Narcisse Jérome deviendra l’un des soldats les plus décorés de notre pays, devenant l’un des 38 Canadiens qui reçurent la Médaille militaire à trois reprises (représentée par la médaille ornée avec deux barrettes) pendant le conflit.

Les dossiers de la Première Guerre mondiale étaient parfois incomplètes, et seuls les détails concernant de la première de ses médailles sont disponibles. Aux derniers jours du mois de novembre 1917, le 14e Bataillon aidait à tenir la ligne de front près d'Avion (juste au nord de Vimy). Le soldat Jérome était membre d'une détachement de mitrailleuses Lewis lorsque les Allemands lancèrent des raids répétés dans les tranchées. Malgré les explosions d'obus, Jérome demeura à son poste pour contribuer à repousser ces attaques, puis organisa une patrouille dans la zone neutre afin d'identifier et de récupérer les corps de ses collègues tombés au combat. La citation de sa médaille se conclut ainsi :

« Son calme sous le feu ennemi était une grande source d’inspiration au sein de tous les rangs ».

Jérome continua à s’illustrer par son courage. Lors des derniers mois de la guerre, le Corps canadien joua un rôle de premier plan lors d'une série d'attaques alliées à la fin de l'été et à l'automne 1918. Jérome s’y mérita de nouveau la Médaille militaire (la première barrette) pour sa bravoure lors des combats de la fin août (ou du début septembre) 1918.

Lors de la traversée du canal du Nord par le Corps canadien le 27 septembre 1918, Jérôme fut blessé. Il resta cependant au front et, grâce à ses actions, il obtint la deuxième barrette de sa Médaille militaire pour ses actes de bravoure durant cette bataille.

Sa vie d'après-guerre

Bien que Jérome ait survécut à la guerre, il dut faire face à d’autres dangers et en février 1919, il contracta la grippe; il lui fallut des mois pour se rétablir. Après avoir été libéré de l’armée à Montréal (Québec) le 17 septembre 1919, le sergent Jérome put reprendre sa vie civile après avoir porté l’uniforme pendant plus de trois ans.

Malheureusement, Jérome décéda d’une pneumonie en 1934; il était alors âgé de 47 ans. Sa pierre tombale se trouve au cimetière de Gesgapegiag, au Québec, et son nom figure aussi sur le monument aux morts du cimetière ainsi que sur le cénotaphe de la communauté de Gesgapegiag.

Bien que Frank Narcisse Jérome soit l’un des soldats canadiens les plus décorés de la Première Guerre mondiale et l’un des vétérans autochtones les plus honorés, il n’existe aucune photographie connue de lui