Les Livres du Souvenir du Canada renferment la mémoire collective d’une nation. Afin d’honorer la mémoire de plus de 120 000 Canadiens qui ont consenti le sacrifice ultime alors qu’ils servaient le Canada en uniforme, leurs noms sont tracés au moyen d’une belle calligraphie. Richard Draffin, le calligraphe qui ajoute des renseignements à ces livres inestimables et les met à jour pour Anciens Combattants Canada, n’utilise que des techniques de lettrage traditionnelles. Chaque coup de pinceau et chaque lettre sont faits à la main. Ce processus consciencieux lui permet de ressentir un lien avec le passé.
Richard Draffin est un vétéran du Corps royal canadien des transmissions, dont il a fait partie pendant 28 ans. Lorsqu’il a pris sa retraite des Forces armées canadiennes, il est retourné aux sources dans le domaine des beaux arts. À présent, il est le calligraphe qui entretient et qui met à jour les Livres du Souvenir du Canada pour Anciens Combattants Canada.
Sur les huit Livres du Souvenir, les sept premiers rendent hommage à plus de 118 000 Canadiens qui ont perdu la vie alors qu’ils servaient le Canada en uniforme, et ce, depuis la Confédération. Le huitième livre, le Livre du Souvenir de la guerre de 1812, a été commandé pour marquer le 200e anniversaire du traité de paix qui a mis fin à la guerre.
Richard utilise des techniques de lettrage traditionnelles sur du papier vélin (c. à d. de la peau animale). Il a également recours à de l’or à 23 ou 24 carats, selon la même technique vieille de milliers d’années qu’utilisaient ceux qui étaient là avant lui. Ces techniques font en sorte que les livres seront préservés pendant des milliers d’années.
« Lorsque les livres seront ouverts dans mille ans, le lettrage, la dorure et les couleurs seront tout aussi beaux, propres et nets qu’au début et cela leur fait honneur. »
Richard Draffin, pendant son service en tant que membre du Corps des transmissions royal du Canada.
Richard met à jour et entretient les Livres du Souvenir au nom d’Anciens Combattants Canada, ce qui comprend essentiellement d’apporter des modifications et d’ajouter du texte aux livres. Par exemple, le nom, le grade ou le régiment initialement inscrit est parfois erroné et nécessite une correction. Toutefois, lorsque Richard ajoute du texte, c’est pour des raisons plus sombres. En effet, au cours de la guerre en Afghanistan, les noms qu’il ajoutait, parfois chaque semaine, correspondaient à ceux qui avaient été mortellement blessés.
La calligraphie est un travail exceptionnellement minutieux, qui demande une technique approfondie et beaucoup de soin. Richard se souvient du temps qu’a demandé l’écriture du Livre du Souvenir de la guerre de 1812 (presque 11 mois pour écrire les 1 600 noms).
Richard a un lien personnel avec les livres. Le nom de son grand père apparaît dans le Livre du Souvenir de la Première Guerre mondiale. De plus, étant lui même un vétéran, les noms de certains de ses amis apparaissent dans le septième livre. Lorsque vous entendez Richard décrire ces objets précieux avec admiration et révérence, vous obtenez une véritable idée de la fierté qu’il tire de son travail.
« Je suis constamment en admiration devant les calligraphes qui m’ont précédé et la responsabilité qui m’incombe d’entretenir ces livres. »
Les huit Livres du Souvenir sont exposés de manière temporaire dans la salle du Souvenir du centre d’accueil des visiteurs de l’édifice de l’Ouest de la Colline du Parlement. La Chapelle du Souvenir de la Tour de la Paix, où les Livres du Souvenir se trouvaient auparavant, restera fermée pour la durée des travaux de rénovation de l’édifice du Centre qui s’échelonneront sur 10 ans. Les noms inscrits dans les Livres du Souvenir se trouvent également dans le Mémorial virtuel de guerre du Canada.
Date de publication : 2020-05-18