Bataille de Falaise

Des héros se racontent

Bataille de Falaise

Transcription

Ça a pris deux semaines, la bataille de Falaise. On attendait les Américains. Les Américains étaient au sud de nous et ils étaient pour aller à l'autre bout de Falaise pour boucher la sortie des Allemands. Puis, on attendait que les Américains fassent ça. Mais les Américains... ils ne venaient pas. Ça a l'air qu'ils avaient eu ordre d'arrêter au lieu de continuer puis, de couper la sortie des Allemands. Ils étaient arrêtés puis, nous, on a dit : « Aussitôt que les Américains vont avoir coupé leur sortie, ça va être facile. » Mais c'était pas facile parce que les Américains n'avançaient pas. Comme ça, c'est pour ça... moi, j'ai entendu dire après qu'il y avait presque 200 000 Allemands à Falaise. Puis, le délai que les Américains ont eu, ça a donné la chance à la majorité de ces Allemands-là de s'échapper. Tu sais, les gars qu'on avait, les gars qu'on avait capturés, on ne savait pas quoi faire d'eux. On n'avait pas d'eau pour eux autres, on n'avait rien à manger, et tout ça. On les aurait envoyés en arrière parce qu'on ne voulait pas les avoir en avant de nous autres. Mais Falaise, c'était une toute une affaire... parce que, s'ils avaient capturé ces Allemands-là, ça leur aurait facilité les choses plus tard, parce que ces Allemands-là sont retournés vers la Belgique, puis vers l'Allemagne. Ils ont été obligés de se battre contre ces gars-là plus tard.

Description

M. Gauthier parle du grand nombre d'Allemands qui se trouvaient à Falaise là où son régiment a combattu pendant deux semaines. Plusieurs Allemands n'ont pu être capturés et se sont enfuis vers la Belgique et l'Allemagne.

Pierre Gauthier

M. Gauthier est né à Montréal le 4 janvier 1925 où il a passé sa jeunesse. Après le décès de sa mère, en 1938, alors qu'il est encore très jeune, son père le fait entrer pensionnaire dans un collège à Montréal. Voyant que les jeunes hommes de son âge s'enrôlent dans les Forces, il décide, en 1942, de se joindre au régiment de la Chaudière, à l'âge de 17 ans. Après un entraînement de base suivi à Saint-Jérôme, à Valcartier et à Borden, on l'envoie en Angleterre poursuivre son entraînement aux côtés des Américains et des Anglais. Il participe de façon très active au débarquement sur les plages de la Normandie, le 6 juin 1944. Par la suite, il prend part, notamment, aux batailles de Caen et de Falaise. Il est blessé en décembre 1944, après avoir combattu dans la région d'Anvers en Belgique. On le transporte en Angleterre où il passe quelques mois dans un camp qui lui permet de se rétablir. C'est là qu'il fait la connaissance de sa future femme. Comme plusieurs de ses compatriotes, il prend part à la libération de la Hollande en 1945. À son retour au Canada, il entreprend des études en génie civil, à l'Université McGill. Depuis son retour de la guerre, il participe aux activités de la Légion et de sa communauté visant à aider les démunis. Depuis plus de 58 ans, il vit à Chambly, au Québec, avec son épouse.

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