2023
Date publiée : 2023
Le personnel militaire peut être exposé à un large éventail de risques pour la santé physique et mentale dans le cadre de son travail. Souvent, la complexité des expositions liées au service rend difficile l’établissement d’un lien entre ces expositions et les problèmes de santé qui en découlent, en particulier des années plus tard. L’évaluation et la documentation des données relatives aux expositions des militaires sont importantes pour la promotion de la santé, la recherche et l’indemnisation des vétérans.
Sur quoi portent les activités de recherche?
Ces activités de recherche déterminent le type de données recueillies sur les expositions des militaires dans ces cinq pays : Australie, Canada, Nouvelle‑Zélande, Royaume‑Uni et États‑Unis. En dressant un premier tableau des sources de données disponibles et des moyens de les relier entre elles, ces travaux déterminent les possibilités de cerner et de réduire les effets néfastes sur la santé du personnel en service actif et des vétérans.
Comment les chercheurs ont-ils procédé?
Des chercheurs dans le domaine des vétérans et de la défense des cinq pays ont cerné et examiné les sources de données de leurs pays respectifs. Au total, 57 sources de données sur l’exposition des militaires (22 des États‑Unis, 15 de l’Australie, 10 du Royaume‑Uni, 8 du Canada et 2 de la Nouvelle‑Zélande) ont été examinées et résumées.
Quelles sont les conclusions des activités de recherche?
- Les sources de données les plus courantes sont les suivantes :
- les enquêtes auprès de la population militaire (qui comprennent généralement des expositions autodéclarées par des militaires en service actif et/ou des vétérans)
- les bases de données administratives (qui comprennent les dossiers médicaux, les dossiers de rémunération et les dossiers du personnel)
- Les administrations de la Défense sont les détenteurs les plus fréquents de données relatives à l’exposition.
- Certaines sous-populations ont pu être déterminées dans les données :
- opérations particulières (par exemple, les vétérans de la guerre du Golfe et l’étude sur les militaires jumeaux de l’époque de la guerre du Vietnam);
- les professions ou environnements militaires (par exemple, les pompiers, le personnel affecté à des sous-marins)
- les périodes de service (par exemple, les membres ayant servi pendant une période donnée ou libérés depuis une certaine date)
- La raison la plus fréquente de la collecte de données sur l’exposition est la recherche et la promotion de la santé. D’autres raisons ont été évoquées :
- la surveillance (exposition et/ou santé)
- la prestation de services (axés sur la santé et autres)
- gestion du personnel militaire
- Les difficultés rencontrées dans la collecte des données sur l’exposition ont été relevées, notamment les suivantes :
- la faisabilité de la collecte dans des circonstances de déploiement actif
- un financement et des ressources humaines limités
- les limites technologiques des équipements de mesure
- des structures strictes de gouvernance des données (par exemple, pour des raisons de sécurité nationale et/ou militaire)
- Les chercheurs ont également constaté un manque de données propres au sexe et au genre dans les sources de données des cinq pays, une lacune importante compte tenu des différences connues dans les schémas d’exposition professionnelle et les risques pour la santé chez les vétérans des deux sexes.
- Parmi les possibilités d’autres études, citons ce qui suit :
- les liens avec d’autres sources de données (par exemple, les bases de données sur la santé) afin de maximiser la valeur des données
- la collaboration externe, entre les administrations et les pays, afin de partager l’expertise et de normaliser les mesures pour faciliter la mise en commun des données et les comparaisons
Source
Hall AL, Batchelor T, Bogaert L, Buckland R, Cowieson AB, Drew M, Harrison K, McBride DI, Schneiderman A et Taylor K (2023) International perspective on military exposure data sources, applications, and opportunities for collaboration. Front. Public Health. 11:1154595. https://doi.org/10.3389/fpubh.2023.1154595