Le Canada se souvient - Édition 2016 - Page 1
Version PDF Guide de l'enseignant
Beaumont-Hamel, 100 ans plus tard
Pour bon nombre de Canadiens, le 1er juillet est la fête du Canada. Cependant, à Terre-Neuve-et-Labrador, cette journée revêt une signification plus solennelle. Dans cette province, le 1er juillet est également appelé Memorial Day (ou jour du Souvenir), afin de rendre hommage aux soldats qui ont servi et qui sont tombés au combat.
En ce jour de 1916, près du village français de Beaumont-Hamel, environ 800 soldats du Newfoundland Regiment ont combattu durant la première journée de la bataille de la Somme. Avec bravoure, les soldats ont avancé sous une épaisse pluie de balles tirées par l'ennemi et, par instinct, ils ont rentré leur menton comme s'ils marchaient dans une tempête de neige. En moins d'une demi-heure de combat, il ne restait presque plus rien du régiment.
Le matin suivant, seuls 68 soldats ont répondu à l'appel. Ce triste événement a touché pratiquement toutes les collectivités de Terre-Neuve. Un siècle plus tard, les Terre-Neuviens soulignent toujours ce jour du Souvenir.
Le régiment a été reconstitué après cette tragédie et il fut plus tard renommé Royal Newfoundland Regiment en raison des actes de bravoure de ses membres pendant la Première Guerre mondiale. Aujourd'hui, le Mémorial terre-neuvien à Beaumont-Hamel surplombe l'ancien champ de bataille et rend hommage aux Terre-Neuviens qui ont servi durant ce conflit, notamment ceux qui n'ont aucune tombe connue. Des événements spéciaux ont eu lieu au Canada et en France, afin de souligner le 100e anniversaire en juillet 2016.
La Force C à Hong Kong
La première action majeure de nos soldats durant la Seconde Guerre mondiale s'est déroulée il y a 75 ans. La « Force C » était un contingent d'environ 1 975 Canadiens qui était en bonne partie composée de membres des Winnipeg Grenadiers du Manitoba et des Royal Rifles of Canada du Québec. Ils se sont rendus à Hong Kong à la fin d'octobre 1941 afin de contribuer à la défense de cette colonie de la Couronne britannique contre la menace d'une invasion japonaise.
Quelques semaines après l'arrivée des Canadiens en Extrême-Orient, le 8 décembre, l'ennemi a lancé une attaque. Dépassés en nombre, les défenseurs ont combattu avec bravoure avant d'être forcés à capituler le jour de Noël. Environ 290 Canadiens ont perdu la vie et près de 500 ont été blessés lors des lourds combats. Pour les survivants, la vie dans les camps de prisonniers de guerre japonais a été extrêmement difficile. Plus de 260 autres soldats sont morts de malnutrition, du rude travail qu'ils devaient effectuer et des sévices subis au cours des quatre années qui suivirent, avant d'être finalement libérés à la fin de la guerre en août 1945.
La guerre du Golfe est présente dans notre mémoire
La guerre du Golfe, au début des années 1990, fut un épisode important de l'histoire militaire du Canada, et 2016 marque le 25e anniversaire de la libération du Koweït et de la fin du conflit. Plus de 4 000 militaires des Forces armées canadiennes ont servi dans la région tendue du golfe Persique en 1990-1991, dans le cadre de la coalition internationale de pays qui se sont regroupés pour faire sortir du Koweït les forces d'invasion de l'Iraq, un pays voisin.
Nos militaires ont joué divers rôles, notamment en servant à bord de trois navires de guerre canadiens avec la flotte de la coalition, en pilotant des chasseurs CF-18 dans le cadre de missions d'attaque, en travaillant à un hôpital militaire. C'était également la première fois que des Canadiennes participaient à des combats. Ceux-ci se sont terminés le 28 février 1991, lorsque les forces de la coalition ont proposé un cessez-le-feu à l'Iraq après environ six semaines de campagne aérienne dévastatrice, suivie d'une campagne terrestre qui a permis de libérer rapidement le Koweït.
