Conférence de la paix Goddard

Conférence de la paix Goddard

« Chaque année, des enfants qui ne se connaissaient pas le matin se donnent des étreintes à la fin de la journée. J’en ai des frissons », explique Susan Casey, directrice de l’école primaire East St. Margaret’s à Indian Harbour, en Nouvelle Écosse.

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Le premier sommet pour la paix Goddard s’est tenu en 2007

à l’initiative de Brendon MacGillivray, le directeur de l’époque.

Notre école, East St. Margaret's, a été construite en 1958 à titre de école centralisée.

Nous formons une communauté pour qui la pêche est intégrée à la vie familiale. M. MacGillivray

l’avait non seulement constaté, mais avait également été témoin de nombreuses discussions.

au sujet de conflits qui se déroulaient au sein de la communauté.

Puis il a commencé à remarquer que les élèves avaient l’air troublés et contrariés lorsqu’ils arrivaient à l’école,

et qu’ils ne semblaient pas outillés pour prendre la situation en main.

L’idée lui est donc venue de créer une journée axée…

sur la paix en vue de permettre aux élèves d’en apprendre davantage

sur les comportements pouvant favoriser la paix.

Il souhaitait ainsi que les élèves puissent trouver des moyens de faire la paix avec eux-mêmes

et d’instaurer la paix au sein de leur famille, de leur communauté, de notre pays, voire dans le monde.

M. MacGillivray avait tissé un lien avec le capitaine Nichola Goddard.

Il savait qu’elle avait été tuée en Afghanistan

l’année précédente. Il a donc communiqué avec sa famille pour lui demander si elle serait d’accord

pour que le sommet porte son nom, et la famille a accepté.

Nous avons alors organisé des activités artistiques et journalistiques,

ainsi que des ateliers où les participants pouvaient partager leurs histoires et leurs expériences.

La Dre Shelly Whitman, de l’Initiative des enfants soldats de Roméo Dallaire, est venue s’adresser aux élèves

pour leur donner un aperçu de la vie de certains jeunes de leur âge dans d’autres parties du monde.

Quand j’étais en sixième année, j’ai participé au sommet pour la paix Goddard.

Je me souviens d’être arrivée à l’école

tout excitée à l’idée d’en apprendre davantage au sujet de Nichola,

mais aussi sur la paix et l’importance de donner en retour,

et d’apprendre à faire preuve de gentillesse envers les autres et à intégrer

ces comportements au sein de ma communauté et de mon école.

Depuis que je suis ici, nous avons porté notre attention sur les différentes forces

et les divers moyens dont pourraient tirer parti les élèves pour créer des initiatives de paix.

Le sommet pour la paix Goddard est une activité formidable pour East St. Margaret's,

compte tenu de la petite taille de l’école.

Le fait de pouvoir organiser un tel événement est vraiment quelque chose d’unique et d’extraordinaire pour nous.

J’ai été impressionnée par la grande bonté qui régnait pendant le sommet.

Tout le monde était vraiment gentil, faisait preuve d’ouverture

et était heureux de partager ses experiences.

Cela m’a inspirée à être une meilleure personne, ou du moins, à faire mon possible

pour le devenir afin d’offrir le meilleur de moi-même dans mes relations avec les autres.

Alors, pour notre prochain sommet, nous cherchons différentes façons

de rendre cette activité stimulante et passionnante.

Dans le cadre de notre programme, nous souhaitons avant tout que les jeunes en apprennent davantage

sur quatre cultures différentes que nous retrouvons en Nouvelle-Écosse,

notamment : afro-néo-écossaise, autochtone, gaélique et acadienne.

Comme nous formons une communauté très diversifiée, c’est génial de côtoyer nos élèves tous les jours à l’école.

Ce qui m’a frappée surtout, c’est de voir comment une seule

personne peut avoir une influence positive sur de nombreuses personnes.

Il n’est pas nécessaire d’être nombreux pour apporter de grands changements.

C’est en partie pour cette raison qu’elle organise la conférence annuelle de la paix Goddard. Cette conférence crée une tribune pour que les élèves en apprennent sur la résolution de conflits et la communauté – tout ça, en l’honneur du capitaine Nichola Goddard, qui a perdu la vie lors de la mission canadienne en Afghanistan.

En 2018, la conférence a reçu l’appui du Programme de partenariat pour la commémoration d’Anciens Combattants Canada. « Il [le financement] nous permet de payer les honoraires des présentateurs et les prix décernés aux participants, explique Susan. D’autres années, il nous a permis de faire de la publicité dans les bulletins communautaires et de la sensibilisation. »

La sensibilisation est importante, selon Susan, parce qu’elle met les élèves en contact avec la communauté des vétérans. « Nous nous sommes adressés à toute la province pour obtenir la participation de la Légion et nous avons également discuté avec Camp Hill », explique Susan, en référence à l’établissement de soins de longue durée des vétérans à Halifax. Pour certains vétérans plus âgés, le trajet entre l’hôpital et le lieu de la conférence est long, mais ils sont enthousiastes à l’idée de voir des jeunes apprendre.

