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Bien-être des vétérans touchés par des douleurs chroniques et rapportant moins d’activités limitées par la douleur : Enquête sur la vie après le service de 2019
2023
Date publiée : 2023
La douleur chronique touche environ 20 % de la population générale et peut souvent limiter les activités des personnes qui sont touchées. Des études ont montré que les vétérans canadiens sont plus de deux fois plus susceptibles de déclarer une douleur chronique que les autres Canadiens.
Sur quoi portent les activités de recherche?
Cette étude porte sur la fréquence de la douleur chronique chez les vétérans des Forces armées canadiennes (FAC) et examine les caractéristiques de ceux qui en souffrent. L’étude s’intéresse également aux vétérans dont la douleur n’a que peu ou pas d’incidence sur leurs activités.
Comment les chercheurs ont-ils procédé?
Les chercheurs ont utilisé les données de l’Enquête sur la vie après le service (EVAS) de 2019 et ont analysé les données sur la douleur chronique et les caractéristiques des vétérans. L’Enquête de 2019 a été menée par Statistique Canada auprès des vétérans de la Force régulière des FAC libérés entre 1998 et 2018 sur leur service militaire, leur transition à la vie civile et leur bien-être général.
Quelles sont les conclusions des activités de recherche?
Sur les 2 411 vétérans de la Force régulière figurant dans les données de l’Enquête, la moitié a déclaré souffrir de douleurs chroniques (50,7 %). Parmi eux, 61,2 % rapportaient une douleur d’intensité modérée, 21,9 % rapportaient une douleur d’intensité légère et 16,9 % une douleur d’intensité forte.
Les vétéranes étaient légèrement plus susceptibles de signaler une douleur chronique que leurs homologues masculins (54 % contre 50,1 %)
Comparativement aux vétérans ne souffrant pas de douleur chronique, ceux qui déclaraient une douleur chronique étaient légèrement plus âgés (l’âge moyen était de 50,7 ans contre 49,3 ans) et étaient plus susceptibles de présenter les problèmes suivants :
- des handicaps ou déclarer que le fait de bénéficier de prestations d’invalidité constitue leur « activité principale »
- des limitations d’activité liées à la santé
- des niveaux d’études et de revenus plus faibles
- des problèmes de santé physique et mentale
- avoir pensé au suicide au cours des 12 derniers mois
- avoir servi comme militaires du rang et/ou dans l’armée
- avoir servi plus d’années dans l’armée
Environ un cinquième (20,3 %) des vétérans souffrant d’une douleur modérée ou forte ont déclaré que leur douleur ne limitait « aucune ou peu » de leurs activités. Ces vétérans étaient plus susceptibles de répondre aux critères suivants :
- être âgé de 50 à 59 ans
- être une femme
- avoir fait des études supérieures
- avoir un emploi
- avoir un fort sentiment d’appartenance à la communauté et des niveaux élevés de soutien social
- avoir servi à un grade supérieur
- avoir servi pendant plus de 20 ans
- être satisfaits de leur famille, de leur activité principale et de leurs finances
- faire état de niveaux élevés de maîtrise (sentiment de contrôler les facteurs touchant leur vie)
Les résultats de ces activités de recherche suggèrent que les services offerts aux vétérans souffrant de douleur chronique devraient faire appel à des cliniciens de plusieurs disciplines et tenir compte non seulement de l’état de santé, mais aussi d’autres facteurs de bien-être comme l’emploi/l’activité utile, les finances, les aptitudes et la préparation à la vie quotidienne, et l’intégration sociale.
Le lien étroit entre la maîtrise et les activités limitées par la douleur souligne la valeur des soutiens ciblés dans ce domaine, ainsi que l’intérêt de poursuivre les recherches sur les relations entre la maîtrise, l’interférence de la douleur et le fonctionnement.
Source
Nazari G, Reyes‑Vélez J, Thompson J, Sweet J, et Miller J. Well-being of Veterans with chronic pain with fewer activities limited by pain: Life After Service Studies 2019 survey
Journal of Military, Veteran and Family Health. Mai 2023. https://doi.org/10.3138/jmvfh-2022-0030