Arrivée en Allemagne en 1978
Des héros se racontent
Transcription
Intervieweur : Après votre entraînement,
on vous a déployé, vous êtes allé en service outre-mer?
Oui, en 1978, un petit peu avant, moi je suis parti
en juillet 1978 si je me rappelle bien pour l'Allemagne.
Quelques mois avant, je dirais 4-5 mois, peut-être 6 mois avant,
on nous informe qu'il fallait former une compagnie.
L’Allemagne avait besoin de ce qu'on disait
d'une compagnie pour se renflouer.
C'était environ une centaine d'hommes
avec des officiers et des sous-officiers.
Moi je me porte volontaire.
Ça s'est monté, on s'est préparés,
on s'est entraînés, ils ont formé la compagnie A.
On a été ensemble jusqu'en Allemagne.
On a fait même un exercice à Gagetown
comme la compagnie A Allemagne.
On allait en Allemagne, c'était juste ça.
C'était un peu le plaisir de la gang.
On s'est connus tous ensemble à partir du mois de janvier
puis on est partis tous ensemble au mois de juillet, les 100 ou 110,
je ne pourrais pas dire au juste, mais ça a été une bonne période
et ça a été plaisant de voir tous ceux qui s'en venaient avec nous autres
en Allemagne, on les a connus tous un peu avant.
On se faisait des amis.
Je me rappelle d'un bon copain, je vais le nommer, Hétu,
dans ce temps-là il était caporal-chef Hétu.
Lui on savait qu'il venait en Allemagne avec nous autres,
c'était notre boute-en-train de la gang.
Tout ça ensemble, on ne s'ennuiera pas, il va être avec nous autres.
On est partis ensemble pour l'Allemagne.
Le jour du départ ça a été un genre de fête.
Ça on n'oublie pas ça, c'était un trop bon moment.
À cette période-là, le premier bataillon, ainsi que la brigade,
servaient à la ville de Lahr, en Allemagne.
Une super belle petite ville, bien située.
On était environ à 30 kilomètres de Strasbourg,
qui est une ville française
et si quelqu'un voulait aller du côté de la Suisse,
45 minutes par l'autoroute, on disait l'autobahn dans le temps
on était rendu à Bâle en Suisse, ou Basel,
comme c'était écrit sur les pancartes puis après ça
on pouvait facilement monter en Belgique par l'autoroute
qui était à côté de la ville de Lahr, qui faisait Nord-Sud.
Intervieweur : Donc quand vous êtes arrivé à cet endroit,
est-ce que vous vous rappelez de la réaction
que vous avez eue, la première fois que vous êtes arrivé à Lahr?
Oui puis ça ils nous avaient dit,
on avait eu une bonne information sur la base de Lahr.
Ils nous avaient dit préparez-vous au choc,
je ne sais pas si on peut dire choc culturel,
c'est que quand vous allez arriver, tout va être vert.
Quand on sortait du Boeing, tout ce qu'on voyait, tout bâtiment,
tout était vert, pour raison de camouflage, tactique.
C'était le monde vert.
On partait de la base de Valcartier et c'était pas ça,
la base de Valcartier et beaucoup plus agréable, en couleur.
On savait qu'il y avait des raisons pour ça, le vert est une couleur
de camouflage, pour cacher un peu la base des espions d'en haut.
C'était un peu le choc, hey, my god, tout est vert ici,
mais il y avait des champs tout le tour.
Je regardais les champs et là-dessus, il n'y avait rien de changé,
il y avait des champs de maïs, il y avait de l'avoine,
des choses normales, comme chez nous.
Le premier look, en sortant de la porte du Boeing, c'était vert.
Intervieweur : Est-ce que vous pouvez m'expliquer
pourquoi les Forces canadiennes étaient à Lahr?
Si je me rappelle bien, c'était pour l'Organisation du Traité
de l'Atlantique Nord, l'OTAN,
qui avait demandé une présence canadienne.
C'était pour, on nous disait, avoir une présence,
montrer que le Canada est présent pour supporter
aussi les Américains en cas d'un certain conflit
contre le Pacte de Varsovie.
C'est ça des fois qu'on se demande, on était à peu près 5000 là,
c'est pas nous autres qui auraient fait
le gros poids de la guerre là-dedans. Mais on était là.
Intervieweur : Est-ce que c'était plus dissuasif, d'après vous?
Dissuasif, non, il fallait que quelqu'un soit là,
il fallait que le Canada s'affirme étant là.
L'affirmation aurait peut-être été plus forte
si on avait été 25 000 mais logiquement, maintenant,
de loin on peut dire que le Canada avait peut-être pas
les budgets pour garder 25 000 hommes là.
Ça coûtait cher.
Description
M. Gingras se rappelle les premières impressions en arrivant à la base des Forces canadiennes à Lahr en Allemagne, entre autres la couleur des lieux.
Clément Gingras
M. Gingras est né en 1952 à Neuville. Il s’est enrôlé à 24 ans. Il a été fantassin, chauffeur, servant de mortier et a œuvré au poste de commandement des communications. M. Gingras a servi outre-mer à Lahr en Allemagne et à Chypre avec le 3e bataillon du Royal 22e Regiment
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 2 décembre 2013
- Durée :
- 5:22
- Personne interviewée :
- Clément Gingras
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Emplacement géographique :
- Allemagne
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal 22e Régiment
- Grade militaire :
- Sergent
- Occupation :
- Infanterie
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- Date de modification :