Faire une différence
Des héros se racontent
Transcription
Intervieweur : Quand vous pensez à vos déploiements,
est-ce que vous êtes capable de faire un qualificatif
sur les réalisations que vous avez fait là-bas?
Oui, je peux y aller à plus petite échelle évidemment,
au niveau de l'équipage, au niveau de patrouilles,
on a sauvé des vies, on a nourri des gens,
on a aidé des gens.
Mais à l'échelle nationale, la guerre s'est arrêtée.
On a réussi à encadrer des élections.
On a réussi à les aider à remettre une police sur pied,
à remettre les écoles en fonction,
les ambulanta en fonction, les cliniques médicales.
C'est pas facile, comme jeune soldat, 17, 18, 19 ans,
c'est politique, c'est gros.
Mais avec le temps on réalise qu'on a changé certaines,
on a pas tout changé, évidemment,
ça aurait été trop beau, mais on a aidé.
Il y a des journées qu'on disait,
qu'est-ce que je fais ici et d’autres journées,
c'est pour ça que je suis ici, aujourd'hui du moins.
Intervieweur : Donc dans le quotidien il y a des jours
où vous avez pu dire aujourd'hui j'ai fait une différence?
Oui, sauver une vie, il n'y a rien de plus beau que de sauver une vie.
La journée que tu dis si je n'avais pas fait ça,
cette personne était morte,
c'est sûr que ça fait une différence cette journée-là.
Intervieweur : À plus grande échelle,
il y a aussi eu une différence?
Évidemment, je regarde de mon point de vue à moi,
mais au point de vue national, au point de vue des Forces canadiennes,
je ne pouvais pas tout voir en même temps.
Si chaque soldat avait le feeling d'aider une personne,
si on était 2000 là-bas, on en avait aidé 2000 cette journée-là.
Ça faisait une bonne différence en bout de ligne.
Intervieweur : Ça doit faire chaud au cœur de voir ça?
Oui, absolument, c'est de voir la misère là-bas
et c'est de voir que notre contexte occidental ici et leur contexte à eux,
c'est deux mondes complètement différents.
On dit, mon dieu, comment je ferais ici?
Comment je ferais pour vivre dans cette misère-là, mais bizarrement,
le taux de suicide là-bas est très bas, à peine, il n'y en a pas.
Leur religion, c'est fort, ici c'est au gallon.
Là-bas, les gens ont toujours le sourire,
malgré les épreuves, ça sourit, ils ne se laissent pas aller.
Comme nous, on a plus tendance, dans notre système, de tomber.
Eux, ils n'ont pas de filet sous eux, il n'y a plus rien,
quand le gouvernement tombe, quand tout tombe, mon dieu,
ton argent ne vaut plus rien, ta maison, tu en a plus, tu as rien.
Tu as pas de système d'aide sociale,
tu trouves une poule qui te donne des œufs,
tu te trouves une vache qui te donne tu lait
et tu t'arranges avec ça.
Tu te fais un petit jardin, sinon tu meurs, c'est aussi simple que ça.
Description
M. Bellehumeur mentionne des moments qui démontrent qu’il a fait une différence dans ses déploiements et que les Forces ont également fait évoluer les choses lors de ces missions.
Michel Bellehumeur
M. Bellehumeur est né en 1964 à Hull. Il a grandi près d’un manège militaire et a développé un intérêt pour la vie militaire dès le jeune âge. Il s’est enrôlé à 17 ans et a reçu un entrainement de chauffeur de véhicule blindé. Il a servi plusieurs tours outre-mer, notamment en Bosnie et au Kosovo. Il a quitté les Forces après 25 ans de service.
Catégories
- Médium :
- Vidéo
- Propriétaire :
- Anciens Combattants Canada
- Date d’enregistrement :
- 3 décembre 2013
- Durée :
- 3:02
- Personne interviewée :
- Michel Bellehumeur
- Guerre ou mission :
- Forces armées canadiennes
- Emplacement géographique :
- Bosnie
- Campagne :
- Bosnie
- Branche :
- Armée
- Unité ou navire :
- Royal 22e Régiment
- Occupation :
- Infanterie
Continuer à regarder
- Date de modification :