Plus haut, plus loin

Plus haut, plus loin

Alfred Boivin croit que l’effort, la persévérance et la discipline donnent des résultats. Après sa libération, il a découvert le cyclotourisme, le vélo de montagne, les expéditions en canoë et les courses de vélo de route. Il est la preuve vivante que la connaissance, la persévérance et la discipline, appliquées pendant des mois, permettent d’atteindre nos objectifs.

Le cadet des Forces armées canadiennes Alfred Boivin (à gauche) reçoit sa commission de la reine du lieutenant-colonel de l’ARC Jean Paul Chabot.

Originaire de Villebois, un petit village de la Jamésie « Baie-James » situé dans le nord du Québec, j’y ai grandi aux côtés des épinettes noires et des moustiques. Cette magnifique région m’a permis de découvrir la beauté des grands espaces éloignés et la nature sauvage. Ma grand-mère, personne phare dans mon développement, m’a partagé son amour et son respect envers la nature, par la cueillette de petits fruits sauvages, la promenade en nature et la gratitude envers celle-ci.  

C’est en voulant suivre les traces de mon oncle, le lcol (à la retraite) Jean-Paul Chabot, qui a été pilote d’hélicoptère dans les Forces armées canadiennes (FAC), et en raison d’un désir ardent de vouloir vivre des expériences uniques que j’ai décidé de m’inscrire au Collège militaire royal de Kingston.

Les formations reçues tout au long de ma carrière m’ont outillé pour attaquer les défis que j’ai l’intention de relever prochainement. Les cours obligatoires de psychologie, les tests d’aptitudes physiques, la camaraderie, le leadership, la discipline, la persévérance, le travail d’équipe, les différents postes de commandement, mes frères d’armes, tous ces éléments ont contribué à former la personne que je suis maintenant. Les expériences vécues au sein des FAC sont parmi les plus intenses, uniques et enrichissantes que j’ai eu la chance de vivre. Et c’est exactement ce que je recherche encore à ce jour : des expériences riches en émotions, mémorables et qui permettent d’en sortir grandi.

Plusieurs valeurs m’ont été enseignées, mais l’une des plus importantes est le travail d’équipe. C’est l’une des leçons qui me sert encore le mieux à ce jour.

Carrière militaire

J’ai obtenu un diplôme du Collège militaire royal de Kingston en 2000 en obtenant le résultat le plus élevé en éducation physique : 476 points sur une possibilité de 500.

J’ai été affecté à la 5e brigade à la BFC Valcartier en tant qu’officier des transmissions, où j’ai servi pendant six ans. J’ai eu une rotation de sept mois à Kaboul en tant qu’informaticien en 2006. Quand je suis revenu au Canada, j’ai subi une chirurgie qui avait été planifiée avant mon déploiement, sans lien avec mon service. Cependant, à la suite de cette chirurgie, les médecins m’ont dit que je ne pourrais plus courir ni faire des sports d’impact. Cela m’a brisé le cœur, mais je me suis tourné vers d’autres activités que je pouvais effectuer sans me blesser. J’ai quitté le service en 2006 au grade de capitaine.

Une vie active après le service

Après mes 11 années de service militaire, j’ai entrepris un retour aux études qui, pour moi, était essentiel afin de me munir d’un atout supplémentaire en vue de dénicher un emploi stimulant dans ma nouvelle vie « civile ». J’ai obtenu une maîtrise en génie électrique, avec une concentration en électronique de puissance, de l’Université Laval.

Cette transition de la vie militaire à celle civile ne fut pas de tout repos et sans appréhension. Je donnerais comme conseil à ceux qui vivent cette transition de partager vos inquiétudes et vos aspirations avec vos amis. De connecter avec votre réseau, que l’on sous-estime souvent, afin de trouver des occasions. De croire en soi et de se faire un plan de seconde carrière et de s’engager à le suivre.

