Les pionniers démineurs

Des héros se racontent

Les pionniers démineurs

Transcription

Y'a un peloton dans, dans un bataillon d'infanterie qui est un peu spécialisé. Parce que t'as toujours des petites réparations à faire dans, dans une baraque ou dans, j'sais pas moi, imagine des affaires de menuiserie, électricien, plombier, un peu tous les corps de métier, mais c'est pas tous des spécialistes là-dedans, mais sont capables de faire, d'aider un peu à faire des petites réparations. Pis dans ce même peloton-là, t'as des sections d'assaut, mais cette section d'assaut-là, son rôle c'est de construire des, des choses de défense là. Installer des murs pour se défendre, construire un p'tit pont par exemple là, avec des arbres, poser des champs de mines, détecter des mines, les neutraliser. Ensuite de ça, détecter aussi les pièges qui peuvent être mis dans une maison. Parce que tu peux avoir une poignée de porte qui va être avec une charge d'explosifs. Tu rouvres, tu touches à la poignée pis là porte saute. Alors tu peux en mourir, hein. Ou encore, avant que, qu'un commandant entre dans un local, ben ils vont peut-être nous demander de faire la fouille pour voir si y'a pas d'engins explosifs qui sont installés à quelque part. C'est toujours installé à des places qui sont pas, qui paraissent pas trop là. Alors on travaille carabine sur l'épaule et on a un balayeur de mines, hein. C'est un manche avec une espèce d'assiette là, longue de même, connectée à un récepteur. Et on se promène, et quand on frappe du métal, pas rien que des mines là, du métal, le son change dans nos oreilles, ça sonne là. Et puis là, soit qu'on la laisse là, ou soit qu'on la neutralise en la faisant sauter. Tu mets une charge dessus. Tu vas la faire sauter. Ou encore, tu défais le mécanisme que le détonateur est dedans là. Parce que ça explose pas tout seul ça, hein.

Description

M. Boivin nous explique le rôle des démineurs au sein d’un bataillon de pionniers.

Adrien Boivin

Ayant acquis de l’expérience militaire en tant que réserviste, c’est comme instructeur que M. Boivin commence sa carrière militaire professionnelle; il est alors spécialiste en gaz toxiques (gaz de guerre). Engagé avec le Régiment de la Chaudière, il est stationné à divers endroits au Canada (Rimouski, Valcartier, Lauzon), mais à titre de volontaire, il se retrouve assez rapidement dans un dépôt d’effectifs en Angleterre, en 1943. À la mi-juin 1944, quelques semaines après le jour J, il est envoyé au front comme renfort pour le Régiment de Maisonneuve. C’est là, dans un peloton de pionniers, qu’il apprend le métier de démineur, qu’il pratique jusqu’à la fin de la guerre. Il se rend jusqu’aux Pays-Bas, est fait prisonnier puis libéré, avant d’être rappelé en Angleterre afin de former de nouvelles troupes de renfort. C’est là qu’il vit la fin de la guerre. Il quitte la vie militaire en 1946. Depuis, il est retourné plus de vingt fois en France afin de retrouver de vieilles connaissances de guerre et prendre part à diverses activités de Souvenir.

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