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Journée typique en Bosnie

Des héros se racontent

Journée typique en Bosnie

Intervieweur : Quand vous étiez là-bas, à quoi ressemblait une journée typique? La première rotation, quand on a ouvert le tour en Bosnie en 1993, c'était assez rudimentaire comme camp, on était, c'est pas comme aujourd'hui, aujourd'hui on a réussi à atteindre un niveau de standard assez élevé, je dirais même très élevé. Mais à l'époque, c'était primitif dans nos tours. On était dans des tentes, on mangeait des rations dures, on était sur des lits de camp. Le lever c'était un peu comme en exercice, quand on part dans des camps semi-permanents, en exercice quand on va à Gagetown ou à Petawawa. Le rasage dans des bassins d'eau, un peu l'équipement de campagne qu'on avait, c'est ce qu'on utilisait. Aujourd'hui, l'eau est courante, l'électricité, le chauffage, les douches, ça va beaucoup mieux. À l'époque on ouvrait le camp, c'était assez rudimentaire, mais j'ai de très bons souvenirs. Intervieweur : Est-ce que vous étiez la première équipe à vous rendre là-bas? Oui. Intervieweur : Donc c'est la raison pour laquelle vous avez dû «défricher» le terrain? Oui, évidemment, quand on est arrivés, on s'est fait placer dans un champ, à la limite de la frontière. Avant d'avoir une mission, il y a eu beaucoup de temps morts, on a dû jongler avec le temps un bout de temps avant d'avoir des missions réelles. Intervieweur : Quand vous étiez là-bas, est ce que vous avez eu des interactions avec la population locale? Évidemment, on rentrait dans des villages et tout dépendait de comment les gens percevaient ça, dans des villages on était accueillis comme des libérateurs, des héros, des gens qui venaient vraiment les aider puis deux villages plus loin on se faisait tirer des roches, on était boudés, on ne voulait pas de nous. C'était dur pour nous de comprendre le climat et le contexte, pourquoi deux villages plus loin ça ne fonctionne pas puis ici ça fonctionne. À l'époque, les médias n'étaient pas très présents, la communication véhiculait mal, donc les gens se faisaient l'idée de ce que nous étions, ce qu'étaient les Nations Unies, le Canada, les Britanniques, toutes les factions qui étaient au sein de l'ONU à l'époque. Une journée on nous aimait, l'autre journée on nous aimait pas. Ça devait dépendre comment c'était véhiculé au point de vue communications, comment on les aidait ou on les aidait pas, selon notre geste. Pour nous on les aidait mais pour eux on les aidait pas. Ça dépendait comment c'était vu. Le maire était très important au sein de chaque village, il devait dire aujourd'hui on les aime, accueillez-les, demain on ne les aime plus. Si on réussissait à escorter un convoi de nourriture ou un convoi de médicaments au village, mon dieu, on était bienvenus, mais si on ne réussissait pas, on était moins bien vus. Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez des contacts avec les enfants en particulier? Oui, les enfants, beaucoup ont appris notre langage. Langage, il faut s'entendre, quelques mots, chocolat, bonbon, parce que quand on arrivait dans des villages, pour apaiser, on donnait des chocolats, des bonbons, quand on entrait dans des villages, c'était «chocolat, bon bon». On était réputés pour donner des bonbons et des chocolats. Intervieweur : Est-ce que c'est seulement les Canadiens qui faisaient ça ou il y avait d'autres? Je dirais que les autres factions le faisaient aussi, mais pour avoir pris part plus avec les Canadiens, évidemment, nous on le faisait souvent d'emblée. Mais la journée qu'on en donnait pas, c'est là qu'on se faisait regarder un peu plus de travers, ils prenaient habitude à ça assez rapidement.

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