Kapyong
Transcription
Présentatrice : Aucun avion de combat canadien n'est envoyé en Corée, mais le 426e Escadron de l'Aviation royale du Canada assure un lien essentiel entre le continent nord-américain et le Pacifique. Vingt-deux pilotes de chasse canadiens sont affectés au F-86 Sabre Squadron de la US Air Force pour combattre les MIG-15 chinois de fabrication russe.
Tout au long du conflit, la Marine royale du Canada déploie 8 de ses 11 destroyers, affectant ainsi à la guerre de Corée plus de ressources que nos forces terrestres et aériennes combinées. Ces navires participent à plusieurs missions de sauvetage importantes et patrouillent sans arrêt les côtes coréennes, interceptant des jonques à la recherche de matériel ou de partisans nord-coréens. Ils excellent aussi dans le bombardement des voies ferrées utilisées par l'ennemi.
C'est toutefois notre force terrestre qui voit le plus d'action et subit le plus de pertes. Face à l'ennemi, l'armée de terre défend ses positions, effectue de nombreuses patrouilles et participe à des batailles mémorables.
Ray Nickerson : À Kapyong... Il y avait une vallée où une route remontait vers le nord nous permettant de contrôler le MSR, c'est-à-dire la principale route d'approvisionnement de Séoul. C'était un endroit important mais le passage se rétrécissait, c'était vraiment très étroit.
(La vallée près de Kapyong)
(Des jeeps en déplacement)
William Chrysler : C'était la folie, tout le monde courait. Des civils, des troupes alliées, tout le monde fuyait le plus vite possible. Ils ont perdu le contrôle. L'ennemi avait fait une percée et on nous a ordonné de remonter au plus vite. Tout le monde demandait « On va où? Ils vont dans un sens, nous dans l'autre! » C'est comme ça qu'on est monté dans les collines de Kapyong qui surplombaient la vallée.
Gerald Edward Gowing : On était encerclé sur les collines de Kapyong, sous un feu nourri. On n'avait presque plus de munitions ni de nourriture. On nous a largué des vivres, mais on était encerclés.
William Chrysler : On les appelait « Charlie ». Charlie était bien là. Il s'imaginait que nous aussi, on fuyait. Mais nous, on était là. On savait qu'à la tombée de la nuit, ils viendraient.
Carl "Herman" Thorsen : Mais ils ne nous ont pas attaqués avant la deuxième nuit.
Ray Nickerson : La compagnie A se trouvait sur le « Pimple », c'était une sorte de petite butte. C'est là qu'a eu lieu le premier affrontement.
Carl "Herman" Thorsen : Ils sont arrivés d'un côté, puis de l'autre.
Ray Nickerson : C'était vraiment sinistre parce que nos gens envoyaient des fusées éclairantes suspendues à des parachutes pour qu'on y voit quelque chose.
(Des soldats en action dans les montagnes)
William Chrysler : On était pris au piège. C'est pour ça que nous étions prêts à nous battre. Comme disait le capitaine : « On se bat. Personne ne sera fait prisonnier. »
Ray Nickerson : Partout où on regardait, ça bougeait. Il y avait des Chinois qui sortaient de partout. Quand ils s'arrêtaient, il y en a d'autres qui arrivaient à leur tour. C'était continuel.
Carl "Herman" Thorsen : On s'est dit que ça y était. On n'avait aucun moyen d'arrêter une armée de cette taille-là. Mais on a fait feu avec tout ce qu'on avait.
(Mitrailleuse qui ouvre le feu)
William Chrysler : De ce que je comprends, le colonel a dit : « Nous devons tenir. Si nous perdons, nous perdons toute la région. » On a tenu... on tirait sur les Chinois dans nos propres barbelés.
(Chargement d'obus en préparation d'une attaque)
Ray Nickerson : Le commandant de la compagnie a ordonné à l'artillerie de faire feu. Nos gars sont descendus dans les tranchées et l'artillerie a commencé à tirer.
William Chrysler : C'était nos hommes, mais c'était la seule façon de forcer les Chinois à sortir de là, et ça a marché. Je pense qu'on n'a blessé aucun des nôtres, ils étaient enfouis assez profondément, mais on a tué beaucoup d'ennemis. On les a forcés à se retirer. C'est une bonne chose que nous soyons restés sinon Séoul serait tombée à nouveau. Jusqu'où on aurait été repoussé, qui sait?
Gerald Edward Gowing : On nous a dit de maintenir notre position, on l'a fait et on s'en est sorti, mais je peux vous dire qu'on a eu peur.
Saviez-vous ...
Les principales maladies dont sont victimes les troupes en hiver sont le rhume, l’influenza, les engelures et les cas de « pieds des tranchées ».
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