« Quand vous êtes membre des FAC, cela devient votre identité. Vous vous faites en quelque sorte défaire, puis reconstruire. C’est une bonne chose, mais quand vous partez, votre identité ne correspond plus à la communauté dans laquelle vous vous trouvez. »
Bruno Guevremont est un homme qui sait s’adapter au changement. Il a eu deux rôles distincts, servant lors de missions distinctes en Afghanistan avec deux branches différentes des Forces armées canadiennes (FAC). Après avoir été libéré du service, il a acquis de nouvelles compétences pour pouvoir se tourner plus d’une fois vers de nouveaux rôles.
Maintenant, il partage ce qu’il a appris sur l’atteinte des objectifs dans la vie après le service avec d’autres vétérans et membres actifs des FAC. Il forme également des chefs d’entreprise et des employeurs sur la façon de constituer des équipes et de donner le meilleur à leurs employés.
L’histoire de Bruno
Né à Gatineau, au Québec, Bruno s’est joint aux FAC en 1999. Il a été formé à la BFC Borden comme technicien en armement, puis a été affecté au 3e Bataillon du Royal Canadian Regiment. Cette unité a été envoyée en mission à Camp Julien en Afghanistan en 2003.
Après son retour au Canada de l’Afghanistan en 2009, Bruno a décidé d’essayer quelque chose de nouveau. Il a été transféré dans la Marine pour devenir plongeur-démineur. Ce sont des spécialistes hautement qualifiés qui effectuent la démolition, la récupération, la réparation et le sauvetage sous-marins et démantèlent des explosifs.
Après trois ans de formation à la démolition, Bruno est retourné en Afghanistan et a mis ses compétences à profit. Le jour où son unité est arrivée à Kandahar, Bruno est allé travailler avec l’équipe enquêtant sur un attentat à la bombe dans un marché bondé devant le palais du gouverneur.
Bruno décrit sa mission comme une « période intense ». Pendant sept mois et demi, il a participé à plusieurs enquêtes à la suite d’explosions près des bases des forces alliées et des sites civils comme des écoles et des marchés. « Il y avait beaucoup de sang », se rappelle-t-il. Pendant son séjour là-bas, il a démantelé plus de 100 engins explosifs improvisés et il est le seul membre des FAC à avoir démantelé un attentat suicide à la bombe.
Vers la fin de sa mission, Bruno a commencé à ressentir des symptômes d’état de stress post-traumatique. Après son retour au Canada, il a reçu un diagnostic d’ESPT et a commencé à recevoir des traitements. Dans le cadre de son processus de récupération, il s’est entraîné quotidiennement dans le gymnase de la base. « Beaucoup d’autres personnes dans la base ont commencé à s’entraîner avec moi », dit-il.
Utiliser ses compétences dans sa vie après le service
Après avoir été libéré des FAC en 2014, Bruno s’est installé à Victoria, en Colombie-Britannique. Là, il a ouvert un gymnase – CrossFit Stasis – offrant aux vétérans un abonnement gratuit d’un an.
En 2016, il a été capitaine de l’équipe canadienne des Jeux Invictus et a également été ambassadeur de Bell Cause pour la cause pour la santé mentale. Il a voyagé à travers le comté pour parler à des groupes de vétérans de la santé mentale et de la recherche d’une nouvelle voie après le service.
En 2019, il est devenu coach et formateur aidant les chefs d’entreprise à optimiser leur efficacité, et il a commencé à parler avec des groupes de vétérans pour aider à mettre les vétérans en contact avec les employeurs.
Il a commencé cette nouvelle carrière avec une tournée de conférences à travers le pays, y compris un voyage au pôle Nord avec la fondation La Patrie gravée sur le cœur. Il s’est adressé à un large éventail de publics sur des sujets tels que la promotion du travail d’équipes, la santé et le bien-être, l’équilibre travail-vie personnelle, le stress post-traumatique et la résolution des conflits en milieu de travail. Il a même passé du temps à travailler et à faire des tournées avec le conférencier motivateur Tony Robbins.
En 2019, il s’est également formé à la méditation transcendantale, une technique mentale simple qui enseigne à ses pratiquants comment calmer leur esprit et leur corps, et renforcer la connexion corps-esprit. « J’ai fait beaucoup de recherches y sur les différentes façons de prendre soin de sa santé mentale, et j’ai lu que la méditation peut être bénéfique », explique-t-il. « Après avoir médité, on se sent tellement calme, si incroyablement paisible. Cela permet d’atteindre un sentiment de bien-être, afin de pouvoir prendre les bonnes décisions dans la vie pour soi », souligne Bruno.
Ce qu’il a appris
Selon Bruno, le défi le plus grand pour de nombreux vétérans consiste à « connaître ce qui existe – tous les services et les avantages qui sont mis à votre disposition, et à les trouver pendant que vous vous refaites une nouvelle identité à l’extérieur de la communauté militaire. »
« Beaucoup de vétérans ne savent pas où appeler pour obtenir des services, ou même que ces services existent », souligne-t-il. La transition « est une grosse étape à passer », et il y a beaucoup de choses qui nécessitent l’attention du vétéran en même temps.
« Dans l’armée, il y a beaucoup de monde pour s’occuper de vous : cuisiniers, médecins, thérapeutes, etc. Mais après la transition, vous devez trouver toutes ces choses vous-même. Il faut également acquérir de nouvelles compétences, et on oublie souvent qu’on a la capacité d’acquérir de nouvelles compétences. »
« Chaque jour, je parle au téléphone avec un vétéran qui me dit : ‘J’ai tout essayé et rien ne fonctionne.’ Je lui demande donc : ‘As-tu essayé de t’entraîner? La thérapie équestre? La pêche? La méditation transcendantale?’ Et la réponse est souvent non. »
Bien qu’il existe d’excellents services et programmes mis à la disposition des vétérans, parfois les gens ne les connaissent tout simplement pas. Son meilleur conseil : « Pour rester en santé, chacun a besoin d’un objectif et d’une activité physique qui fonctionne pour lui. Alors, déterminez votre objectif. Que voulez-vous pour votre vie après le service? De quoi avez-vous besoin pour l’obtenir? Comment saurez-vous quand vous l’aurez atteint? »
Renseignez-vous sur tous les différents programmes, avantages et services disponibles, que ce soit par l’entremise d’ACC ou d’autres organisations. Et continuez d’essayer de nouvelles choses. « Ne renoncez pas à trouver ce dont vous avez besoin si la première chose ne fonctionne pas. »
Bruno travaille toujours à trouver sa voie après le service. Le fait d’être toujours prêt à acquérir de nouvelles compétences l’aide à s’adapter aux changements qui continueront à venir.
Vous ne savez pas quels programmes, services et avantages sont disponibles pour vous? Trouvez de l’information sur les programmes et les services.