Heureusement, aucun Canadien n'a été tué pendant la guerre du Golfe, mais cette guerre a longtemps ébranlé bon nombre des militaires qui y ont participé. Le Canada rend hommage aux hommes et aux femmes qui ont servi avec bravoure.
Combats intenses à la Somme
La bataille de la Somme a été lancée dans le nord de la France le 1er juillet 1916. Ce fut l'un des épisodes les plus sanglants de la Première Guerre mondiale, et les combats se sont poursuivis pendant plus de quatre mois et demi. Le Corps canadien a participé aux combats, et la première bataille majeure à laquelle nos soldats ont pris part a commencé le 15 septembre, lors de l'attaque du village de Courcelette.
Les soldats avancèrent derrière un barrage roulant, une nouvelle tactique qui permettait aux attaquants de suivre une ligne de feu de près, selon une séquence minutieusement planifiée. Des chars blindés furent également utilisés – ces nouveaux engins apparaissaient pour la première fois sur un champ de bataille. L'action fut couronnée de succès et Courcelette fut bientôt libéré, avec la précieuse collaboration du 22e Bataillon canadien-français qui joua un rôle important lors de la prise du village.
Les Canadiens se sont emparés d'autres positions ennemies durant les semaines qui suivirent. Ces batailles furent toutefois coûteuses pour nos soldats. Plus de 24 000 Canadiens sont morts ou ont été blessés durant la bataille de la Somme, mais le courage et les aptitudes de nos soldats ont rehaussé la réputation du Canada : on affirmait que les troupes canadiennes figuraient parmi les meilleures du front occidental.
Bravoure à Kapyong
Les Canadiens ont connu des combats soutenus durant la guerre de Corée, mais la bataille de Kapyong se démarque, car elle a été une des expériences les plus intenses de nos soldats. Le 24 avril 1951, le 2e Bataillon du Princess Patricia's Canadian Light Infantry (PPCLI), de pair avec d'autres forces du Commonwealth, a défendu l'importante vallée de la rivière Kapyong dans le cadre d'une attaque ennemie acharnée.
Durant la nuit, les Canadiens ont subi un tir intense des soldats ennemis qui déferlaient sur les collines aux abords de la rivière. À certains moments, nos soldats étaient complètement submergés et la situation était désespérée au point où ils ont demandé à l'artillerie de tirer sur leurs propres positions afin de repousser les attaquants. Par la suite, ils ont été encerclés et comme ils n'avaient que peu de munitions, ils ont eu besoin que du ravitaillement leur soit largué des airs.
Pendant le combat, 10 Canadiens ont été tués et 23 blessés, mais contre toute attente, le PPCLI a réussi à maintenir sa position et à empêcher l'ennemi d'avancer. Le bataillon a reçu la Presidential Unit Citation des États-Unis pour la bravoure dont il a fait preuve à Kapyong, un honneur rare pour une unité militaire qui n'est pas américaine.
Le « Bataillon noir »
Durant la Première Guerre mondiale, de nombreux jeunes Canadiens noirs étaient désireux de servir leur pays. Cependant, à une époque où notre société était peu inclusive, il était difficile pour eux de s'enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien. Le 5 juillet 1916, le 2e Bataillon de construction a été mis sur pied à Pictou en Nouvelle-Écosse. Il s'agissait du premier bataillon de Noirs de l'histoire du Canada. Même si la campagne de recrutement a eu lieu dans l'ensemble du pays, la plupart des volontaires provenaient des Maritimes. Plus de 600 hommes se sont enrôlés.
L'unité était destinée à un rôle d'appui et elle a servi avec honneur en France, aux côtés du Corps forestier canadien. Ces soldats ont fourni du bois qui a servi à la réparation des tranchées au front. Ils ont aussi contribué à la construction de routes et de voies ferrées. Certains soldats ont servi avec distinction au sein d'unités de combat et ont ainsi reçu une Médaille de la bravoure, tout comme d'autres Canadiens de race noire qui s'étaient joints directement aux unités d'infanterie situées au front.
Aujourd'hui, le service dévoué du « Bataillon noir » constitue un chapitre important de la fière tradition de service militaire des Noirs dans notre pays.
- Date de modification :