Le voyage d’une vie
Le vétéran, qui cumule près de deux décennies dans l’Armée canadienne, a ressenti cette hypervigilance lorsqu’il est revenu d’Afghanistan à Brampton, en Ontario.
« Le retour à la maison a été un choc culturel. J’étais toujours sur mes gardes. J’étais épuisé mais je ne pouvais pas dormir, je savais que quelque chose n’allait pas », explique-t-il.
Il a combattu en Afghanistan au sein du Lorne Scots Regiment, et il a échappé à des engins explosifs improvisés à plus d’une reprise.
« Mes histoires de combat ne sont pas pour toutes les oreilles. »
Il croit fermement que la connaissance est le pouvoir lorsqu’il s’agit d’obtenir du soutien.
Il est parti en mission en Bosnie en 2003 au sein du Royal Canadian Dragoon (soit le même régiment au sein duquel son grand-père, feu Arthur Goodeve, s’était rendu en Corée en 1950), puis en Afghanistan en 2008, et il a trouvé la seconde expérience « à l’opposé polaire » en ce qui concerne la prise de conscience des conséquences psychologiques de la guerre. « Nous avons eu des semaines et des semaines de formation en santé mentale et nous avons reçu des outils pour faire face aux traumatismes », dit-il.
« Je n’en ai pas fait de cas après la Bosnie, mais après l’Afghanistan je savais que quelque chose n’allait pas.
En 2018, ça allait vraiment mal, j’ai touché le fond et j’étais suicidaire. Je savais que je n’en pouvais plus et que ma carrière militaire se terminait. »
Il lui a fallu plusieurs années pour obtenir un diagnostic d’ESPT; il a été admis à la clinique Homewood de Mississauga (une clinique externe de traitement de la santé mentale) pendant trois mois en 2019.
L’accès aux avantages et aux services peut être plus lent que ne le souhaiteraient les vétérans, explique-t-il, ajoutant que l’un des conseils les plus utiles qu’il a reçus est de s’inscrire aux programmes et services d’ACC avant d’être libéré.
Celui qui a été mis en candidature pour une Mention élogieuse du ministre des Anciens Combattants pour sa défense des vétérans et de leur bien-être tient à aider les autres vétérans à comprendre que le traumatisme est inévitable et que du soutien est disponible. Il souhaite faciliter la navigation dans le processus d’obtention de l’aide.
Il a d’abord été mis en contact avec des psychiatres extérieurs aux Forces armées canadiennes par la salle d’inspection médicale de Toronto avant son diagnostic et sa libération. Une fois libéré, Anciens Combattants Canada s’est arrangé pour qu’il continue de voir le même psychiatre, sans interruption.
Anciens Combattants Canada lui a fourni un psychologue principal et a couvert les services de consultation conjugale pour son épouse et lui dans le cadre du programme de prestations d’invalidité. Cela a entraîné beaucoup de communication pour l’aider à retrouver la santé et à sauver leur mariage.
« Avant ma libération, j’ai fait une demande dans le cadre du Programme pour l’autonomie des anciens combattants et j’ai reçu une approbation une fois que la date de ma libération a été dépassée. Je reçois actuellement une prestation de remplacement du revenu et des prestations d’invalidité », explique-t-il.
En décembre 2019, il a contribué à sauver la vie d’un vétéran en crise lorsqu’il a repéré un commentaire Reddit en lien avec le suicide. Grâce à des informations clés dans le message de l’homme, il a pu retrouver son père et alerter la police qui a pu intervenir et l’emmener à l’hôpital.
« C’est notre travail de nous soutenir et de nous défendre les uns les autres », dit-il. »
« Je n’ai pas eu le parcours le plus facile. J’ai rencontré beaucoup de difficultés. Je veux m’assurer que les autres n’ont pas à vivre ça. »
Christopher Banks est un membre actif de la Légion, où il a occupé plusieurs postes dont président de la campagne du coquelicot. Il a dirigé avec succès des campagnes de coquelicots qui ont permis de recueillir plus de 180 000 $. Il a également dirigé un projet d’emballage et de distribution d’aliments pour la ville de Brampton qui a permis de préparer plus de 45 000 repas pour une banque alimentaire qui a fonctionné pendant trois mois pendant le premier confinement de la COVID-19.
Celui qui se désigne comme un « geek de science-fiction » envisage un changement de carrière dans les domaines de la politique, de l’administration ou de la réadaptation professionnelle.
« Mon but est d’aider les gens, c’est comme ça que je m’accomplis. La guérison est le voyage de toute une vie. »
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez éprouvez des difficultés, sachez que vous n’êtes pas seul. Renseignez-vous au sujet des mesures de soutien en santé mentale mises à votre disposition, notamment nos avantages pour la santé mentale – une nouvelle initiative qui offre une couverture immédiate aux vétérans pour le traitement de certains problèmes de santé mentale, comme les troubles anxieux, les troubles dépressifs et les troubles liés aux traumatismes et aux facteurs de stress.