Artefacts
Des héros se racontent
Transcription
Interviewer : Vous avez ramené un peu d’artefacts ?
Quelques-uns, quelques-uns, pas beaucoup parce que au
front tu ne peux pas en traîner. (Rires) Tu ne peux pas
traîner des... J’ai eu quelques petites choses.
Voulez-vous voir ça ?
Interviewer : On peut juste en parler et raconter un peu...
Bien, j’ai... j’ai d’abord un cricket qu’on se servait pour
communiquer avec nos compagnons en patrouille la
nuit. J’ai une ceinture de, d’un... la boucle d’une
ceinture d’un gars de la Wehrmacht allemande, pas SS,
Wehrmacht. La Wehrmacht, c’était des troupes
régulières allemandes. Les SS c’étaient les bandits... les
bandits de Hitler si on peut dire. Puis j’ai la... une
montre, un chronomètre d’un navigateur de
Messerschmidt, d’un avion Messerschmidt qui s’est fait
descendre par un Spitfire et un... Il y avait un Mustang
avec un Spitfire. Ils se battaient contre. Ils l’ont
descendu et là le gars s’est éjecté. C’est à dire que... il y
avait plus qu’un Mustang et un Spitire. Ils avaient
plusieurs Dog... on appelait ça des Dog Fights. Quand
des avions se battaient au-dessus de nous autres, on
appelait ça des Dog Fights. Pourquoi ? Pourquoi
‘batailles de chiens’, je le sais pas ? On appelait ça de
même, c’était le nom. (Rires) C’est le nom qu’on
donnait à ça. En tout cas. Puis lui s’est fait... il s’est
éjecté, le Messerschmidt, puis il est arrivé au-dessus de
mon... au-dessus de moi. Puis... Je ne peux pas dire la
hauteur, peut-être une cinquantaine de pieds ou je ne
sais pas trop, avant d’arriver à terre en tout cas, il a
lâché. Il s’est levé les mains puis il faisait des signes tu
sais, puis il a lâché ça son... son Luger. Il avait un
Luger, son revolver. Puis, il nous a lâchés. Fait que on
n’a pas tiré, hein? On a fait signe aux autres « Tirez pas,
tirez pas, il est désarmé. He’s done le gars », hein. Fait
qu’il est arrivé juste à côté de moi. J’ai vu le gars... Il
m’a peut-être vu faire des signes aux autres parce que
j’ai vu qu’il avait contrôlé un peu son parachute pour
bifurquer vers moi, si tu veux un peu. C’est peut-être
mon imagination aussi là. Mais quand même, c’est ce
que ça m’a semblé. Puis, rendu en bas, j’ai pris sa
montre, son stop-watch. Il m’a jamais montré
comment m’en servir. Je ne sais pas m’en servir.
Je sais qu’il marche, il fonctionne.
Description
M. Lafrance nous parle des quelques souvenirs de guerre qu’il a pu rapporter avec lui au Canada.
Benoît Lafrance
M. Benoît Lafrance est natif de Hull, Québec. À l’âge de 18 ans, il s’enrôle avec l’armée canadienne; une décision qui changera sa vie à jamais. Il débute son instruction militaire à Ottawa, puis se rend en Écosse à bord du Queen Elizabeth. Encore de l’instruction militaire jusqu’au 6 juin 1944 lorsqu’il participe enfin au débarquement de Normandie. M. Lafrance sera au front un peu partout en Europe avant son retour au pays. Ses rêves le hantent toujours.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 14 avril 2011
- Durée :
- 3:15
- Personne interviewée :
- Benoît Lafrance
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Branche :
- Armée
- Grade militaire :
- Soldat
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- Date de modification :