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Lieutenant-colonel Simon Mailloux

Une histoire de persévérance et de résilience – Simon Mailloux a montré qu’il est difficile à briser. Ce que certains pourraient considérer comme une blessure mettant fin à une carrière, lui l’a vu comme une possibilité de se redéfinir et de redéfinir sa place dans les Forces armées canadiennes.

Gatineau, Québec

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Afghanistan

S'est enrôlée

2001

Affectations

  • CMR St-Jean
  • Gagetown, N-B
  • Valcartier, QC
  • Wainwright, AB
  • Ottawa, ON

Expérience opérationnelle

  • 2007, 2009 : Afghanistan
  • 2017 : Ukraine
  • 2017 : Inondations à Montréal

Le désir de Simon Mailloux, comme jeune Québécois, de s’enrôler dans l’armée et de servir son pays a été amplifié par son expérience dans les Cadets de l’air. « J’ai adoré mon temps dans les Cadets. Ça m’a fortifié dans mon idée que c’est le monde que j’aime et que je voulais en faire une carrière. » C’était le début d’une grande aventure pleine d’embûches et de réussites.

En juillet 2001, il a été accepté au Collège militaire royal à St-Jean-sur-Richelieu, entrant ainsi officiellement dans les Forces armées canadiennes (FAC). Après avoir obtenu son diplôme, il a intégré le Royal 22e Régiment et a commencé son entraînement comme officier d’infanterie. Alors que les interventions canadiennes s’intensifiaient en Afghanistan, il savait qu’il mettrait bientôt à l’épreuve son entraînement : « On le sentait qu’il y avait une pression dans notre entraînement pour qu’on soit prêts, que ça va être nous les prochains ».

À seulement 22 ans, il est devenu commandant d’un peloton de parachutistes composé de 38 individus. Il était sur le point de faire face à son plus grand défi, l’Afghanistan.

« Ce n’était pas un champ de bataille où il y avait toi et l’ennemi. La majorité du temps, c’était des civils. C’était une exception de voir des talibans. Ce qui est difficile au début, c’est de voir ce qui est normal et anormal ».
Simon Mailloux à la base de Sperwan Ghar en octobre 2007.
Simon Mailloux à la base de Sperwan Ghar en octobre 2007.

À la mi-juillet 2007, les 39 camarades ont foulé le sol afghan pour la première fois. L’équipe devait se rendre vers la base d’opérations avancée en passant par Kandahar. Avec toutes les histoires qu’on leur avait racontées, la tension sur la route était palpable. « Ce n’était pas un champ de bataille où il y avait toi et l’ennemi. La majorité du temps, c’était des civils. C’était une exception de voir des talibans. Ce qui est difficile au début, c’est de voir ce qui est normal et anormal ».

Entre les embuscades et les patrouilles, partir à la recherche de talibans n’était pas une mission facile à gérer. « C’est ça la guerre à trois volets. Un bout, tu donnes des toutous, un bout, tu cherches des bandits, un autre bout, c’est la guerre totale. C’est le Far West. »

« J’ai comme vieilli de 15 ans tout d’un coup. J’ai pris de la maturité à force de trauma, et non pas par expérience. »

Le 19 août 2007, Simon Longtin, l’un des chauffeurs du peloton qu’il commandait, a été tué lors de la détonation d’un engin explosif improvisé. « J’ai comme vieilli de 15 ans tout d’un coup. J’ai pris de la maturité à force de trauma, et non pas par expérience. » La mission devait cependant continuer.

La même année, en novembre, une autre explosion a frappé son véhicule blindé « LAV III » alors qu’il se trouvait sur une route de terre. L’engin est passé carrément à travers la coque. « Je me faisais traîner par terre, puis ce que je voyais, c’était mon pied gauche qui était mou comme du spaghetti. » Le « médic » (technicien médical) du groupe, le signaleur et un interprète y ont perdu la vie ce jour‑là. Blessé, il s’est fait opérer d’urgence à la base d’opérations avancée, avant d’être transféré en Allemagne. Il s’est réveillé deux semaines plus tard très désorienté, en panique à la réalisation qu’il lui manquait un bout de jambe.

À son retour au Canada, il a continué les traitements à Québec et est sorti de l’hôpital pour Noël. Il a passé les six mois suivants en réadaptation et a reçu sa prothèse en février 2008.

Incapable d’exécuter les tâches physiques d’un officier d’infanterie, il a accepté le poste d’aide de camp de la gouverneure générale de l’époque, Michaëlle Jean. Même s’il a de nombreux bons souvenirs de cette période, il ne pouvait cesser de penser à ses camarades sur le champ de bataille. Pour lui, sa mission n’était pas terminée.

Simon Mailloux était co-capitaine de l’équipe canadienne lors des Jeux Invictus de 2017. Photo courtoisie de Sans limites.
Simon Mailloux était co-capitaine de l’équipe canadienne lors des Jeux Invictus de 2017. Photo courtoisie de Sans limites.

Deux ans après l’accident, et après beaucoup de tests physiques prouvant qu’il pouvait effectuer ses tâches, il est retourné pour une mission de neuf mois en Afghanistan. « C’était une victoire pour moi de retourner, de poser ce pied, ce premier pied prothétique à l’aérodrome de Kandahar en novembre 2009, soit exactement 24 mois plus tard. »

Comptant plus de 20 années de service, il continue de servir aujourd’hui. Il a contribué aux efforts des FAC lors des inondations à Montréal, et l’Ukraine en 2017. Il a également été nommé co-capitaine de l’équipe canadienne lors des Jeux Invictus de 2017 à Toronto.

En repensant à son service jusqu’ici, il n’a aucun regret. « Ça fait de moi qui je suis aujourd’hui. »

Lorsqu’il pense à l’avenir de sa fille, il a un message simple pour tous les Canadiens : « Le but n’est pas ni la gloire ni les médailles, vous savez – mais souvenez-vous de nous. Je me souviens… c’est la devise de mon régiment. »

Avec courage, loyauté et intégrité, Simon Mailloux a laissé sa marque. Découvrez d’autres histoires.


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