Comment tout a commencé – journée d’un soldat au service de la paix

En 2007, le directeur de l’école primaire East St. Margaret’s, Brendon McGillivray, voyait beaucoup de conflits dans la communauté scolaire. Il a cru qu’une « journée de la paix » sous forme d’atelier pour les élèves de 5e et 6e année les aiderait à se comprendre. Le jour de la paix du capitaine Nichola Goddard pour les élèves a commencé cette année‑là et il aide les élèves à connaître des moyens de trouver la paix en eux‑mêmes, dans leur famille et dans leur communauté.

« Le capitaine Goddard croyait que les gens ordinaires pouvaient faire des choses extraordinaires, et nous voulons que les jeunes croient qu’ils sont capables de faire des choses extraordinaires, indique Susan. La plupart des élèves sont motivés à prendre des mesures vers la paix lorsqu’ils retournent à leur école. »

Brendon McGillivray a obtenu la permission de la famille Goddard de nommer cette journée en l’honneur de leur fille, le capitaine Nichola Kathleen Sarah Goddard, qui a perdu la vie au combat en Afghanistan l’année précédente. Depuis 2007, chaque directeur de l’école a développé l’idée avec l’aide de Danette McDaniel, l’administratrice de bureau de l’école. Elle s’assure que la tradition se poursuit.

La paix chez les personnes

Toutes les personnes impliquées travaillent pour maintenir les valeurs associées à la conférence. « La plupart du temps, Sally ou Tim Goddard inaugure la conférence et nous montrons une vidéo sur Nichola, explique Susan. On parle de ses valeurs, à savoir donner une chance à chacun et ne pas avoir peur de poursuivre ses objectifs. Voir le meilleur chez les autres faisait partie du travail de Nichola dans l’armée. Elle se concentrait sur les relations, même en Afghanistan. »

Par exemple, lors de la conférence de 2018, il y avait neuf ateliers. Des élèves de plusieurs écoles participaient à chaque séance au lieu de rester avec les élèves qu’ils connaissaient. Certains ateliers avaient des composantes militaires, telles qu’une présentation de l’officier à la retraite des FAC et de la GRC, Phil McLelland, qui a servi en Haïti lors du tremblement de terre dévastateur de 2010. « Il a expliqué la situation suivant le tremblement de terre et leur a demandé : comment résoudriez‑vous cette situation? Comment conserveriez-vous la paix? Les enfants ont adoré son atelier », explique Susan. Une autre présentatrice, la Dre Shelly Whitman, a décrit son travail avec l’Initiative des enfants soldats de Roméo Dallaire (disponible en anglais seulement). Les élèves étaient choqués d’apprendre que dans certaines parties du monde, des enfants pas plus âgés qu’eux étaient recrutés de force.

Les vétérans sont toujours présents à la conférence. À sa première année à titre de directrice, Susan a contacté les filiales de la Légion royale canadienne en Nouvelle-Écosse, et depuis, elle peut compter sur des présentations régulières de la filiale de Berwick. « Peter Rigby, maître de 1re classe, Peter Martin, maître de 2e classe, et Chris Goddard, matelot de 1re classe, ont été extraordinaires, explique Susan. Ils ont parlé de leur expérience au Koweït, en Asie du Sud‑Est, en Yougoslavie, en Afghanistan et en Bosnie. Avec des expériences concrètes, ils peuvent faire comprendre aux élèves l’importance de ne pas tenir la paix pour acquise. »

Margaret Guildford, infirmière militaire de la Seconde Guerre mondiale, a aussi fait une présentation. Maintenant nonagénaire, elle est toujours « pleine d’entrain », comme le dit Susan. « Elle a montré aux enfants des photos de la guerre et a été tout à fait honnête sur son expérience, mais les enfants étaient sans mots et ne posaient pas de questions », dit Susan. Un peu de l’attitude militaire de Margaret est peut-être apparue à ce moment : « Elle s’est montrée sévère avec eux et leur a dit qu’ils devaient commencer à parler. Ce qui a détendu les enfants. »

Ce ne sont pas tous les ateliers qui avaient un thème militaire : certains portaient sur l’instauration de la paix en soi par l’art, la musique, le yoga et les arts martiaux. Bill Lewis, aîné mi’kmaq et vétéran de la guerre de Corée, a organisé un cercle de paix et une cérémonie de purification. Un représentant acadien a parlé de l’importance de la nourriture et de la culture pour notre communauté. Un artiste africain a aidé les élèves à travailler sur des banderoles de paix avec un autre spécialiste des beaux‑arts.

Regard vers l’avenir

Anciens Combattants Canada s’est engagé à rendre hommage aux personnes qui ont servi le Canada en temps de guerre, de conflit militaire et de paix, et à graver dans la mémoire de toute la population canadienne le souvenir de leurs réalisations et de leurs sacrifices. Le Programme de partenariat pour la commémoration offre du financement aux organismes qui entreprennent des initiatives commémoratives.

Date de publication : 2020-03-23


 

Lectures complémentaires