Un coup de tête ?
Des héros se racontent
Interviewer : Quand que vous vous êtes enrôlé, est-ce
que vous étiez seul, est-ce que vous connaissiez
d’autres gens qui se sont...
Non, j’ai parti... non j’ai parti tout seul moi. Ouais. Un
bon matin j’ai parti. J’y ai pensé quelques jours
d’avance. Ça faisait quelques jours que j’y pensais puis
un bon matin... j’avais eu ma paie la veille, puis j’avais
de l’argent pour prendre le train, je l’ai pris. C’est tout.
J’ai pas dit un mot à personne, ni à mes parents. J’ai
parti comme ça là. Quand je suis revenu le lendemain
avec l’uniforme sur le dos... (rires) Le lendemain ou le
surlendemain, je ne peux pas le dire là, mais en tout cas
quelques jours après. Je suis revenu avec l’uniforme sur
le dos puis ça c’est ça.
Interviewer : Qu’est-ce qui vous a fait décider comme ça de...
Je le sais pas. Je le sais pas. J’ai essayé de l’expliquer
tout à l’heure... Je le sais vraiment pas la raison. Je me
demande si c’était pour tenter d’aider à mes parents
parce que ça payait plus que le travail que je faisais.
Habillé, nourri puis tout, puis une piastre et dix par jour.
C’était beaucoup dans le temps. J’avais signé, si je me
souviens bien c’est 20 ou 25 piastres par mois que
j’envoyais à mes parents là-dessus. J’imagine que j’en
avais assez pour... prendre une petite bière de temps en
temps, faire mes petits besoins si tu veux... tu sais, aller
à la cantine manger une barre au chocolat puis... C’est ça.
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