Passer par les Açores pour se rendre en Écosse ?
Des héros se racontent
Transcription
Interviewer : Parlez-moi un peu du Queen Mary. Est-ce
que... Ça doit prendre longtemps voyager outremer... ?
C’était Queen Elizabeth. Sur le Queen Elizabeth, nous
autres on a été... J’ai trouvé ça curieux, je le comprends
pas encore là, mais en s’en allant, on a vu terre à un
moment donné. On était a peu près... un peu plus
qu’une semaine. Il faisait des voyages dans trois, quatre
jours puis d’autres prenaient presque deux semaines.
Mais j’imagine que... ça on nous a expliqué, mais ça
c’était toujours là... bien... fictif là... aléatoire là tu sais.
L’explication qu’ils nous donnaient... en tout cas. C’est
qu’on prenait jamais la même route, pour déjouer
l’ennemi. S’il avait pris toujours la même route, il aurait
été coulé, hein ? Les Allemands voulaient pas qu’il
traverse le Queen Mary, le Queen Elizabeth. Puis, il
variait de route à chaque... on nous disait que le
commandant du bateau avait une enveloppe - c’est ce
qui nous était expliqué, bon - avait une enveloppe
donnant ses instructions où passer pour ce voyage-là,
pour X voyage. Puis, il ouvrait cette enveloppe-là
seulement lorsqu’il était rendu en haute mer, pour que
personne ne sache... ne connaisse sa route, pour que sa
route soit inconnue, incluant l’ennemi. Puis un moment
donné, nous autres, on a vu terre. Puis, on nous a dit
« C’est les Açores. » Mais les Açores d’après moi, ça ne se
peut pas parce que je regarde la carte géographique
aujourd’hui, puis... Si on est allé passer aux Açores,
quelle sorte de route qu’on a pris là !? Ça pas de bon
sens. C’est pour dire ce qu’ils nous disaient puis ce qui
est... ce qui était la réalité... C’est possible qu’ils aient
fait un... ça aurait été un maudit détour. Ça n’a pas
d’bon sens. En tout cas, si je regarde la, la, la
mappemonde là puis les Açores... ça n’a pas de bon
sens d’après moi. Donc, la terre que j’ai vu là, je sais
pas où que c’est. C’est des Açores. Je vais dire que j’ai
vu les Açores parce que on m’a dit que c’est les Açores.
(Rires) Après ça, on l’a perdu ça.
Après ça, on est arrivé en Écosse.
Description
Souvent les navires emmenant les combattants vers l’Europe devaient dévier de leur route pour éviter les sous-marins allemands.
Benoît Lafrance
M. Benoît Lafrance est natif de Hull, Québec. À l’âge de 18 ans, il s’enrôle avec l’armée canadienne; une décision qui changera sa vie à jamais. Il débute son instruction militaire à Ottawa, puis se rend en Écosse à bord du Queen Elizabeth. Encore de l’instruction militaire jusqu’au 6 juin 1944 lorsqu’il participe enfin au débarquement de Normandie. M. Lafrance sera au front un peu partout en Europe avant son retour au pays. Ses rêves le hantent toujours.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 2:41
- Personne interviewée :
- Benoît Lafrance
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Branche :
- Armée
- Grade militaire :
- Soldat
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- Date de modification :