Je crois profondément qu’avec des efforts, de la persévérance et de la discipline viennent les résultats. Durant ces années, j’ai développé un goût envers le cyclotourisme, le vélo de montagne, les expéditions en canots et la compétition de vélo de route. C’est grâce à la compétition de vélo de route que j’ai découvert que la connaissance, la persévérance et la discipline appliquées sur plusieurs mois permettent d’atteindre ses objectifs. Je crois plus ou moins en la chance, sauf pour deux aspects, à savoir la génétique et l’environnement dans lequel on naît. Cette génétique nous caractérise et bien que nous n’ayons aucun pouvoir sur celle-ci, c’est nous qui sommes maîtres de ce que nous en faisons.

Alfred Boivin au sommet du Huascarán Sur (sommet sud du Huascarán), le plus haut sommet du Pérou à 6 768 m.

Le goût pour l’aventure a commencé avec la rencontre de gens qui partageaient cette passion. Ces rencontres m’ont permis de le développer et d’explorer différents types d’aventures comme l’escalade traditionnelle « multi-pitches », les expéditions multidisciplinaires sur plusieurs jours, la longue randonnée et le cyclocamping.

J’aime l’équilibre entre la force physique et la force mentale que requiert l’escalade, l’endurance et la solitude qu’offre la longue randonnée et le dépassement de soi qu’exigent les longues expéditions multidisciplinaires.

Un rêve grandissait en moi tout au long de ces années : la haute montagne. Plus précisément, l’Alpamayo, un sommet qui culmine à 5 947 mètres d’altitude dans la magnifique cordillère Blanche du Pérou, est l’une des plus belles montagnes du monde avec sa face sud-ouest abrupte exposée au coucher du soleil. L’atteinte du sommet requiert plus de 350 mètres d’escalade de glace à plus de 5 500 mètres d’altitude, ce qui me paraissait impossible pour moi qui n’avais aucune expérience au-delà de 3 000 mètres.

Ce sont les paroles d’une amie, Nathalie Fortin, qui m’ont inspiré à passer aux actes et aller chercher les connaissances nécessaires et partir à la chasse du partenaire idéal. Elle m’a dit que trouver un partenaire pour ce type d’expédition n’est pas une tâche simple, car il faut une personne qui sera aussi engagée que toi dans l’atteinte du sommet. Elle ne doit pas être trop engagée, car ta vie pourrait être en péril, mais elle doit l’être suffisamment pour que l’expédition ne soit pas annulée par manque de motivation.

Le 21 juillet 2022, après plusieurs mois d’entraînement, de préparation et de planification, mon partenaire François Guy Thivierge et moi avons atteint le sommet de l’Alpamayo et quelques jours plus tard, celui de l’Huascaran nord, à 6 768 mètres d’altitude, soit le plus haut sommet du Pérou.

Une expédition sans guide, c’est une réelle aventure qui nécessite de la planification pour réduire les risques au minimum, mais qui requiert un sens de l’urgence pour pallier les imprévus et un travail d’équipe pour atteindre ses objectifs. C’est ce même sens de l’urgence et de travail d’équipe qui m’ont interpellé et fait vibrer au sein des FAC.

Les émotions vécues au sommet de l’Huascaran m’ont convaincu que ce type d’expédition était le summum. Le fait d’exécuter toute la planification de l’expédition, de la nourriture au carburant, en passant par la route, la stratégie d’ascension, l’équipement et les permis nécessaires, augmentent le niveau d’engagement et de contrôle envers celle-ci.

J’ai quelques plans futurs en tête pour les dix prochaines années.

  • 2023 – Le plus haut sommet de l’Amérique du Nord, Mont Denali, Alaska et le Stratovolcan Rainier, Washington, États-Unis
  • 2024 – Le magnifique pic Laila, Pakistan
  • 2025 – Mont Thor, île de Baffin, Canada
  • Plus tard – Half Dome, Californie, Ama Dablam, Népal, Mont Assiniboine, Canada. 

Ce que j’en retire, c’est de ne jamais cesser de poursuivre ses rêves et lorsqu’on fait ce qu’on aime, la motivation vient naturellement!

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes en transition vers la vie après le service militaire, consultez notre site Web pour des services liés à la santé mentale et physique, aux finances, aux études et à l'emploi et au logement et à la vie de famille. Nous fournissons également des services aux familles et aux aidants qui soutiennent les vétérans.


 

Lectures complémentaires