Se nourrir de rations dures
Des héros se racontent
Se nourrir de rations dures
Intervieweur : Comment était la nourriture?
Ça allait très bien.
C'est sûr qu'au début, le premier tour en 1993,
on mangeait des rations dures,
tous les militaires qui ont passé par là
connaissent le terme ration dure.
Un ration pack, c'est un genre de paquet
qu'on développait et à l'intérieur il y avait
des enveloppes de nourriture comme en canne,
sauf qu'il était dans un enveloppe.
On faisait chauffer l'enveloppe dans un contenant d'eau.
On déchirait l'enveloppe, c’était un ragoût de quelque chose.
Après quelques mois, je peux vous garantir
qu'on a fait le tour des saveurs assez rapidement.
Là-dedans il y a tout, il y a de la gomme, des bonbons,
du thé, du café, du ketchup.
Il y a tout, un dessert.
Un ration pack, c'est un repas complet.
C'est très bon, c'est très nourrissant, c'est qu'à la longue,
le bon hamburger, la bonne vieille poutine nous manquait.
Quand les camps sont devenus un peu plus permanents,
les cuisiniers ont pu élaborer leurs menus
et faire des repas vraiment chauds, complets,
bien structurés, bien nourris, comme on a en garnison.
Intervieweur : Est-ce que vous aviez le droit
de goûter à la nourriture locale?
Au début non, parce ce que si on pognait
un virus quelconque on pouvait le transmettre à tout le monde.
On ne pouvait pas se permettre d'être malade.
Les hôpitaux étaient très loin, on pouvait pas se permettre d'avoir
un paquet de gens avec des diarrhées ou avec des virus inconnus,
on pouvait pas se permettre ça.
Durant nos périodes de vacances, on était sortis
du théâtre opérationnel, on allait en périphérie,
un pays pas très éloigné, en Autriche, en France,
ou en Europe quelque part, là on pouvait se permettre.
Mais dans le contexte de conflit, lorsqu'on était en opération,
c'était proscrit de manger la nourriture locale.
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