Enrôlé pour ne pas regretter

Des héros se racontent

Enrôlé pour ne pas regretter

Transcription

Je me suis enrôlé dans les Forces canadiennes pour ne pas regretter. Durant mon temps de civil, je faisais pour le plaisir, du tir à la cible, au pistolet et à la carabine. Dans le club de tir que je fréquentais, il y avait des hommes, en majeure partie, on avait tous une passion sur les armes à feu. Entre autres il y en avait un, c'était un passionné des armes militaires. Moi aussi, remarquez, j'ai toujours aimé les films de guerre et ces choses-là, voir un peu tout ce qui se passe là-dedans. Mais lui avait un regret. Il avait, à cette période-là des années 1975, il avait déjà 35 ans et il ne pouvait pas s'enrôler, c'était fini pour lui dans ce temps-là. Il me contait ça, il dit mon dieu, moi j'ai manqué mon coup, j'aurais donc dû essayer ça. Son regret était j'aurais dû m'enrôler, au moins essayer. Je l'écoutais et en même temps on aurait dit que c'est moi qui me projetais dans son âge pour dire mon dieu seigneur qu'il a des regrets et que je ne voudrais pas avoir ce regret-là. Ça m'a donné réellement un coup de fouet, parce que j'avais toujours eu une tendance à aimer les choses militaires, sauf que je ne connaissais rien de l'armée. Je suis parti à zéro. J'ai été voir le recrutement, je savais dans ce temps-là c'était sur la rue Saint-Jean, ici à Québec. J'arrive là, je passe à l'entrevue, je parle à quelqu'un qui était là. Je voyais un gars en uniforme avec une badge dans le front, je ne pourrais même pas dire les grades. Pour moi c'est un soldat, il me pose des questions, oui, non, quel âge que j'ai. Il m'amène dans une autre chambre, je fais des tests d'aptitude. J'arrivais, j'ai eu mes 24 ans pas longtemps après ça. Mais moi aussi j'arrivais à la date limite. La date limite à cette période-là était 25 ans. J'avais 24 ans, il me restait un an pour me décider, sans ça c'était fini. Il me présente un paquet de métiers sur une feuille. Avec tes tests, j'avais une trentaine de possibilités de métiers dans les Forces canadiennes : mécanicien, artillerie, blindés, infanterie et plein d'autres choses. Malgré tout, pour moi c'était encore un peu de chinois parce que je ne connaissais pas, je ne pouvais pas dire que j'ai fait des cadets ou de la milice, rien de ça, moi j'étais complètement nul dans le domaine des connaissances militaires. Intervieweur : Est-ce qu'il y avait des militaires dans votre famille? Pas du tout, le seul militaire que j'ai connu, c'était un de mes oncles, Laurent, qui avait fait la Deuxième Guerre mondiale, mais on a jamais entendu rien de ce qu'il a fait. Tout ce que je me rappelais c'était infanterie. J'ai dit moi je veux aller là, dans l'infanterie. Lui me regarde et me dit t'es malade! C'est de la misère, c'est du froid, tu vas geler. Il dit tu as la possibilité de faire beaucoup d'autres choses dans les Forces, moi je te conseillerais d'essayer peut-être d'autres métiers. Mais mon idée était faite. J'ai dit non, moi je veux faire l'infanterie. C'est ça, les armes, j'aime les armes, je pense que c'est là qui est la place. Comme de fait, approuvé, j'ai parti avec ça, quelques semaines après je partais pour Saint-Jean d'Iberville, mon entraînement, jusqu'à l'école de combat, jusqu'au bataillon. J'étais dans l'infanterie!

Description

M. Gingras explique les raisons pour lesquelles il s’est enrôlé et les options qui se présentaient à lui mais que son choix s’est finalement arrêté sur l’infanterie.

Clément Gingras

M. Gingras est né en 1952 à Neuville. Il s’est enrôlé à 24 ans. Il a été fantassin, chauffeur, servant de mortier et a œuvré au poste de commandement des communications. M. Gingras a servi outre-mer à Lahr en Allemagne et à Chypre avec le 3e bataillon du Royal 22e Regiment

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