En préparation du jour J
Des héros se racontent - Jour J
Transcription
Interviewer : Vous avez passé un entraînement avant de
débarquer en Normandie, en Europe ?
Oui... Oh ! Dans le Loch Ness, à Inveraray (sic). Mais le
Loch Ness, tu sais qu’est-ce que je veux dire par le Loch
Ness, le fameux monstre ? On ne l’a pas vu par
exemple. Mais on s’entraînait là-dedans, ouais. Le plus
gros entraînement qu’on a passé, c’est là. Là on
apprenait à nager. Dans le Loch Ness c’est presque pas
baignable, c’est frette. L’eau, l’eau là-dedans c’est
froid, c’est terrible, terrible. Fallait se rouler... il y avait
un espèce de champ de boue là. On se roulait là-
dedans avant d’aller à l’eau. On venait noir, noir là tu
sais. Autrement on aurait... t’aurais poigné
l’hypothermie j’imagine, tout de suite. Ça n’a pas de
bon sens. Ah ! Testament ! Pour s’entraîner à la
piscine... en piscine, on allait nager à Inverness qui est
pas bien, bien loin dans ce bout-là. Mais sur le... sur le
Loch Ness là notre camp était à Inveraray (sic). J’aimerais
ça voir ça aujourd’hui, voir quoi ça a de l’air. (Rires)
Interviewer : Quels autres genres d’entraînement qu’ils
vous faisaient faire ?
Un peu qu’est-ce que je racontais tout à l’heure là, mais
là l’entraînement... de toutes sortes, c’est des câbles,
c’est des... Mais il y avait un bateau d’ancré dans le
Loch Ness justement, il y avait un bateau d’ancré au
large là. On nageait au bateau puis on allait l’attaquer.
On montait dans des échelles de câble là, là après le
bateau puis aller... tu sais. C’est à dire qu’on simulait
une attaque mais quand même. Puis, on débarquait.
On pratiquait un débarquement. On a fini ça. On
simulait des débarquements, puis ils nous
bombardaient avec des... comme des petites poches de
farine, avec des avions. Puis ça faisait mal cette maudite
affaire là quand ça arrivait ! Hé ! Puis quand t’étais
frappé ça faisait blanc, hein, puis là t’étais mort, en
principe. (Rires) Toutes sortes de trucs.
Interviewer : Étiez-vous beaucoup ?
Ah oui, oui. Mais tout un régiment, au moins mille.
Interviewer : Après votre entraînement comment
longtemps avez-vous fait l’entraînement avant de
vraiment partir pour le débarquement ?
Ah toujours. On était jamais arrêté. Ça a jamais arrêté.
Ah, non, on s’entraînait tout le temps. Fallait être en
shape. (Rires) Puis, on l’était.
Interviewer : Et on vous a annoncé comment ? Est-ce
que c’était planifié quand que vous alliez partir pour... ?
Non, on s’en allait à Plymouth. Plymouth ? Plymouth.
On embarquait sur le bateau puis... les TLC, Troup
Landing Crafts, puis de l’autre bord ! (Rires) Après ça
c’était pas beau. Après ça là, c’était pas beau. Disons
que c’était pas beau. OK ?
Interviewer : Pourquoi ?
On peut l’imaginer je pense. On peut l’imaginer. C’était
pas beau. (Rires) C’était simplement pas beau. Ça ne
pouvait pas être moins beau. C’était pas beau, pas en
tout. En tout cas. On l’a fait, c’est passé. OK ?
Ça fait soixante ans que ça c’est passé.
Description
M. Lafrance décrit l’instruction militaire en vue du jour J, incluant des baignades glacées dans le lac Ness, en Écosse.
Benoît Lafrance
M. Benoît Lafrance est natif de Hull, Québec. À l’âge de 18 ans, il s’enrôle avec l’armée canadienne; une décision qui changera sa vie à jamais. Il débute son instruction militaire à Ottawa, puis se rend en Écosse à bord du Queen Elizabeth. Encore de l’instruction militaire jusqu’au 6 juin 1944 lorsqu’il participe enfin au débarquement de Normandie. M. Lafrance sera au front un peu partout en Europe avant son retour au pays. Ses rêves le hantent toujours.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Durée :
- 4:52
- Personne interviewée :
- Benoît Lafrance
- Guerre ou mission :
- Seconde Guerre mondiale
- Branche :
- Armée
- Grade militaire :
- Soldat
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- Date de modification :