Interviewer : Si vous étiez sept pays dans le golfe, y avait-il
de l’opposition aussi, est-ce que... ?
Bien là tu rentres dans la politique un petit peu. C’est parce
qu’il y a des pays qui voulaient pas recevoir le Japon. Je
pense que c’est Italie qui voulait pas recevoir le Japon, ou la
France, je ne me souvient plus. Ils voulaient pas recevoir le
Japon. Pis tu vois le... je pense que les Italiens voulaient
pas avoir les Allemands, ils voulaient pas les laisser accoster.
Tu sais ça c’est des affaires de politiques que je suis pas
vraiment... je sais un petit peu, mais je suis pas vraiment au
courant. Je peux pas aller trop loin là-dessus.
Interviewer : Est-ce qu’on... qu’on parlait beaucoup de
politique de la Guerre froide et tout ça ?
Un petit peu, mais pas tellement. On était pas... on avait pas
vraiment le temps de parler de politique. Il y avait une couple
de raisons là-dessus. C’est que ils nous demandaient, ils ne
nous interdisaient pas, mais ils nous demandaient de pas n’en
parler. Pis on avait jamais de billboard qui était écrit
quelque chose dessus, tu sais, pour la Guerre froide. Seulement
qu’on savait toujours, quand on courrait après les bateaux
russes là, on savait que c’était toujours la Guerre froide.
C’était toujours évident, c’était notre job, c’était partie de
notre raison d’être là. Ça fait que... ça ça a duré peut-être
cinq, six ans, cette affaire-là. Moi j’ai été un an et demi sur
ce bateau-là, sur le Lauzon, une frégate, que c’était notre job
à faire. Mais la politique, on parlait jamais de politique en
réalité. Peut-être qu’on a parlait entre nous autres un petit
peu, mais pas vraiment. Après qu’on avait un bateau, qu’on
avait escorté, on parlait de ce bateau-là, mais même les noms de
bateaux je ne m’en rappelle pas... tu sais c’est pas... ça n’a
jamais été important, non..
Interviewer : Est-ce qu’il y a un temps pendant que vous étiez
là que vous avez pensé que la guerre allait prendre ?
Tout le temps, tout le temps, on pensait... C’est pour ça qu’on
a été là tout ce temps-là, parce qu’on croyait toujours que
c’était... tu sais c’était toujours les flare ups qui... quand
je dis les flare ups c’est parce qu’ils commençaient toujours à
faire des petites guerres, des petites attaques un contre
l’autre. Et puis... mais c’est pour ça qu’on allait se
présenter là nous autres. Là on croyait que bon... ça va
commencer de nouveau, ça va recommencer de bon. Là on va être
obligé vraiment de s’en mêler pour pas qu’il y ait de guerre.
Ça fait que c’est pour ça... jusqu’à temps qu’on comprenne,
qu’on réalise vraiment qu’il était vraiment arrêté. Pis c’est
là qu’ils ont signé le dernier... en tout cas, le Peace Pact là.
C’est là qu’ils l’ont signé, je me rappelle pas les dates
mais... ça a dû être la fin de novembre parce qu’on a parti au
mois de novembre après... tu vois la mi ou la fin novembre on a
parti, pis on... C’est là qu’on s’est en allé en Angleterre pis
on est allé dans les Baltiques pis tout ça... en exercice à ce
moment-là, pour revenir au Canada juste pour les fêtes.
Interviewer : Pis après les fêtes est-ce que vous avez eu un
autre service ?
Oh bien là on faisait plus des exercices en mer avec les
Américains. C’était toujours ça qu’on faisait quand... bien là
j’étais sur le Bonaventure à ce moment-là, là. C’était toujours
les exercices à cause qu’un porte-avion, bien là tu fais plus
courir après les bateaux russes là tu sais. Tu fais plus des
gros exercices d’attaque en mer, en cas qu’il arrive quelque
chose. Et pis il y avait les deux bateaux, les deux gros
porte-avions, le USS Enterprise pis le Forestall. Deux gros
porte-avions immenses, deux fois le bateau à nous autres là tu
sais. Mais c’est ça que c’était, toujours des exercices. Quand
on allait dans les Caraïbes... et puis bon, on changeait d’île
assez souvent parce que on pouvait pas... ça faisait beaucoup de
monde, donc un bateau allait dans une île, nous autres on allait
dans une autre île ou le bateau allait dans l’autre île. On
s’échangeait d’une île à l’autre comme ça, chaque fois,
à chaque voyage.
Interviewer : Ça vous a permit de voir du pays ?
On a visité, fantastique !