Perdre du gallon…

Des héros se racontent

Perdre du gallon…

Transcription

Un jour est arrivé ou on… c'est une drôle d'affaire. On nous demande d'emmener mon peloton à la confesse. Alors, je conduis mon peloton en parade à l'église. Et rendu à l'église, je me dis : « Ben, mon Dieu, ils sont capable de retourner au baraquement tout seuls. Alors moi, je décide de m'en aller au pub prendre une bière. Je prends ma bière. Le lendemain matin, je passe au commandant. Là c'était archi-grave. Aye ! Je venais de commettre un crime de lèse-majesté là ! Pour ça, il m'offre… parce que j'avais laissé le peloton tout seul, moi j'avais jugé qu'y'étaient assez grands pour s'en revenir à pied là… il m'a offert de me dégrader, ou sinon je, j'allais en cour martiale. Je trouvais ça pas mal extravagant de, d'amener un gars comme moi en cour martiale pour une affaire aussi simple. J'ai dit : « Mon commandant, si vous avez pas d'objection, je vais retourner simple soldat. La seule faveur que je vous demande c'est de rester avec mon groupe. » Alors j'ai resté avec mon peloton.

Description

En 1943, M. Boivin arrive dans un camp de renfort en Angleterre, où il est affecté au Régiment de Maisonneuve. À ce moment, il est sergent et instructeur spécialisé en gaz de guerre. Mais un incident le fera descendre en grade…

Adrien Boivin

Ayant acquis de l’expérience militaire en tant que réserviste, c’est comme instructeur que M. Boivin commence sa carrière militaire professionnelle; il est alors spécialiste en gaz toxiques (gaz de guerre). Engagé avec le Régiment de la Chaudière, il est stationné à divers endroits au Canada (Rimouski, Valcartier, Lauzon), mais à titre de volontaire, il se retrouve assez rapidement dans un dépôt d’effectifs en Angleterre, en 1943. À la mi-juin 1944, quelques semaines après le jour J, il est envoyé au front comme renfort pour le Régiment de Maisonneuve. C’est là, dans un peloton de pionniers, qu’il apprend le métier de démineur, qu’il pratique jusqu’à la fin de la guerre. Il se rend jusqu’aux Pays-Bas, est fait prisonnier puis libéré, avant d’être rappelé en Angleterre afin de former de nouvelles troupes de renfort. C’est là qu’il vit la fin de la guerre. Il quitte la vie militaire en 1946. Depuis, il est retourné plus de vingt fois en France afin de retrouver de vieilles connaissances de guerre et prendre part à diverses activités de Souvenir.

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