Mon camarade Hétu
Des héros se racontent
Transcription
Il y a un de mes amis,
mon ami Hétu que je parlais tout à l'heure.
Hétu est dans un lit présentement, il fait de la sclérose en plaques,
on a eu des bons moments ensemble.
C'était un artiste dans son genre, c’était le genre de gars,
je me rappelle en Allemagne, il faisait des spectacles,
c’était un imitateur, le gars, on avait un rassemblement de compagnie,
le monde demandaient Hétu.
Il s'en venait en avant sur le stage,
il avait toujours 4-5 musique à bouche sur lui,
il faisait des shows de musique à bouche, des imitations de Popeye.
C'était un clown.
Je lui ai montré à conduire en Allemagne.
Hétu était tellement nerveux que en Allemagne,
quand tu montrais à conduire à quelqu'un
il fallait que tu mettes des pancartes marquées Fahrschule,
ça veut dire élève au volant.
J'avais été m'emprunter des pancartes Fahrschule,
je le faisais conduire par les soirs.
Un moment donné j'ai dit là, il va falloir que tu ailles passer ton permis.
Mon Richard part, il va passer son permis,
il sort de là, il dit j'ai pas passé.
J'ai dit Hétu, qu'est-ce que tu as fait encore?
On va continuer notre cours, tu vas continuer à conduire,
il faut que tu prennes de l'expérience,
il va falloir que tu passes ton écrit.
Il dit je suis trop nerveux.
Passe encore, ça a pris deux fois
avant qu'il réussisse à passer son test écrit.
C'est moi qui a réussi à lui faire avoir son permis de conduire.
Il était épouvantable.
Je disais c'est de valeur, je devrais être ton gérant.
Ce gars-là aurait eu des contrats
pour faire des animations dans des shows.
Il voulait tellement que je me rappelle à un beerfest,
une grosse fête de bière qu'il y avait pas loin de la base,
Richard arrive et dit je vais aller faire un show, on était 4-5 ensemble,
je vais aller faire un show.
Es-tu sérieux?
Oui, je vais y aller.
Il allait voir le master, le chef de cérémonie, il allait le voir,
« Ich Kanadisch, show, vroum vroum ».
C'était épouvantable.
L’Allemand disait ja ja, go, go.
Il arrivait en avant, ça avait pas d'allure,
mais il sortait ses musique à bouche et commençait
« na na na na na na na na » il jouait des tounes,
le monde se mettait à l'écouter.
Il disait Flugplatz, ça veut dire terrain d'aviation, il prenait le micro,
il faisait des imitations d'avions, de jets, le monde trouvait ça bon.
Il était bon.
Grosse flug, gros avion, le monde riait.
Il ne savait moins que rien en Allemand, quelques petits mots.
C'était très bon.
Dans les années 1987, il a pris la sclérose en plaques,
je l'ai revu jusqu'en 1992, après ça je l'ai perdu de vue,
il a quitté les Forces.
Les dernières nouvelles que j'avais su, il était rendu à Joliette,
j'avais vu des photos de lui,
des copains avaient été le voir, avaient pris des photos.
Il est dans une chaise roulante électrique,
il ne pouvait plus bouger.
Tu dis mon dieu seigneur, il ne méritait pas ça ce gars-là,
qu'est-ce qu'il a fait, c'était le moral des troupes.
Description
M. Gingras présente un proche camarade avec qui il a servi en Allemagne, considéré comme le moral des troupes.
Clément Gingras
M. Gingras est né en 1952 à Neuville. Il s’est enrôlé à 24 ans. Il a été fantassin, chauffeur, servant de mortier et a œuvré au poste de commandement des communications. M. Gingras a servi outre-mer à Lahr en Allemagne et à Chypre avec le 3e bataillon du Royal 22e Regiment
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 2 décembre 2013
- Durée :
- 4:02
- Personne interviewée :
- Clément Gingras
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Emplacement géographique :
- Allemagne
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal 22e Régiment
- Grade militaire :
- Sergent
- Occupation :
- Infanterie
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- Date de modification :