Lieutenant-colonel (à la retraite) Lyna Gravel
À l’école secondaire, Lyna Gravel avait à l’esprit de devenir océanographe. Lorsqu’elle a su qu’elle pouvait exercer ce métier dans la Marine royale canadienne, elle a pris la route du Collège militaire. Elle en est plutôt ressortie avec un baccalauréat en génie civil et a fait carrière en logistique.
Bosnie-Herzégovine Égypte
S'est enrôlée
1992
Affectations
- 1992-1997: Collège royal militaire, Kingston, ON
- 1997-2005: Valcartier, QC
- 2006-2007: Ottawa, ON
- 2008: Valcartier, QC
- 2009: Montréal, QC
- 2010: Collège des Forces canadiennes, Toronto, ON
- 2011-2013 : Ottawa, ON
- 2013-2015 : Montréal, QC
Expérience opérationnelle
- 1999-2000 : Bosnie
- 2005 : Égypte-Péninsule du Sinaï
À l’école secondaire, Lyna Gravel avait à l’esprit de devenir océanographe. Lorsqu’elle a su qu’elle pouvait exercer ce métier dans la Marine royale canadienne, elle a pris la route du Collège militaire. Elle en est plutôt ressortie avec un baccalauréat en génie civil et a fait carrière en logistique.
C’est l’une des enseignantes de Lyna Gravel qui, lors des cours d’éducation de choix de carrière au secondaire, lui a parlé du programme qui lui permettrait d’étudier l’océanographie au sein des Forces armées canadiennes (FAC). Le programme était offert conjointement entre le Collège militaire Royal Roads de la Colombie-Britannique, et l’Université de Victoria.
Le hasard a pourtant fait les choses autrement. Après l’annonce de la fermeture du Collège Royal Roads, tous les étudiants ont été transférés au Collège militaire royal de Kingston, en Ontario. C’est là que Lyna Gravel s’est réorientée en génie civil.
« Dans l’armée, on ne pouvait pas être océanographe, et puisque le programme n’existait plus, pour moi, rester dans la Marine, ce n’était plus d’intérêt, alors j’ai décidé de bifurquer et d’aller en génie civil », dit-elle.
Avec son diplôme en main, elle a été affectée à la base de Valcartier en 1997 et a commencé à travailler en logistique. C’est grâce à son expérience dans ce domaine qu’en 2005, elle est partie en Égypte avec 32 autres militaires canadiens prêtés en rotation à la Force multinationale d’observateurs au Sinaï.
En place depuis 1982, la Force a été établie à la suite des Accords de Camp David de 1978 qui mettaient fin au conflit au Sinaï. « C’est une mission qui vise à s’assurer que le traité entre l’Égypte et Israël, dans la péninsule du Sinaï, est maintenu. Ce n’est pas une mission de l’ONU, des casques bleus, ce sont des casques "orange". »
« À l’époque, il y avait 20 millions de personnes le jour, c’était totalement déstabilisant. Il n’y a pas de code de conduite en Égypte. »
Pour le lieutenant-colonel Gravel, qui serait responsable de la gestion et de l’acquisition des véhicules de la Force, cette mission allait différer énormément de sa précédente, en Bosnie-Herzégovine.
Le lieutenant-colonel Gravel en 2005, pendant sa mission en Égypte.
Arrivée au Caire, « dépaysement total », dit-elle. « À l’époque, il y avait 20 millions de personnes le jour, c’était totalement déstabilisant. Il n’y a pas de code de conduite en Égypte. Lorsqu’on allait en Afghanistan ou en Bosnie, nous étions en uniforme dans l’avion avec que des militaires. Ce n’était pas comme ça lorsque nous sommes arrivés en Égypte. Nous étions sur un vol commercial. Nous ne connaissions pratiquement pas les gens qui allaient être mutés avec nous. »
Son dépaysement n’a été que de courte durée. Elle s’est rapidement habituée aux coutumes locales et a apprécié la liberté de mouvement que permettait la nature moins contraignante de la mission. « C’était un beau climat. On nous permettait de sortir du camp, d’aller une fin de semaine au Caire ou à Tel-Aviv. Personnellement, mon travail [d’acquisition d’équipement] se faisait beaucoup en Israël […] Donc, au début de la mission, c’était possible de voyager. »
« À ce moment-là, la Force a décidé d’acheter des véhicules blindés pour protéger ses soldats, parce que ce qui se passait en Afghanistan commençait à se passer dans le désert du Sinaï, et la force n’était pas équipée pour faire face aux EEI. »
Les circonstances ont changé en octobre 2005. Des attaques du groupe des Frères musulmans dans le Sinaï ont donné lieu à un important resserrement des mesures de protection pour la Force. Deux Canadiennes ont frappé un engin explosif improvisé (EEI).
« À ce moment-là, la Force a décidé d’acheter des véhicules blindés pour protéger ses soldats, parce que ce qui se passait en Afghanistan commençait à se passer dans le désert du Sinaï, et la force n’était pas équipée pour faire face aux EEI. » Les permissions de sortir seul ont également été annulées et les véhicules de la Force devaient dorénavant sortir en convoi.
Dès son retour au Canada, le lieutenant-colonel Gravel a été mutée à Ottawa, où elle a continué à travailler aux acquisitions, à l’achat de véhicules blindés pour la mission en Afghanistan.
Après avoir planifié sa libération, mais surtout hésité pendant quelques années à la demander, Lyna Gravel a quitté les FAC en février 2015, question de mieux concilier travail et famille. « Je suis la première à dire que les Forces armées canadiennes, c’est la plus belle école de la vie. »
Elle est aujourd’hui directrice générale adjointe dans un organisme communautaire venant en aide aux enfants polyhandicapés.
Avec courage, loyauté et intégrité, Lyna Gravel a laissé sa marque. Découvrez d’autres histoires.
Vous pouvez également écouter son épisode du balado des Visages de la liberté.
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