Et avec quelle sorte de technologie vous êtes observés?
C’est quand même assez de base, ils ont souvent du
monde qui observent avec des jumelles, téléphone, contacts.
Ils savent.
Il n’y a pas non plus énormément de routes, c’est facile
pour eux de mettre quelqu’un proche d’une route,
ça a l’air d’un fermier, ça l’air de quelqu’un qui fait son quotidien
sur sa ferme, mais dans le fond, lui sa job c’est, il nous surveille
et aussitôt qu’il y a quelqu’un qui sort, il fait ses appels pour
leur dire qu’on s’en venait ou qu’on se déplaçait, et les autres
faisaient ce qu’ils avaient à faire pour nous attendre.
Puis est-ce que c’est toujours dans un but de
faire une attaque sur vous, dans ces cas-là?
Pas nécessairement toujours dans le but de faire une attaque,
mais prendre de l’information,
combien il y a de véhicules qui sort, est-ce que
c’est tout le temps le même nombre de véhicules,
le même ordre de véhicules, ils essayaient de trouver dans quel
véhicule étaient les officiers, dans quel véhicule était le commandant.
C’était de tout le temps changer ces habitudes-là,
pour pas qu’avec le temps ils viennent à savoir,
leur mettre de la difficulté à savoir c’était quoi nos routines,
puis savoir comment on fonctionnait.
Dans une guerre traditionnelle, on connait l’ennemi,
dans ce cas-là, c’est un petit peu différent j’imagine?
C’est complètement différent.
Je pense pour la majorité des gens qui étaient avec nous en
Afghanistan, surtout en 2007, avant l’Afghanistan, il y avait eu
la Bosnie, avant ça, c’était plus clair ce qu’était l’ennemi.
Là, je ne sais pas.
Si c’est un ennemi, il a une arme,
est-ce que c’est un ennemi, ou pas un ennemi,
je dois attendre qu’il me tire dessus.
Je peux tirer dessus,
mais si ce n’est pas un ennemi, je ne suis pas avancé.
C’était extrêmement difficile de déterminer.
Ils étaient tous habillés de la même façon.
C’est facile pour eux de juste avoir une arme, de tirer,
de cacher l’arme et de continuer à marcher,
ce n’est pas un ennemi, il n’est pas armé.
Deux heures après, il retourne chercher son arme.
C’est la façon qu’ils fonctionnaient,
c’était énormément difficile, sur 100 personnes,
de déterminer lequel dans ceux-là est un ennemi.
Donc ils se fondaient dans la population?
Totalement dans la population et c’est ce qui est
extrêmement difficile pour nous là-bas d’identifier l’ennemi,
peu importe la technologie qu’on a, qu’elle soit la meilleure
au monde, si on n’est pas capables de mettre, pas un visage sur
une personne, mais je veux dire, dans un conflit bleu contre rouge,
on sait qu’ils sont habillés en rouge et qu’ils ont un « flag »
russe, par exemple, on sait qu’ils sont Russes.
Là, on sait qu’ils sont afghans, mais on ne sait pas s’ils sont militaires,
qu’est-ce qu’ils font, c’est extrêmement difficile de le
déterminer, peu importe la technologie qu’on utilise.