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La camaraderie dans les Forces

Des héros se racontent

La camaraderie dans les Forces

Intervieweur : Est-ce que c'était possible d'avoir des loisirs pendant vos déploiements et parler de votre vie sociale? Les premiers tours, les loisirs étaient très difficiles, c'était pas grand-chose, on s'arrangeait avec ce qu'on avait. Je me souviens qu'on s'accrochait des genres de gros élastiques entre nous, on faisait des corridors et il fallait aller planter un piquet de tente le plus loin possible, c'était un jeu qu'on avait et des compétitions, mais plus les tours avançaient, plus les camps devenaient élaborés, donc des salles de gym, des vélos stationnaires, des rameurs, des murs d'escalade, des salles de lecture, des DVD, des salles de télé. Les loisirs étaient plus présents à ce moment-là. Les premiers tours, je peux vous dire qu'on tuait le temps. Intervieweur : Est-ce que vous pouvez me parler de la camaraderie qu'il y avait au sein de votre groupe? Comme je disais un peu plus tôt, c'est sûr que ça devenait serré, les liens se tissaient serrés. Ton ami, ici en garnison à Valcartier, tu ne lui dirais jamais telle ou telle chose, mais en déploiement tu vas lui dire. Tu as besoin de te confier, tu as besoin de parler. On tombe dans pratiquement des sujets très personnels, des choses qu'on dirait jamais en d'autres temps. Mais cette camaraderie-là est bonne pour un, bonne pour l'autre. Lui a besoin de parler, ma blonde ne va pas, elle parle de me laisser, j'ai reçu une lettre, chose que normalement on ne dirait pas à personne. Ça devient plus que des amis, ça devient, mon dieu, notre buddy de tout. Notre soldat, on peut aller combattre avec, mais on peut aussi combattre les problèmes psychologiques ensemble, nos petites détresses psychologiques temporaires, on les passe comme ça, sinon on reste seul et on dégénère encore plus. Intervieweur : Vous parliez du mur tout à l'heure, on peut quand même à certains moments donnés, dans le service, aller de l'autre côté du mur un petit peu? Pas en opération, pas sur une intervention, mais au retour du camp, quand la poussière retombe, oui, on peut parler de l'événement de la journée, ce qui est arrivé aujourd'hui c'était tough, comment tu as vécu ça, on en jase un peu. Mais on reste des gars, on reste des soldats, on ne tombera pas dans les larmes et les apitoiements. Intervieweur : Donc le mur n'est pas franchi? Pas complètement, il s'amincit, mais pas complètement, on ne peut pas se laisser aller 100%.

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