Des études faites aux États-Unis révèlent que les vétérans délinquants ont des besoins complexes associés à une variété de facteurs comme l’itinérance et l’exposition aux traumatismes. Pour mieux connaître la population de vétérans délinquants au Canada, et ainsi pouvoir leur apporter un meilleur soutien, Service correctionnel du Canada et Anciens Combattants Canada ont mis sur pied un groupe de travail pour déterminer des mesures à prendre, établir les domaines prioritaires et explorer les projets de recherche dans ce domaine.

Sur quoi porte l’étude?

L’étude constitue un premier examen exhaustif des caractéristiques de profil des vétérans canadiens délinquants de genre masculin incarcérés dans des établissements de responsabilité fédérale et également de leurs expériences pendant leur incarcération et après leur remise en liberté.

Comment les chercheurs ont-ils procédé?

Les chercheurs ont examiné les dossiers d’admission des délinquants masculins admis dans des établissements fédéraux d’août 2014 à mars 2018. Pendant la période de l’étude, 374 des délinquants masculins ont déclaré être vétérans par rapport 14 471 hommes non vétérans. Les chercheurs ont examiné les renseignements concernant leur profil démographique, leur peine, les détails de leur infraction, leur comportement en établissement (p. ex. les incidents comportementaux) et les résultats après la remise en liberté (p. ex. la réincarcération).

Qu’ont découvert les chercheurs?

Les vétérans de genre masculin constituaient 2,5 % de la population des délinquants de genre masculin sous responsabilité fédérale qui étaient incarcérés pendant la période de la recherche.

Comparativement aux délinquants non vétérans, les vétérans :

• étaient plus susceptibles de purger une peine pour des infractions violentes, en particulier de nature sexuelle;
• étaient plus vieux à leur admission (44 ans par rapport à 36 ans);
• étaient plus susceptibles de déclarer avoir eu un diagnostic de dépression ou de déclarer être actuellement touchés par une maladie mentale;
• avaient un comportement en établissement plus stable (p. ex. moins de résultats positifs aux analyses d’échantillons d’urine; moins susceptibles d’être trouvés coupables d’infraction disciplinaire et moins grand nombre d’incidents en établissement);
• étaient moins susceptibles de s’inscrire dans des programmes correctionnels ou de participer à des initiatives de formation ou d’emploi pendant leur incarcération.

Par rapport aux délinquants non vétérans, après leur remise en liberté, les vétérans :

• étaient moins susceptibles d’occuper un emploi; 
• étaient plus susceptibles de vivre des obstacles à l’emploi;  
• étaient moins susceptibles de recevoir une suspension de leur remise en liberté ou d’être réincarcérés
• avaient un risque plus faible de commettre une autre infraction (selon l’Indice du risque criminel)

Les constatations de l’étude guideront les politiques et les programmes qui soutiennent la population des vétérans délinquants.

Source

MacDonald S, Cram S, Derkzen D, Pound T et M. Mooz. Characteristics, Institutional Behaviour, and Post-release Outcomes  of federal Veteran and non-Veteran Men Offenders. Journal of Military, Veteran and Family Health.. 2022  https://jmvfh.utpjournals.press/doi/full/10.3138/jmvfh-2021-0103