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Le courrier

Des héros se racontent

Transcription
Bien, en action, on n'avait pas le droit d'avoir un journal. Moi, j'ai eu mon journal, tout le temps que j'ai été dans l'armée, sauf en action. Quand je suis traversé sur le continent, il n'était pas question d'avoir ça, parce que si on se faisait prendre prisonnier, ça donnait trop d'information. Moi, j'avais un code avec ma famille quand je partais d'un endroit pour aller à un autre – on n'avait pas le droit de dire où on était. Alors, je disais, par exemple, quand je suis parti outre-mer, on est parti de Farnham, puis là ils savaient que je m'en allais outre- mer. Mais, on s'est en allé à Windsor, en Nouvelle-Écosse. Avant de prendre le bateau, on a été trois jours là. La dernière journée, on savait qu'on partait le lendemain. J'ai téléphoné chez nous puis, à la fin du téléphone, j'ai dit : « Vous direz bonjour à Paul. » Dans la famille, il n'y avait personne qui s'appelait Paul. C'était un code qu'on avait établi, puis ce qui est comique c'est que mon fils s'appelle Paul. Puis, une fois rendu en Angleterre, quand je suis parti pour aller sur le continent, j'ai écrit dans ma lettre « Bien, vous direz bonjour à Paul. » Intervieweur : Qu'est-ce que ça voulait dire? Ça voulait dire que je m'en allais dans un autre endroit, puis là ils savaient que j'étais en Angleterre, donc si je dis « Vous direz bonjour à Paul », c'est parce que je m'en allais sur le continent. Puis quand je suis parti de Gand pour aller en action, là j'ai écrit encore « Oubliez-pas de dire bonjour à Paul ». Ça, ça voulait dire que je m'en allais en action puis là, je changeais mon adresse. Alors, je leur ai dit : « Je suis rendu aux Fusiliers Mont-Royal, » puis ils savaient que les Fusiliers étaient en action, alors. Mais, le courrier, c'était quelque chose en or, puis moi j'ai vu recevoir 18 lettres en même temps, parce qu'il est question de transport, il y a des... j'ai pas manqué... bien tout le monde numérotait leur lettre. J'ai manqué 7 lettres en tout... elles ne sont jamais arrivées... puis 3 paquets qui ne sont jamais arrivés. On recevait des paquets... chez nous m'envoyait toutes sortes de choses... du pâté à la viande dans, dans des cannes là, du chocolat chaud. Il y en avait même qui recevaient des bouteilles de scotch mis dans un pain creusé pour pas que ça casse; puis, si ça cassait, bien le pain absorbait le liquide. Mais quand on recevait des paquets là – habituellement on était un petit groupe en Angleterre - bien on poolait ça puis on faisait un party, alors.
Description

M. Faribault parle du courrier que les soldats recevaient. Plus que des lettres, il arrivait que les paquets contiennent même de la boisson. M. Faribault parle aussi du code qu'il employait lorsqu’il écrivait à sa famille.

Pierre Faribault

M. Faribault est né à Montréal, au Québec, le 11 octobre 1919. Il a passé une partie de sa jeunesse à l'Assomption en raison du décès de sa mère survenu lorsqu'il était très jeune. Son grand-père était avocat et son arrière-arrière-grand-père, lieutenant-colonel du régiment de Lavaltrie (date non disponible). Sa carrière militaire commence alors qu'il est commandant du corps de cadets du Mont Saint-Louis avec l'unité de COTC, le corps d'officiers. Il fait son cours d'officier (sous-lieutenant) et il s'enrôle comme volontaire, en août 1941, à l'âge de 21 ans, avec le régiment des Fusiliers Mont-Royal. Après une autre période d'entraînement à Farnham, au Québec, il devient lieutenant. On l'envoie par la suite en Angleterre et en Écosse où l'entraînement se poursuit. Après presque deux ans et demi, il participe à plusieurs batailles au front, dont celle de Groningue en Hollande. Il est officier de transport et commandant de compagnie à plusieurs reprises. Lors d'une bataille en Allemagne, son peloton capture 75 Allemands. En 1945. il prend part aux célébrations de la fin de la guerre à Berlin ainsi qu'à Paris. Il est de retour au Canada en octobre 1945. En l'an 2 000, lui et plusieurs autres anciens combattants canadiens ont été reçus de façon officielle par le gouvernement hollandais, lors d'un pèlerinage organisé par le gouvernement du Canada. M. Faribault vit à Montréal.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
02:59
Personne interviewée :
Pierre Faribault
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Fusiliers Mont-Royal
Grade militaire :
Lieutenant

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