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Trouver sa voie après le service

Trouver sa voie après le service

Marion Turmine discute de son travail de coordonnatrice des opérations au Réseau de transition des vétérans.

« Le meilleur moyen de commencer une séance de groupe, c’est de simplement demander “Comment puis-je vous aider” », explique Marion Turmine.

Cette question s’inscrit dans l’approche du Réseau de transition des vétérans, où Marion travaille avec les vétérans à titre de coordonnatrice des opérations pour le Québec. Elle traite les questions liées à la transition et élabore des plans d’action individuels pour la vie après le service militaire.

L’incidence d’un traumatisme

Marion sait que les vétérans sont autonomes et qu’ils hésitent à demander ou à accepter du soutien. Elle est particulièrement sensible aux défis que doivent relever les femmes vétérans.

Marion s’est jointe à Care Canada en 1995, peu après le génocide rwandais, et a travaillé dans des camps de réfugiés au Congo pour aider les réfugiés rwandais. Elle a ainsi eu l’occasion de travailler directement avec des personnes qui avaient subi des traumatismes profonds, notamment des blessures, des agressions sexuelles, la perte d’êtres chers et l’éparpillement des familles. Cela l’aide à établir des liens avec les vétérans qui éprouvent de la difficulté à faire la transition, car bon nombre d’entre eux font face à des traumatismes. Elle dit qu’il y a aussi des facteurs d’isolement à l’intérieur et à l’extérieur de l’armée qui affectent profondément les femmes.

« Les vétérans peuvent avoir des blessures physiques ou des problèmes de santé mentale, ou en être stigmatisés, et ne pas bénéficier du soutien de la collectivité et des pairs dont ils ont besoin, dit-elle. Mais les stratégies d’adaptation négatives comme l’isolement et l’abus d’alcool les rendent vulnérables aux problèmes relationnels, à la dépression et au suicide. » Cela peut arriver à n’importe quel vétéran, mais elle souligne que les femmes sont plus susceptibles d’être victimes de discrimination et de harcèlement au travail.

L’autosuffisance des militaires actifs est encore plus grande chez les femmes. « Les femmes sont une minorité dans les FAC, et elles agissent comme une minorité, qui ne demande pas d’aide et qui a de la difficulté à obtenir de l’aide, explique Marion. Et quand elles reviennent dans la vie après le service militaire, elles le sont d’autant plus, car personne ne les comprend, elles ont souvent moins de ressources, et le problème est aggravé quand elles ont des enfants. » Il en découle, dit-elle, un isolement accru et une perte de confiance à l’égard des fournisseurs de services.

Réseau de transition des vétérans

Le Réseau de transition des vétérans a été fondé il y a 20 ans pour répondre à un besoin de longue date des vétérans, soit parler des expériences traumatisantes et en venir à bout, principalement celles vécues pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Au fil du temps, le Réseau a adapté son programme aux besoins des jeunes vétérans. Aujourd’hui, le programme est un cours de 10 jours, habituellement donné dans un endroit isolé, avec six vétérans, deux cliniciens et deux membres du personnel de soutien. Ces cours sont donnés aux vétérans aux quatre coins du Canada par le Réseau de transition des vétérans, un organisme de bienfaisance enregistré.

Anciens Combattants Canada a désigné le Réseau de transition des vétérans à titre de fournisseur officiel de services, en reconnaissance de ses succès antérieurs. Grâce à l’aide financière du gouvernement fédéral et à celle de divers partenaires, les vétérans admissibles au programme du Réseau de transition des vétérans peuvent participer gratuitement.

Bien que Marion participe à l’organisation de cours pour les vétérans du Québec, les cours sont donnés partout au pays, dont un pour les femmes. Marion croit que la confiance pourrait expliquer en partie la baisse du taux d’inscription des femmes : « Il peut être difficile de franchir cette barrière. Si vous avez des problèmes avec la transition, vous n’avez confiance en personne. » Elle dit que son objectif est de faire participer les vétérans au programme avec le moins de paperasserie possible.

Les cours sont adaptés aux besoins de chaque petit groupe, mais vont bien au-delà de la simple discussion sur les expériences traumatisantes. « Une grande partie du programme consiste à déterminer les mesures à prendre par la suite. Les diplômés sont devenus par la suite des consultants ou des entrepreneurs », affirme Marion.

Il est tout aussi important, dit-elle, que les vétérans participants s’efforcent de renouer avec leur famille et leur collectivité, ainsi qu’avec les services qui leur sont offerts. Il peut s’agir d’un effort commun : « Le conjoint ou l’ami doit connaître les services qui existent pour les vétérans, précise Marion. La meilleure façon d’aider est d’écouter et d’essayer de comprendre ce que vit l’autre en indiquant que vous ne savez pas nécessairement à quoi ressemble l’expérience qu’il a vécue, mais que vous êtes là pour l’aider. »

Nouvelle mobilisation de la collectivité

À plus grande échelle, Marion dit que rétablir la confiance avec les vétérans, et les femmes en particulier, est un travail pour l’ensemble du Canada, notamment en faisant la promotion de l’emploi des vétérans. « Les militaires ont beaucoup de connaissances en logistique, en mécanique et en radiocommunication, dit-elle. Il est important que les employeurs et le gouvernement reconnaissent que le service militaire est une expérience précieuse dans le monde de l’après-service. »

La reconnaissance est un autre aspect à améliorer. « La population ne comprend pas le monde militaire, dit-elle. Nous devons organiser plus d’activités sociales pour que les Canadiens reconnaissent ce que les vétérans ont fait. »

Un meilleur lien n’est pas seulement la bonne chose à faire selon Marion. C’est aussi un investissement judicieux. « Si nous ne travaillons pas avec les jeunes, cela coûte plus cher pour la société quand ils sont vieux. Le coût des soins médicaux pour les vétérans est élevé, mais si nous commençons quand ils sont jeunes, nous gagnons leur confiance et nous pouvons changer grandement le cours des choses. »

Elle invite un plus grand nombre de vétérans à se renseigner sur le Réseau de transition des vétérans pour voir ce qu’il peut leur offrir. « Tous les vétérans qui connaissent des problèmes liés à la transition peuvent participer au programme de Réseau de transition des vétérans, dit-elle.

Date de publication : 2020-01-10


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