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Le retour au bercail

La force francophone

Le retour au bercail

Transcription
Les inspections de nos stocks étaient toutes terminées. Y disent :« Vous avez encore une semaine icit... » Là, nous-autres, la 22ième, comme de raison, on n'était pas des enfants d'chœur, on a m'né du trouble à Glasgow. Là, on a fait du trouble, dans les bars, tout ça, pis... Les commandants arrivent les officiers pis les commandants étaient pour nous autres le commandant y dit, après y dit au chef de d'ça, celui des officiers supérieurs, y dit : « Le 22ième, y était supposé d'partir telle date, puis vous le r'tardez d'une semaine et d'mie. Pis vous passez d'autres régiments avant lui, hein ? Faites-y attention là, y ont sorti hier au soir... » Ha ! D'un coup, oup ! On l'a su vingt-quatre heures après... Chez vous, gang de s'rins ! » [rires]. En arrivant à Halifax, on avait nos ceintures de sauvetage. J'va t'dire comme l'gars, on les avait gardées à peu près vingt jours su' l'dos, y étaient pas mal sales pis pas mal « maganées ». À Halifax, on t'a tout j'té ça en dehors du bateau, pis y'avait des.... j'me rappelle... y'avait un officier prévôt là, là, t'sais, les Police Corps, y avait l'bras en l'air, pis y montrait que'que chose, t'sais. Tout d'un coup, y a reçu une ceinture dans l'bras, criss, y tourne avec t'sais. Pis là, tous les ceintures étaient là… Y ont pas aimé ça. On avait été réprimandé pour ça, [inaudible] tirait su' les ceintures. C'était terrible. Pis là, on est arrivé à Halifax, là on a pris l'train. On a été reçu en héros, faut dire comme l'gars, parc'que y… On a pas été bousculés, pis là on a débarqué à l'Anse-au-Foulon, dans l'bas des plaines. Là, dans l'bas des plaines, y avait des camions pour nous autres. Y nous ont pas fait monter les plaines d'Abraham à pied. On a monté su' les plaines avec des camions, des gros [« soixante-cinq »] y avait là. Y chargeaient ça d'hommes, pis « envoye en haut ! », pis y faisaient des voyages. Pis en haut là, on s'est tout' mis en rang là... Y en manquait pas mal, on était peut-être... sept, huit-cents. Et, comme de raison, on a fait d'la marche à partir des plaines d'Abraham à s'rendre à la Citadelle. Ça on a fait ça à pied. Pis on... comme les gars... c'était pas... on avait une fanfare à l'avant, comme de raison, pis c'tait pas la vraie drill là. C'était un peu... Et pis on saluait l'monde qui était sur l'bord des trottoirs, parc'que l'monde avait eu congé cette journée-là, quand on est arrivé, le 22ième. Y'avait une journée civile, qu'y appellent, civique, que'que chose comme ça là. Là, y avaient donné congé à tout... Y avait beaucoup d'monde. Les frères et tout ça, les sœurs étaient là. Pis « Nos p'tits Canadiens... », pis tout ça, « Y arrivent... » Mais moi, j'ai pas resté à la Citadelle. Mon père, ma mère, pis tout ça, pis mes frères... Mes frères, ben mes sœurs aussi… Y avait un party à maison. Pis mon père avait mis l'drapeau sur la rue [d'Lasalle], y avait attaché un câble là, pis y avait mis les drapeaux anglais, pis l'drapeau français, pis les décorations d'la fête du [inaudible] étaient là. [rires]. Je r'venais d'l'Angleterre, j'tais un vétéran, dire comme le gars, un héros, on pourrait dire. Pis là, l'soir, y'a eu un gros party à maison pis, avec mes oncles, mes tantes, y sont v'nus à maison pour voir. Pis j'leur ai raconté ce qui y avait, sans péter trop d'broue là, j'veux dire comme le gars, pour pas leur faire peur.
Description

M. Pouliot raconte son retour en Amérique jusqu’à Québec où les héros célèbrent la victoire avec leurs familles lors de la journée Civique.

Paul-Émile Pouliot

Né à Québec en août 1922, d'une famille de huit enfants, Paul-Émile Pouliot, fait ses études commerciales. Il travaille ensuite pour un fabriquant de bière d’épinette avant de s'engager volontairement en avril 1943. Sa formation militaire terminée, il traverse vers l'Angleterre au début de 1944. Il est envoyé comme renfort au Royal 22e Régiment et est assigné à la compagnie B sous le commandement du Major Pierre Potvin. Il participe à plusieurs combats dont celui de Rimini. Il est choisi pour travailler à la section des renseignements au poste de commandement du bataillon. La campagne d'Italie terminée, il accompagne le bataillon vers le nord-ouest de l'Europe au printemps 1945. Après la fin de la guerre, il retourne au Canada et est démobilisé en avril 1946.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada et Témoignages d'honneur
Durée :
3:35
Personne interviewée :
Paul-Émile Pouliot
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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