Premières impressions de la Corée et des Coréens
Des héros se racontent
Transcription
Quand on est arrivés, on est débarqués du bateau et directement
on a pris le train puis on a été directement sur la ligne de feu.
Peut-être en réserve, mais sur la ligne de feu.
On a pas arrêté dans de village, on a été campés directement là.
Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez des conditions
à cette époque-là, vous êtes dans un camp militaire,
à quoi ça ressemble les conditions?
On est arrivés au mois de février, c'était la fin de l'hiver.
C'était des pluies, des vents froids,
aussi des températures sous 0.
Du gelage pas mal fort, durant la nuit, surtout.
Durant le jour, le gros soleil nous réchauffait
mais la nuit sous 0 c'était pas le fun.
Surtout lorsque tu n'as pas de place pour te coucher,
t'es obligé de coucher dans ton sleeping bag à la belle étoile,
il faut que tu prennes ton temps.
Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez du terrain?
Vaseux à l'extrême.
Un terrain qui puait.
Pourquoi, parce que les gens là-bas pour donner de la valeur culturelle
à leur jardin, ils engraissaient leur terrain avec du fumier humain.
C'est pas encourageant à sentir non plus.
Le fait qu'eux autres mélangeaient leurs terres n'importe où
et n'importe comment, t'avais des odeurs tout partout, surtout la nuit.
Intervieweur : Donc vous étiez tout près de la population?
On était avec la population.
Intervieweur : Est-ce que vous avez un souvenir de la population,
vous avez côtoyé les Coréens, la population locale?
Oui, ceux qui pouvaient parler anglais, ceux qui se comprenaient,
ils étaient gentils avec nous autres mais disons
que moi j'ai toujours eu une idée de préserver moi-même.
Parce que tu sais jamais.
Quel est le bon est-ce que c'est un Coréen du Nord
ou un Corée du Sud, je ne le sais pas.
Ils sont tous les deux pareils.
Intervieweur : Est-ce que vous pouvez me parler
de cette dynamique-là, vous êtes en Corée du Sud à ce moment-là
et puis le Sud et le Nord sont en guerre,
donc pour un Canadien qui est là?
Pour un Canadien qui est là, moi la première chose,
lorsqu'on est arrivés au front, j'ai pris mes positions d'infanterie.
Il y a des prisonniers coréens qui s'en viennent,
ils ont une tunique, un habillement différent,
mais le gars c'est la même affaire que le Coréen du Sud
qui est aux côtés de moi, c'est deux pareils.
Ôte l'habit, j'ai gardé tout le temps ça dans ma tête,
comme en anglais, je ne le trust pas.
Intervieweur : Donc le Coréen du Nord
ou le Coréen du Sud, physiquement?
Physiquement ils sont pareils, ils parlent la même langue,
qui est-ce que je dois croire?
J'ai toujours été sur mes gardes là-dessus,
même s'ils étaient bons et je leur donnais de quoi,
c'était de bon cœur, mais après ça,
j'ai toujours été sur un qui-vive à propos d'eux autres.
Description
M. Cloutier parle des conditions et du terrain ainsi que des odeurs dont il se rappelle. Il explique aussi le défi de différencier les Coréens du Nord et ceux du Sud.
Paul-Émile Cloutier
Paul-Émile Cloutier est né en 1928, à Saint-Narcisse, comté de Champlain, au Québec et a grandi à Louiseville. M. Cloutier a fait partie des cadets à un jeune âge. Il s’est enrôlé à 19 ans à Montréal, a servi lors de la guerre de Corée avec le 3e Bataillon du Royal 22e Régiment et a fait partie des Forces canadiennes pendant 23 ans.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 5 décembre 2013
- Durée :
- 4:21
- Personne interviewée :
- Paul-Émile Cloutier
- Guerre ou mission :
- Guerre de Corée
- Emplacement géographique :
- Corée
- Campagne :
- Corée
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal 22e Régiment
- Grade militaire :
- Sergent
- Occupation :
- Infanterie
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- Date de modification :