La veille du débarquement
Des héros se racontent
La veille du débarquement
Interviewer : Est-ce qu’ils vous ont donné un bon repas,
ou ordinaire?
Pas du tout, juste peut-être une affaire vite,
je ne sais pas quoi là. Parce qu’on n’était pas supposé...
c’est parce que la marée était haute.
Ça a toute dérangé, ça. Puis là, quand on a passé là,
le matin là, sur ce bateau-là, là c’était l’ordre qu’on a eu,
c’est la que le fameux câble, c’est là, on a eu besoin là.
Là on débarquait puis on embarquait dans les LCT,
dans ces bateaux-là. Ils appellent ça ces baraques-là,
les barges, c’est une barge ni plus ni moins.
Mais là ce qui s’est passé dans l’idée, dans nos têtes d’homme,
moi j’imagine, eux autres c’est pareil,
on devait pas être tout... Bien, la veille là,
on pensait à nos parents, on pensait à nos femmes,
ceux qui avaient des femmes, ceux qui avaient pas de femmes
bien comme moi, moi j’avais deux soeurs, puis j’avais un frère.
Mon frère était dans la marine marchande puis ma soeur qui
était grand-mère. Pour elle bien, j’étais heureux pour elle parce
qu’elle au moins elle travaillait et elle avait un bon copain,
mon beau-frère. Et puis, mon frère lui il était dans la marine
marchande ça fait que je m’en faisais pas.
Ça fait que j’avais pas... pas comme un autre qui avait une
femme puis des enfants. Moi, j’étais le bon gars,
essayer de monter le moral de l’autre, j’étais bon pour ça.
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