2021
Date publiée : 2021
La prévention du suicide constitue une priorité pour les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada. Aussi, la recherche continue sur les facteurs et les tendances permet d’orienter leur stratégie conjointe de prévention du suicide.
Sur quoi porte cette recherche?
Ce document de recherche porte sur les facteurs connus au moment de la libération des vétérans des Forces armées canadiennes qui se sont par la suite enlevé la vie. Les constatations présentées dans le document sont fondées sur l’Étude sur la mortalité par suicide chez les vétérans (EMSV) de 2018, qui portait sur la mortalité par suicide entre 1976 et 2012.
Comment les chercheurs ont-ils procédé?
Les chercheurs ayant pris part aux travaux de l’EMSV ont cherché à établir des liens entre les données militaires du ministère de la Défense nationale et les registres de mortalité de Statistique Canada. Ils ont eu recours à divers tests statistiques en utilisant les renseignements connus au moment de la libération, comme l’âge, le sexe et le grade, afin de cerner les facteurs de risque de suicide.
Qu’ont découvert les chercheurs?
Parmi les 220 734 vétérans canadiens de l’étude :
- 89 % étaient des hommes.
- < 1 % sont morts par suicide au cours de la période d’étude de 37 ans.
- Les tendances en matière de suicide étaient différentes entre les femmes et les hommes.
Hommes vétérans
- L’âge et le grade au moment de la libération influaient sur le risque de décès par suicide.
- Les hommes vétérans qui avaient été libérés avant l’âge de 25 ans présentaient le risque le plus élevé de suicide. Ce risque diminuait avec l’âge. Vingt ans après la libération, le taux de suicide chez les hommes vétérans était le même que chez les hommes canadiens du même âge.
- Les hommes vétérans qui avaient été libérés au grade de militaire de rang subalterne étaient 1,9 fois plus susceptibles de mourir par suicide que ceux qui avaient été libérés au grade d’officier subalterne. Ce risque était le plus élevé environ quatre ans après la libération, puis diminuait et se stabilisait dans les dix à 30 années suivant la libération.
Femmes vétérans
- L’âge au moment de la libération n’était pas un facteur de risque de décès par suicide, mais le grade en était un.
- Les femmes vétérans qui avaient été libérées au grade de militaire de rang subalterne :
- étaient trois fois plus susceptibles de mourir par suicide que celles qui avaient été libérées au grade d’officier;
- présentaient un risque de suicide moins élevé au cours des premières années suivant la libération et ce risque était le plus élevé environ vingt ans après la libération.
Les stratégies de prévention du suicide et les interventions et traitements connexes doivent prendre en compte les différences de profil entre les hommes vétérans et les femmes vétérans, ainsi que la vulnérabilité des vétérans libérés au grade de militaire de rang subalterne.
Source
VanTil LD, K. Simkus, E. Rolland‑Harris et A. Heber. Identifying release-related precursors to suicide among Canadian Veterans between 1976 and 2012. Journal of Military, Veteran and Family Health; 2021.
Disponible en anglais seulement : https://jmvfh.utpjournals.press/doi/10.3138/jmvfh-2020-0011