Major Martin Colbert
Même après 38 ans au service de son pays et six déploiements à l’étranger, il n’a pas l’intention de s’arrêter. Il espère s’impliquer auprès des cadets pour faire découvrir aux plus jeunes les belles valeurs qu’il a lui-même acquises au cours de son parcours militaire.
Afghanistan Chypre Timor Oriental Haïti
S'est enrôlé
1984
Affectations
- 1984-1986 : 5e Régiment d'artillerie de campagne, Victoria, C-B
- 1986-1991 : 1er Commando du Régime aéroporté du Canada
- 1991-1996 : Centre aéroporté du Canada, Edmonton, AB
- 1996-2005 : 3è Bataillon, Royal 22è Régiment, Valcartier, QC
- 2005-2011 : Collège royal militaire, Kingston, ON
- 2011-2013 : 3è Bataillon, Royal 22è Régiment, Valcartier, QC
- 2013-2015 : Centre canadien d’entraînement aux manœuvres, Wainwright, AB
- 2015-2017 : Adjuc du groupe des services de santé des Forces canadiennes, Ottawa, ON
- Adjuc Commandement du personnel militaire, Ottawa, ON
- 2019-aujourd’hui : Adjuc du Groupe du Vice chef d’état-major, Ottawa, ON
Expérience opérationnelle
- 1986-1987 : Chypre
- 1992-1996 : Instructeur en chute libre et équipe de démonstration des Sky Hawks
- 1997 : Haïti, OP STABLE
- 1999 : Timor-Oriental, OP TOUCAN
- 2001 : Bosnie
- 2004 : Afghanistan
- 2012 : Afghanistan, OP ATTENTION
Originaire de la région de Québec, Martin Colbert s’est découvert un penchant pour la culture militaire alors qu’il était jeune, en s’inscrivant aux cadets de l’Armée. Appréciant le côté bien structuré, l’esprit d’équipe et les aventures vécues au sein des cadets, il a fait le saut dans les FAC en 1984, à 18 ans.
Après deux années de service en tant qu’artilleur, il a bifurqué vers une longue carrière de parachutiste, où il a touché à peu près à tous les aspects du métier. « J’ai eu des cours de tout. De parachutisme de base, avancé. J’ai fait ma formation en chute libre. J’ai été instructeur en chute libre [...] une grosse partie de ma carrière a été vers les forces aéroportées, puis tout ce qui est l’aspect des parachutistes au sein de l’infanterie. »
« La première fois que j’ai entendu parler du Timor-Oriental personnellement, c’est par les nouvelles en début septembre qui nous parlaient de ce qui arrivait là-bas. »
En 1986, il est allé pour une première fois à l’étranger, dans le cadre de la participation du Canada aux efforts de maintien de la paix à Chypre. Ce n’était qu’un début, puisqu’il a été envoyé outre-mer à six reprises pendant sa carrière. C’est en 1999, peu de temps après être rentré d’une mission à Haïti, que comme beaucoup de Canadiens, il a appris par les médias que les tensions montaient dans la partie est d’une île appelée Timor. Provoquées par un référendum sur l’indépendance, ces tensions étaient assez graves pour que la communauté internationale décide d’intervenir.
« La première fois que j’ai entendu parler du Timor-Oriental personnellement, c’est par les nouvelles en début septembre qui nous parlaient de ce qui arrivait là-bas. Pas longtemps après, on voyait des développements rapides au niveau de l’intention des Nations Unies de former une force […] Éventuellement, le Canada a décidé de s’impliquer militairement. »
Sous la direction des Forces australiennes, quelques centaines de soldats canadiens ont débarqué dans l’île du Pacifique, proche de l’Australie et de l’Indonésie. La situation sur le terrain n’était pas reluisante. « En arrivant, on a commencé tout de suite à patrouiller. Les milices anti-indépendantistes avaient mis à l’épreuve les Forces australiennes, mais devant des forces professionnelles et structurées, ils ont rapidement reculé. »
« C’était aussi notre travail, de mettre les conditions en place pour que les villageois puissent retourner dans leur village. »
La mission au Timor-Oriental s’inscrivait en effet sous l’auspice du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Les forces étrangères présentes avaient comme mandat d’imposer la paix. Une grande partie de la population s’étant réfugiée dans les montagnes, les Canadiens devaient aussi aider à rétablir la confiance des Timorais.
Les membres du 3e Bataillon du Royal 22e Régiment, dont faisait partie Martin Colbert, devant leurs installations au Timor-Oriental
« C’était aussi notre travail, de mettre les conditions en place pour que les villageois puissent retourner dans leur village. Ce n’est pas facile quand il y a eu beaucoup de massacres et que tu fuis, puis que dans le fond, tu n’as plus de maison. »
En effet, selon ses observations, de nombreux citoyens avaient été contraints par les milices anti-indépendantistes de mettre feu aux maisons de voisins ou d’éliminer certains membres de familles voisines pour sauver la leur. Les forces de l’ONU présentes avaient donc un travail énorme à faire pour rétablir la confiance des citoyens méfiants qui désiraient parfois venger leurs pertes.
Après six mois de travail comme adjoint de peloton d’infanterie dans des conditions austères, il est rentré au Canada. « On a quand même réussi à mettre une certaine stabilité, qui était une bonne base pour aider les Timorais à reprendre une vie plus normale. Il a ensuite occupé de multiples rôles dans les FAC et est allé en Bosnie en 2001, puis a participé à deux déploiements en Afghanistan.
Depuis juillet 2019, il occupe les fonctions d’adjudant-chef du groupe du vice-chef d’état-major à Ottawa. Même après plusieurs décennies dans les FAC, il ne compte pas s’arrêter. « J’aimerais beaucoup redonner aux jeunes. Donc mon plan de carrière, c’est de transférer pour le programme des cadets. »
À savoir s’il reprendrait le même parcours de vie, il répond candidement : « J’ai vraiment eu une belle carrière. On a juste une vie à vivre. Avoir à refaire complètement, je referais la même chose, c’est certain. »
En juillet 2022, Martin Colbert a été promu au rang de major et a commencé à travailler au développement de la formation des sous-officiers.
Avec courage, intégrité et loyauté, il continue de laisser sa marque. Découvrez d’autres histoires.
Vous pouvez également écouter son épisode du balado des Visages de la liberté.
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