Une visite impromptue après Noël

Des héros se racontent

Une visite impromptue après Noël

Transcription

Je me rappelle la première fois que j’ai fêté Noël là-bas. Il y avait des membres du bataillon qui avaient été réellement gentils. Ceux qui savaient qu'il y avait des célibataires dans leur peloton, ils les invitaient le soir du réveillon. Moi je n'ai pas été demandé par personne et je n'en veux pas à personne parce que je ne fête pas ça. Le 24 au soir, j'étais dans la baraque, à cette période-là, j'étais encore dans la baraque, c'était dans les derniers temps que j'étais encore dans les baraques. J'entendais des sanglots, je ne suis pas chez nous à soir, chez nous ils vont réveillonner, c'est pas tout le monde qui avait été invité pour aller chez des adjudants ou des sergents. À 22h30, 23h, je me suis couché, comme d'habitude. Le lendemain matin, la base avait organisé un déjeuner pour les célibataires, entrée avec cornemusier, servi par des officiers de la base qui s'étaient levé tôt pour venir nous servir le déjeuner dîner, genre brunch, un genre de petit party, c'était bien correct. Quand on était en Allemagne, on ne pouvait pas partir en vacances, il y avait un petit groupe qui pouvait être en congé, exemple aller au Canada. Mais il fallait qu'il y ait un groupe qui demeure sur la base et demeure disponible parce qu'il pouvait y avoir une alerte en tout temps. En pleine période des fêtes, soit quelques jours avant le jour de l'An, arrive le chauffeur de service dans la baraque où je demeurais. Il vient me voir et dit tu es en devoir. Non, je ne suis pas en devoir. Oui, maintenant tu es en devoir. Ah oui, comment ça? Il dit présente-toi au sergent tout de suite, uniforme, tu t'en vas au sergent tout de suite. OK, je m'habille, au moins je me rasais le matin, je vais voir le sergent. Bonjour sergent, qu'est-ce qui se passe? Il dit vous avez l'ordre de rejoindre tous les 22, les membres du bataillon que vous pouvez contacter, vous les obligez à venir se présenter ici demain matin, 8h00 en uniforme. Tous ceux que vous rencontrez, vous prenez leur nom vous leur dites demain matin tu t'en viens au bataillon. Il dit on a le secrétaire du gouvernement allemand qui vient visiter le premier bataillon demain. Mais on était tous en congé. Le bataillon était fermé. Là, après ça, le lendemain matin il nous explique, on était environ une centaine. Messieurs, la situation est telle, nous avons le secrétaire d'État, monsieur Apel, qu'il s'appelait, monsieur « pomme » en français. Il vient visiter le bataillon et la brigade nous oblige de créer une activité pour montrer un bataillon à l’entraînement. Le 30 décembre ou le 2 janvier, c'était une date que normalement il n'y avait personne pour ça, on était en congé, il y avait les routines de sergent de service. Un groupe va monter une cuisine, un camion-cuisine, vous allez faire chauffer quelque chose, de la soupe, ça s'est fait. Il y a groupe qui eux autres un gars faisait l'instructeur, caporal-chef, sergent, lui enseignait le maniement d'armes. Ils ont simulé tout ça. Une belle simulation, ça avait l'air parfait. Je ne sais pas s'il y avait une inspection de véhicule qui avait été faite. Il y avait plein de petites activités. Comme de fait, le monsieur en question est venu nous visiter puis ça a passé. Pas besoin de vous dire que quand ils ont dit OK, on démonte tout et on s'en va, ça s'est fait vite en titi, ça a été efficace. Des fois on voit ça dans les films mais ça a été cocasse.

Description

M. Gingras se remémore les Noëls passés en Allemagne, dont un en particulier où le bataillon avait dû se rassembler d’urgence pour une visite officielle.

Clément Gingras

M. Gingras est né en 1952 à Neuville. Il s’est enrôlé à 24 ans. Il a été fantassin, chauffeur, servant de mortier et a œuvré au poste de commandement des communications. M. Gingras a servi outre-mer à Lahr en Allemagne et à Chypre avec le 3e bataillon du Royal 22e Regiment

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