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Les prisonniers allemands

Des héros se racontent

Les prisonniers allemands

Transcription
Après ça, on a continué un peu vers le sud. On a libéré trois, quatre petits villages, puis on est arrivé à Falaise. Rendus à Falaise là, on a eu beaucoup de problèmes parce qu'il y avait des Allemands... c'était épouvantable. Ils voulaient tous se donner, les Allemands; ils ne voulaient rien savoir. Puis on a capturé 5, 6 divisions d'Allemands; presque 30 000 Allemands se sont donnés. On ne savait pas quoi faire avec eux autres. Ils voulaient tous avoir de l'eau, ils se plaignaient. Les prisonniers se plaignaient 'Wasser', 'Wasser', ils voulaient avoir de l'eau. On n'avait pas d'eau, on avait de l'eau pour nous autres, on avait nos cantines, mais on n'était pas... Puis nos cantines... il y avait bien des gars qui avaient mis du vin là-dedans puis du calvados, tu sais? Comme ça, on n'était pas pour leur donner nos cantines. Finalement, on a dit aux Allemands de remettre leurs armes là et on les a envoyés. On les a fait marcher vers la plage parce qu'il fallait débarrasser d'une manière ou d'une autre. Puis, je me rappelle... les gars de ma compagnie... on s'était mis deux rangs avec nos armes, puis on les faisait marcher entre nous autres pour leur montrer où aller. On avait nos carabines basses comme ça. Il y avait des jeunes Allemands, ça s'appelait des 'Hitler Youth'. C'était des jeunes gens que les Allemands avaient recrutés dans leur armée. Ils étaient tous des fanatiques ces jeunes-là. Puis, il y a un jeune qui est passé en avant de moi, puis il m'a craché en pleine face en me disant : 'Sweinhund'. C'est pas un très beau mot ça, en allemand. Ça a pris tout mon petit change pour ne pas ramasser ma carabine puis... On a suivi ces Allemands-là jusquà l'endroit où on les faisait monter dans des trains. Puis, ils ne voulaient pas embarquer, les Allemands. Celui qui m'a craché en pleine face là, je lui ai fait une job, je lui ai fait une job plus tard; une fois qu'on en avait tué 3, 4 de ces gars-là, ils sont montés volontairement dans les trains.
Description

M. Gauthier parle de son arrivée à Falaise où environ 30 000 Allemands ont été faits prisonniers par les Alliés.

Pierre Gauthier

M. Gauthier est né à Montréal le 4 janvier 1925 où il a passé sa jeunesse. Après le décès de sa mère, en 1938, alors qu'il est encore très jeune, son père le fait entrer pensionnaire dans un collège à Montréal. Voyant que les jeunes hommes de son âge s'enrôlent dans les Forces, il décide, en 1942, de se joindre au régiment de la Chaudière, à l'âge de 17 ans. Après un entraînement de base suivi à Saint-Jérôme, à Valcartier et à Borden, on l'envoie en Angleterre poursuivre son entraînement aux côtés des Américains et des Anglais. Il participe de façon très active au débarquement sur les plages de la Normandie, le 6 juin 1944. Par la suite, il prend part, notamment, aux batailles de Caen et de Falaise. Il est blessé en décembre 1944, après avoir combattu dans la région d'Anvers en Belgique. On le transporte en Angleterre où il passe quelques mois dans un camp qui lui permet de se rétablir. C'est là qu'il fait la connaissance de sa future femme. Comme plusieurs de ses compatriotes, il prend part à la libération de la Hollande en 1945. À son retour au Canada, il entreprend des études en génie civil, à l'Université McGill. Depuis son retour de la guerre, il participe aux activités de la Légion et de sa communauté visant à aider les démunis. Depuis plus de 58 ans, il vit à Chambly, au Québec, avec son épouse.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
02:34
Personne interviewée :
Pierre Gauthier
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
France
Campagne :
Falaise
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Régiment de la Chaudière
Grade militaire :
Simple Soldat

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